Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Irak

Le Parlement kurde vote en faveur du référendum d’indépendance

Ankara et Téhéran craignent que la consultation n'encourage les velléités séparatistes de leurs minorités kurdes.

Le Parlement kurde à Erbil hier. Safin Hamed/AFP

Le Parlement kurde irakien a voté hier sans surprise en faveur de la tenue le 25 septembre d'un référendum d'indépendance initié par le président Massoud Barzani qui garde toujours l'option d'un report, comme le souhaite Washington.
En soirée, le Parlement basé à Erbil a approuvé lors d'un vote à main levée le rendez-vous électoral annoncé par M. Barzani en juin et dont la campagne bat son plein depuis des jours. Le vote s'est tenu en l'absence de l'opposition qui a refusé cette séance exceptionnelle convoquée alors que le Parlement kurde ne siège plus depuis deux ans en raison de différends entre partis politiques.
Sur 68 députés présents, 65 ont voté en faveur du référendum dans une Assemblée clairsemée. À l'issue du vote, au milieu de sièges vides, ils se sont levés et ont brandi des drapeaux kurdes et entonné l'hymne du Kurdistan irakien.
Cette réunion de l'Assemblée du Kurdistan irakien s'est tenue après que le Parlement fédéral a voté à deux reprises cette semaine des mesures contre le référendum d'indépendance. À chaque fois, les députés kurdes ont quitté la salle en signe de protestation. Mardi, le Parlement fédéral avait voté contre la tenue de cette consultation pour « protéger l'unité de l'Irak ». Et jeudi, il avait limogé le gouverneur de la province disputée de Kirkouk qui avait décidé, contre l'avis de Bagdad dont il dépend, d'organiser le référendum dans sa région.
Le référendum inquiète par ailleurs les pays voisins, comme la Turquie ou l'Iran, qui redoutent que cela n'encourage les velléités séparatistes de leurs minorités kurdes. Il préoccupe également Washington, qui voit dans cette consultation une entrave à la lutte contre le groupe État islamique, menée conjointement par Kurdes et Arabes en Syrie par exemple.
Pour tenter d'obtenir un report, les États-Unis et d'autres pays ont présenté à M. Barzani jeudi soir un « projet » proposant des « alternatives » au référendum, selon l'émissaire américain auprès de la coalition antijihadiste en Irak, Brett McGurk. Le président kurde, qui martèle que l'indépendance est l'« unique » choix laissé aux Kurdes en l'absence d'un « partenaire » à Bagdad, s'est engagé à répondre « rapidement ».
Ce vote voulu par M. Barzani intervient par ailleurs alors que son mandat a expiré en 2015. Il s'est cependant maintenu au pouvoir en arguant que l'Irak et le Kurdistan étaient engagés dans une campagne pour repousser les jihadistes et que les conditions ne permettaient pas de tenir des élections.

Clivages communautaires
Le Kurdistan bénéficie depuis 1991 d'une autonomie qui s'est élargie au fil des ans. En annonçant en juin avoir fixé la date du référendum, M. Barzani a envoyé le signal clair, estiment les experts, que l'Irak entrait dans une nouvelle phase. Après plus de trois années de combat pour chasser les jihadistes qui ont un temps tenu près d'un tiers de l'Irak, le pays revient aux problématiques confessionnelles et ethniques d'avant l'EI.
Les craintes s'accroissent sur de possibles violences impliquant notamment les peshmergas (combattants kurdes) et la myriade d'unités paramilitaires disséminées à travers le pays qui pourraient se disputer les zones reprises aux jihadistes. L'influent commandant chiite Hadi el-Ameri, chef de l'organisation Badr, puissant groupe paramilitaire irakien soutenu par Téhéran, a multiplié ces derniers temps les mises en garde contre « la guerre civile ».
Jeudi, la Turquie a averti que la tenue du référendum « aura un prix », une opposition susceptible de compromettre la viabilité d'un éventuel État kurde car le Kurdistan irakien tire l'essentiel de ses recettes de l'exportation de pétrole via un pipeline arrivant au port turc de Ceyhan.
Quant aux 5,5 millions de Kurdes irakiens appelés à se prononcer sur l'indépendance, ils sont eux-mêmes divisés sur l'opportunité de tenir maintenant une telle consultation.

Source : AFP

Le Parlement kurde irakien a voté hier sans surprise en faveur de la tenue le 25 septembre d'un référendum d'indépendance initié par le président Massoud Barzani qui garde toujours l'option d'un report, comme le souhaite Washington.En soirée, le Parlement basé à Erbil a approuvé lors d'un vote à main levée le rendez-vous électoral annoncé par M. Barzani en juin et dont la campagne...

commentaires (3)

LES DES SONT JETES ! MAIS JE PREVOIS DU REPORT...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 55, le 16 septembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • LES DES SONT JETES ! MAIS JE PREVOIS DU REPORT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 55, le 16 septembre 2017

  • Je ne suis pas kurde , mais je comprends que les kurdes puissent aspirer à cette autonomie, mais le conseil QUE JE LEUR DONNE C'EST DE NE PAS BOUGER POUR LE MOMENT. PAS DE PRÉCIPITATION, LE COMPLOT EN SYRIE TEND À ÊTRE TERRASSÉ, ILS POURRAIENT ÊTRE LES VICTIMES D'UN LEURRE A L'OCCIDENTALE QUI FAIT MIROITER DES CHOSES POUR DÉPLACER LES GUERRES ET VENDRE LEURS ARMES. MESSIEURS LES KURDES , PATIENCE , VOTRE LUTTE CONTRE LES BACTERIES WAHABITES SERA RECONNUE EN TEMPS VOULU PAR LES RÉSISTANTS, QUAND À LA TURQUIE ELLE EST TELLEMENT PEU FIABLE QU'ELLE POURRAIT ALLUMER LA MÈCHE SUR LAQUELLE CE PEUPLE EST ASSIS DANS LEUR ALLIANCE AVEC DES FOURBES .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 02, le 16 septembre 2017

  • Les kurdes d’Irak votent pour un référendum d’indépendance ; au grand damne des trois pays « la Turquie l’Iran et l’Irak » qui ont des principautés kurdes dans leur sein. Ces même pays clament depuis leur existence pour l’autodétermination des peuples, mais quand c’est contraire à leur propre intérêt ils oublient leurs convictions.

    DAMMOUS Hanna

    11 h 25, le 16 septembre 2017

Retour en haut