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Liban - Éclairage

La Russie s’active dans la région en prévision des pourparlers de paix sur la Syrie

Un sixième round de pourparlers entre le régime et l'opposition en Syrie s'ouvrira demain jeudi, à Astana, au Kazakhstan, en présence des trois parrains du processus de paix en Syrie : la Russie, l'Iran et la Turquie. Les pourparlers, qui portent comme on le sait sur des questions militaires et techniques, s'étaleront sur deux jours et prendront fin vendredi. Ils préparent les négociations de paix de Genève, sous les auspices des Nations unies.

En attendant la réunion de Genève, prévue le 8 octobre, les trois parrains des négociations de paix s'efforcent de consolider le cessez-le-feu instauré en Syrie et d'élargir les zones de désescalade, en vue de neutraliser tout facteur de pression auquel l'une des deux parties aux négociations pourrait avoir recours pendant les pourparlers. La Russie se montre particulièrement active à ce niveau.

La « troïka » considère ces préparatifs comme étant indispensables pour un démarrage en force du processus politique qui doit mettre fin à la guerre en Syrie. Aussi accordent-ils une grande importance à ce qu'un terme soit apporté au phénomène État islamique à Deir ez-Zor et Raqqa et veulent en finir une fois pour toutes avec le terrorisme en Syrie. Ce qui, en quelque sorte, répond à la question que d'aucuns se sont posés au sujet du timing des batailles des jurds de Ersal, de Qaa et de Ras Baalbeck, qui peuvent par conséquent être placés dans le prolongement de la volonté manifestée par Moscou, mais aussi par les États-Unis, pour lancer le processus de règlement politique. De mêmes sources, on fait état ainsi d'une coopération internationalo-régionale pour libérer la Syrie du joug des organisations terroristes, en prévision de la nouvelle étape qui s'annonce.

Pour préparer donc les nouveaux rounds de négociations, la Russie a effectué une série de contacts avec les capitales concernées, au cours desquels elle a insisté sur l'importance d'une redynamisation des mécanismes qui ont été envisagés pour un règlement en Syrie et a expliqué qu'il n'est pas conseillé pour le moment d'en prévoir ou d'en examiner d'autres, ce qui, de l'avis d'un certain nombre d'observateurs, constitue une réponse indirecte à la France, dont le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, a fait savoir à ses interlocuteurs russes lors de sa visite à Moscou, vendredi dernier, que le président Emmanuel Macron propose de lancer une nouvelle initiative en faveur de la Syrie à travers la mise en place d'un « groupe de liaison » qui serait composé de représentants des États de la région. La mission de ce « groupe de liaison » sera, selon Jean-Yves le Drian, d'examiner des solutions possibles au conflit syrien.

Or un tel scénario est hors de question pour la Russie dans la mesure où il risque de ramener à zéro les pourparlers de paix, dont ceux qui portent sur des questions techniques et militaires. Les plus optimistes pensent qu'un accord sur une cessation des opérations militaires en territoire syrien pourrait être conclu à Astana, sachant que l'opposition insiste toujours sur le retrait de tous les combattants non syriens, en allusion notamment aux gardiens de la révolution et au Hezbollah.

Toujours dans le cadre des préparatifs des pourparlers de paix, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a effectué une tournée en Arabie saoudite et en Jordanie pour discuter des moyens de pousser le processus de paix. Selon les mêmes sources diplomatiques, Sergueï Lavrov a évoqué à Riyad l'initiative saoudienne pour unifier l'opposition syrienne dans le cadre d'une même plate-forme et a encouragé ses interlocuteurs à exercer des pressions dans cette direction afin que l'opposition soit représentée par une même délégation aux négociations de Genève, tout en soulignant l'attachement de Moscou à un rôle effectif de Riyad au niveau du processus politique.

En Jordanie, il a été plutôt question des zones d'influence jordaniennes au sud de la Syrie, qui devraient, selon Amman, être dégagées de toute présence armée ou influence iranienne et du Hezbollah. Amman a déjà fait appel à un certain nombre de factions de l'opposition qui pourraient former une « armée nationale syrienne » susceptible d'avoir un rôle à jouer lorsqu'il sera question d'appliquer le règlement politique en Syrie, au niveau notamment de la protection des régions sud du pays, pour empêcher le retour militaire ou policier de forces non syriennes, notamment iraniennes.

De sources informées, on indique que des réunions de sécurité américano-russo-jordaniennes se tiendraient bientôt à Amman, en présence peut-être de responsables israéliens de sécurité, pour discuter du dossier syrien, au niveau de la sécurité.
De sources politiques, on assure qu'en dépit de l'état actuel de ses relations avec les États-Unis, la Russie est d'accord avec l'administration Trump sur le mécanisme de règlement en Syrie. Washington a renoncé à jouer un rôle politique à ce niveau au profit de Moscou, en gardant cependant l'œil sur le terrain, à travers ses services militaires (le Pentagone) qui gardent des bases dans plusieurs secteurs dans la région et qui font, eux, la coordination avec la partie russe.

Le départ du président Bachar el-Assad n'est plus une condition pour le lancement du processus politique. Selon des sources diplomatiques, ce départ sera inévitable une fois que l'accord politique entrera en vigueur et non pas durant la phase transitoire, tel que le souhaitait l'opposition. Les discussions devront ainsi porter sur la forme du pouvoir qui prendra place. On évoque dans ce contexte un système fédéral.

 

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