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Liban - Réformes électorales

Réformes électorales : des débats techniques pour des motifs politiques ?

L'ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad baroud. Archives AFP

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) et chef de la diplomatie, Gebran Bassil, a lancé très tôt la bataille des « réformes de la nouvelle loi électorale », afin de « rectifier la représentativité » (des chrétiens). Pourtant, certains ne cachent pas leurs craintes quant à une nouvelle prorogation de la législature. D'autant que la polémique autour de la carte magnétique, prévue par la nouvelle loi électorale (adoptée le 16 juin dernier), et du préenregistrement des électeurs ne fait que s'amplifier.

C'est justement dans ce cadre que s'inscrit le communiqué publié hier par le CPL, dans lequel il réaffirme (son) attachement à « toutes les réformes qui seraient à même d'assurer la transparence du processus électoral et d'augmenter le taux de participation ». Le CPL a, par ailleurs, opposé un véto catégorique contre « toute mesure à même de réduire la participation des électeurs, en particulier le pré-enregistrement, tel que proposé ». « La stagnation de la question des réformes nous a poussés à plaider pour la tenue des législatives dans un délai de deux mois », a indiqué le CPL.

À son tour, le ministre des Déplacés, Talal Arslane, semble attaché à la carte électorale magnétique, dans la mesure où elle permettrait de lutter contre la falsification des résultats. M. Arslane s'est par ailleurs prononcé contre le pré-enregistrement, estimant que cela pourrait dévoiler les intentions de vote des électeurs.

De son côté, Michel Pharaon, ministre d'État à la Planification, se veut plus pragmatique. À L'Orient-Le Jour, il fait état d'un « problème » et non d'une « simple polémique » autour de la carte magnétique. « D'autant que plusieurs décisions prises dans une phase précédente ont été tributaires de cette carte, indique-t-il. Nous suivons cette polémique à travers les médias, en l'absence de toute donnée claire qui nous permettrait de prendre de bonnes décisions », dénonce le ministre, mettant l'accent sur l'importance de tenir les législatives dans les délais impartis, « même si la carte est en elle-même une réforme cruciale ».

 

(Lire aussi : Après « le deuil des partielles », les législatives de mai 2018 menacées de report ?)

 

« Aoun, garant de la non-prorogation »
À l'heure où les protagonistes tentent de limiter la polémique à son aspect strictement technique, des proches du dossier ne cachent pas le caractère éminemment politique de la question, au vu notamment des minutieux calculs politiques que devraient effectuer les protagonistes pour les prochaines législatives.
Ce point de vue est avancé, par exemple, par l'ancien ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud. Dans un entretien à L 'OLJ, il confie être « inquiet quant au débat actuel autour des réformes de la nouvelle loi, dans la mesure où il risquerait de torpiller tout le processus électoral ».

Selon M. Baroud, les diverses formations politiques pourraient bien craindre la tenue d'un scrutin conformément à la proportionnelle. Ainsi, « les longs débats "techniques" cacheraient des motifs politiques qui menaceraient le scrutin de mai 2018 ».

L'ancien ministre s'empresse, toutefois, de nuancer ses propos. « Le président de la République sera le garant de la tenue des législatives, d'autant qu'il n'acceptera pas une quatrième prorogation de la législature », estime-t-il.

À Meerab, on est encore plus optimiste. Un cadre Forces libanaises (FL), interrogé par L'OLJ, assure que « le vif débat autour des modifications du nouveau code ne signifie aucunement un nouveau prolongement injustifié du mandat de la Chambre, encore moins la non-tenue des élections en 2018 ». « Les FL sont prêtes à prendre part à la compétition, tant en ce qui concerne les candidats que pour ce qui est de la machine électorale du parti », assure le proche de Samir Geagea, réitérant l'appui de sa formation au pré-enregistrement des habitants.

 

(Lire aussi : Pourquoi le Futur et le CPL font passer les élections partielles à la trappe)

 

 

Qu'est-ce que la carte magnétique ?
Parallèlement au débat technique et politique portant sur la carte magnétique, nombreuses sont les interrogations, dans les rangs de l'opinion publique, autour de cette carte et son utilité. À ce sujet, Ziyad Baroud explique que cette carte est prévue pour remplacer la carte d'identité et le passeport adoptés lors des législatives de 2009. « Elle pourrait permettre aux électeurs de voter à partir de leur lieu de résidence », ajoute-t-il avant de préciser que la mise en application de cette mesure nécessite un mécanisme de serveur central dans près de 6 000 lieux de vote.

 

 

 

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