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Liban - Violations israéliennes

Pour la seconde fois en trois jours, le Liban porte plainte contre Israël auprès du Conseil de sécurité

Étalage de force ou volonté délibérée de faire monter la tension au Liban-Sud, les interprétations diffèrent concernant les intentions israéliennes.

Le chef de l'État, Michel Aoun recevant à Baabda l'ambassadeur britannique, Hugo Shorter. ANI

Dans la nuit d'hier, lundi, le Liban a présenté une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour protester contre les violations israéliennes répétées du territoire libanais. Et ce conformément aux préparatifs entamés par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, sur demande du Premier ministre, Saad Hariri, depuis Moscou. Dimanche, l'aviation israélienne avait survolé la ville de Saïda, au Liban-Sud, à très basse altitude, crevant le mur du son. Ces survols ont non seulement brisé les vitres de certains bâtiments, mais entraîné la panique des habitants. Une femme s'est même évanouie de peur, selon l'Agence nationale de l'information. La veille, le Hezbollah avait annoncé avoir trouvé un engin d'espionnage israélien, enfoui sous une roche, à Kfarchouba, un secteur contigu à la zone occupée des hameaux de Chébaa, au Liban-Sud. Toujours selon l'ANI, le dispositif était doté d'une caméra à vision nocturne. L'armée et les services de renseignements ont alors été dépêchés sur place pour démanteler l'engin.

« Le Liban ne permettra aucune violation de sa souveraineté »
La plainte du Liban à l'ONU est la seconde en l'espace de trois jours contre Israël. Le 9 septembre, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait donné ses instructions à la délégation libanaise permanente à New York, l'invitant à présenter une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, revêtue du caractère d'urgence. Et ce suite aux violations israéliennes répétées de la souveraineté libanaise. Selon le communiqué publié par le ministère, cette décision survient « après les aveux israéliens reconnaissant que l'aviation israélienne avait mené une attaque aérienne par missiles contre des objectifs en territoire syrien à partir de l'espace aérien libanais ».
Réagissant à la plainte présentée la nuit dernière, le chef de l'État, Michel Aoun, a affirmé que cette plainte ne sera « pas qu'une mesure diplomatique routinière », mais « le Liban, qui a vaincu le terrorisme takfiriste, est déterminé à ne permettre aucune violation de sa souveraineté, conformément à l'intérêt supérieur de la nation et aux conventions internationales ». Le président Aoun, qui recevait l'ambassadeur britannique, Hugo Shorter, venu le féliciter pour la victoire de l'armée contre les organisations terroristes dans l'opération « L'Aube des jurds », a ajouté que « ces pratiques agressives ne sont pas que des violations de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701, mais elles se situent dans le cadre d'une tentative de l'entité israélienne d'accroître la tension au Liban, de menacer la stabilité du pays et d'y répandre la confusion ».
Les violations israéliennes et le soutien au pays du Cèdre étaient également au menu de la rencontre entre Gebran Bassil et l'ambassadeur d'Égypte, Nazih Naggari. À l'issue de la rencontre, ce dernier a assuré que « certaines décisions internationales prises au Conseil de sécurité de l'ONU doivent être respectées par toutes les parties, afin de préserver la stabilité du Liban et de la région. C'est la position permanente et historique de l'Égypte ». Signalons par ailleurs que M. Naggari s'est également entretenu hier avec le président Aoun et le président de la Chambre, Nabih Berry, qu'il a félicités pour le succès de l'offensive de l'armée libanaise contre l'État islamique.

« Pas prêt à mener une agression contre le Liban-Sud »
Réagissant par ailleurs aux violations israéliennes, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a estimé que « les manœuvres menées par l'entité sioniste à la frontière libanaise sont des plus importantes militairement depuis 1969 ». « Preuve en est, l'ennemi demeure sur la défensive, il ne simule pas une agression, mais une confrontation avec la Résistance au Liban », a-t-il dit. Analysant « la finalité stratégique » des manœuvres israéliennes, M. Raad a ajouté que « ces manœuvres défensives assurent que l'ennemi n'est pas prêt à mener une agression qui menace la souveraineté du Liban ». De son côté, le représentant de l'imam Khameneï au Liban, le cheikh Mohammad Yazbek, a assuré que « toutes ces manœuvres ne profiteront pas à l'ennemi ». « Ils affirment qu'au cas où ils se lanceraient dans l'aventure d'une guerre contre le Liban, la Résistance aura tôt fait d'envahir la Galilée, et les drapeaux jaunes y seront hissés dans les quelques heures. Mais lorsque l'ennemi sioniste sera dans l'impossibilité d'enlever ces drapeaux, à quoi auront servi toutes ces manœuvres ? » s'est-il demandé.
Si le ministre d'État contre la corruption, Nicolas Tuéni, a mis en garde contre les tentatives israéliennes répétées « d'entraîner le Liban et son peuple » dans un conflit, une source politique a tenu à relativiser les récents incidents. Dans une déclaration à l'agence al-Markaziya, elle assure qu'il s'agit d'un simple « étalage de muscles, destiné à la consommation intérieure, sur la scène politique israélienne, car Israël ne peut mener aucune frappe militaire contre le Liban-Sud, craignant trop le Hezbollah ».

Dans la nuit d'hier, lundi, le Liban a présenté une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour protester contre les violations israéliennes répétées du territoire libanais. Et ce conformément aux préparatifs entamés par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, sur demande du Premier ministre, Saad Hariri, depuis Moscou. Dimanche, l'aviation israélienne avait...

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