Des funérailles nationales seront réservées aujourd'hui aux militaires tombés au champ d'honneur dans la lutte contre le terrorisme jihadiste, en particulier aux huit militaires faisant partie du groupe pris en otage le 2 août 2014, et dont les dépouilles mortelles ont été retrouvées dans une grotte lors de l'opération « Aube des jurds ».
Présidée par le chef de l'État, Michel Aoun, la cérémonie se tiendra à 10 heures au ministère de la Défense et sera retransmise par toutes les chaînes de télévision. Aussi bien le président Aoun, dont l'arrivée sur place est prévue à 9h30, que le commandant en chef de l'armée prendront la parole à cette occasion. Le chef de l'État a accepté, à contrecœur, dit-on, que le ministre de l'Intérieur de son gouvernement, Nouhad Machnouk, sur requête des parents des militaires otages exécutés, n'assiste pas à la cérémonie.
La journée de deuil s'accompagne d'une polémique douloureuse et tardive sur les responsabilités du drame. Les parents d'otages accusent les autorités civiles et militaires en place au moment du drame d'avoir manqué à leur devoir de venir au secours des militaires capturés. Une commission militaire a été chargée d'éclaircir la question. Elle dispose d'indications sur le déroulement de l'attaque lancée contre Ersal, fournies par une dizaine de suspects qui sont derrière les barreaux.
Des distinctions honoreront la mémoire des martyrs de l'armée. Il sera également rendu hommage aux militaires et agents des forces de sécurité exécutés avant que des négociations menées par le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, ne portent leurs fruits, et qu'un groupe d'agents aux mains de l'ex-Front al-Nosra ne soit relâché.
Transfert
Les corps des militaires suppliciés par l'organisation État islamique, et dont l'identification formelle vient de s'achever, seront transférés de l'hôpital militaire vers le ministère de la Défense, en empruntant le parcours suivant : hôpital militaire – Musée – Palais de justice – avenue Émile Lahoud – ministère de la Défense. Initialement, ce parcours comprenait un passage par la place Riad el-Solh, où, depuis l'enlèvement des militaires, leurs parents et proches campaient dans l'espoir de faire pression sur les responsables pour qu'une démarche soit entreprise en vue de les libérer.
Dès 5 heures du matin, le stationnement sur les deux côtés du parcours que doit emprunter le cortège sera interdit. Ultérieurement, mais les FSI n'en ont pas précisé l'heure, toute circulation sur ces axes sera interdite.
L'hommage aux militaires sera marqué par un deuil national et la fermeture de pratiquement tous les secteurs d'activités, y compris les banques, les écoles et les universités, et les lieux de loisirs. Dans les casernes et sur les bâtiments officiels, le drapeau national sera mis en berne.
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