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Liban - Visite du président de Centrafrique

Touadéra à « L’OLJ » : « Nous voulons tirer profit de l’expérience libanaise »

Le dirigeant africain a invité les hommes d'affaires du pays du Cèdre à investir dans son pays.

Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, et le président Michel Aoun, lors d’une conférence de presse conjointe à Baabda, mercredi. Photo ANI

En visite officielle au Liban, le président de la République de Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra, a invité les hommes d'affaires libanais à investir dans son pays, en pleine reconstruction après une guerre civile qui s'est terminée par un cessez-le-feu signé en juin dernier à Rome, après quatre années d'hostilités marquées par des atrocités interconfessionnelles.

« Notre pays vient de traverser une grande crise, et, aujourd'hui, le peuple centrafricain veut sortir de cette situation. Il y a une certaine similitude avec le Liban qui a connu des moments difficiles, a déclaré M. Touadéra à L'Orient-Le Jour. Nous voulons tirer profit des expériences du Liban pour nous aider dans notre quête de paix et de réconciliation en RCA. » M. Touadéra avait été reçu mercredi par le président de la République, Michel Aoun. Hier, il s'est entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berry, et le Premier ministre, Saad Hariri. Il a également rencontré un groupe d'hommes d'affaires libanais à l'hôtel Phoenicia, à Beyrouth.
« Nous avons discuté avec le président Aoun de sa vision par rapport à notre situation. Il a insisté sur l'importance du dialogue, et c'est ce que nous sommes en train de faire depuis notre prise de fonctions », a confié M. Touadéra. « Le Liban est un grand pays où il y a beaucoup d'hommes d'affaires, et le problème que nous avons connu prend sa source dans le sous-développement. Si nous voulons régler cela, il faut travailler davantage sur les investissements étrangers et sur le secteur privé, ce qui pourra nous permettre de créer de l'emploi », a souligné le président centrafricain.

M. Touadéra a par ailleurs salué le dynamisme de la diaspora libanaise en Centrafrique, qui compte quelque 500 Libanais impliqués dans les domaines de l'agriculture, de l'immobilier ou du commerce. « Il faut encourager les investisseurs libanais pour qu'ils participent pleinement à l'économie de la RCA. Nous sommes en train de travailler sur le climat des affaires ainsi que sur le code des investissements pour attirer davantage de partenaires », a-t-il indiqué. « La Centrafrique est un pays avec beaucoup de potentialités, qui, malheureusement, ne sont pas exploitées dans plusieurs domaines dont l'agriculture, l'agroalimentaire, le transport routier et aérien, et le secteur minier. Il faut également développer le commerce général et l'industrie. Les hommes d'affaires libanais sont très intéressés par ce que nous leur proposons et projettent d'aller en RCA pour étudier les opportunités », a déclaré le chef d'État centrafricain.

 

Créer de l'emploi pour assurer la sécurité du pays
« Beaucoup de jeunes qui ne trouvent pas de travail et qui n'ont pas de vision claire de leur avenir écoutent les gens qui les orientent vers les solutions faciles. Ils prennent alors les armes ou se dirigent vers le grand banditisme, et c'est ce qui se passe dans notre pays, explique Faustin-Archange Touadéra. Nous travaillons à la fois sur le dialogue et la réconciliation ainsi que sur la création de l'emploi et le développement. » « Le problème pour nous est sécuritaire et il y a des groupes qui détiennent encore des armes en RCA. Nous avons défini une stratégie pour pouvoir entamer un processus de désarmement et de réintégration de ces groupes », a-t-il ajouté.

« Nous poursuivons nos échanges avec les responsables des groupes armés. Ce n'est pas toujours facile parce qu'il faut rassurer et établir la confiance. Nous demandons à nos compatriotes qui ont pris les armes de revenir dans la légalité », a lancé M. Touadéra dans un message clair adressé à l'ensemble des protagonistes de la guerre civile centrafricaine. « Aujourd'hui, c'est l'occasion de s'exprimer, non pas à travers les armes, mais à travers les institutions républicaines qui sont en place, a-t-il poursuivi. Nous entendons permettre à tous nos compatriotes de participer à la reconstruction de notre pays. Le dialogue est un élément important pour la cohésion sociale. »

 

Pour mémoire

Aoun reçoit le président de Centrafrique à Baabda

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