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Culture - Événement

Nayla Tamraz emmène le Liban en Argentine

Pour réfléchir sur la notion de territorialité à travers la politique et la poésie, Nayla Tamraz a réuni des artistes libanais qui seront exposés en Argentine le 22 septembre dans le cadre de BienalSur.

Nayla Tamraz pour « un dialogue entre le Liban et les Libanais de la diaspora d’Argentine et d’Amérique du Sud ».

Organisée par Nayla Tamraz avec l'assistance de Maya Hage, et en collaboration avec l'Office du tourisme libanais à Paris, l'exposition baptisée Poetics, Politics, Places tend à redéfinir la notion de territoire à la lumière des problématiques liées à la mondialisation, mais également à travers une pratique de l'intériorité et de la mémoire. L'événement dans lequel s'insère cette exposition sera annoncé aujourd'hui au cours d'une conférence de presse au ministère du Tourisme en présence du ministre de la Culture, Ghattas Khoury, et de l'ambassadeur d'Argentine au Liban, Ricardo Larriera.

Docteur en littérature et civilisation françaises à l'Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), auteure, critique d'art, curatrice, fondatrice-directrice du master en critique d'art et curatoriat de l'Université Saint-Joseph, mais également chef du département des lettres françaises de l'USJ, Nayla Tamraz évoque cet événement qui réunira huit artistes du Liban et du Moyen-Orient du 22 septembre jusqu'au mois de décembre 2017 en Argentine, au Musée provincial des beaux-arts « Timotéo Navarro », dans la ville de Tucumán dans le cadre de la BienalSur.

 

1. Qu'est-ce que la BienalSur et quels sont exactement ses objectifs ?
La BienalSur est une biennale d'art contemporain qui fête son lancement en la présence du Liban pour cette première édition. Créée en Argentine par les efforts conjugués de 12 pays d'Amérique du Sud, elle entend promouvoir un dialogue effectif entre les acteurs de la scène artistique internationale mais aussi entre le monde de l'art et le grand public, du Nord comme du Sud, autour de problématiques liées aux concepts d'espace et de territorialité. De format atypique, elle se veut multipolaire et catalyse des réseaux d'universités, de musées et de centres d'art du monde entier afin de mettre en résonance des contextes sociaux, culturels et artistiques éloignés géographiquement, mais liés par des défis communs. Elle inclut, de ce fait, la participation de pays provenant d'autres continents. Les expositions se tiendront dans 30 villes et 15 pays (Uruguay, Cuba, Chili, Pérou, Brésil, Colombie...), dans des musées, centres culturels, bâtiments iconiques et dans des espaces publics.

 

2. Comment « Politics, Poetics, Places » entre-t-il en jeu dans cette biennale ?
Mon projet fait partie des 90 qui ont été retenus parmi les 2 543 propositions de projets curatoriaux et artistiques provenant de 78 pays. Je m'intéresse depuis longtemps aux questions des rapports entre politique et poétique. Et un certain nombre de mes recherches convergent vers la notion de territoire. Montrer comment le paysage, au sens où on l'entend en histoire de l'art, est à la fois le lieu d'une poétique et, sans doute surtout, l'espace où s'exprime le politique.

 

3. Comment a eu lieu la sélection des artistes ? Toutes les disciplines sont-elles représentées ?
Cette exposition rassemble les œuvres de sept artistes contemporains de générations différentes (Etel Adnan, Mireille Kassar, Gilbert Hage, Cynthia Zaven, Nadim Asfar, Danièle Genadry, Saba Innab) dont les travaux ont tous en commun de proposer des paysages, des lieux où se négocient les rapports du politique et du poétique. De même, une place de choix sera faite aux artistes modernes fondateurs de la tradition du paysage comme Saliba Douaihy. Autre point commun, la plupart de ces artistes vivent en dehors de leur pays d'origine ou ont des provenances culturelles diverses. L'ensemble, enfin, regroupe des médiums variés : peinture, sculpture, vidéo, photographie, dessin, installation, son et écriture.

 

4. Ne regrettez-vous pas d'en avoir omis quelques-uns ?
Je regretterai toujours d'avoir été forcée d'en omettre plus d'un. Mais il est bien entendu impossible d'inclure tout le monde, malgré les affinités et l'intérêt qu'on peut porter à ces travaux. Et puis il faut croire que je n'en suis pas à ma dernière exposition. Il faut se laisser des possibilités pour l'avenir.

 

5. Qu'attendez-vous exactement de cette exposition ? Et quels objectifs sert-elle en général ?
La visibilité de cette exposition dans un continent qui attire, actuellement, de manière très significative, les institutions emblématiques du marché de l'art contemporain est aujourd'hui intéressante pour les artistes du Moyen-Orient. L'exposition Poetics, Politics, Places soulèvera donc des questions relatives au déplacement et à l'exil qui sont au cœur des réalités contemporaines, mais aussi au cœur de l'histoire récente du Liban et du Moyen-Orient. Elle permettra aussi et surtout de fournir un espace d'interaction et de dialogue entre le Liban contemporain et les Libanais de l'importante diaspora d'Argentine et d'Amérique du Sud.
Plus d'infos sur le site bienalsur.org

 

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