Piqué par les critiques de François Hollande, Emmanuel Macron, qui s'était pourtant juré de ne pas aborder les sujets français depuis l'étranger, a vivement répliqué mercredi à son prédécesseur à la tête de l’État français, à l'aube d'une rentrée qui s'annonce compliquée.
Ton vif, effet de manche, ironie sur la "météorologie" des chiffres du chômage, critiques au vitriol sur la France qui n'a "pas gagné contre le chômage de masse", et qu'il faut "faire entrer dans le XXIe siècle": Emmanuel Macron a répondu vivement, mercredi soir, à son prédécesseur socialiste qui avait mis en cause la veille ses projets.
Un peu plus de trois mois après son départ de la présidence, François Hollande avait prévenu son ancien conseiller et ministre, repositionné au centre, qu'il "ne faudrait pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles" ni "flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures". M. Hollande, qui a confirmé qu'il n'avait pas renoncé à la politique, s'était aussi félicité de la décrue du chômage, la mettant à son actif.
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C'est au milieu d'une conférence de presse conjointe avec les chefs de gouvernement autrichien, tchèque et slovaque, portant en principe sur la réforme de la directive sur le travail détaché, qu'Emmanuel Macron a répondu longuement à une question sur ces critiques.
Théâtral, il s'est d'abord tourné vers le chancelier autrichien Christian Kern: "quel est le taux de chômage en Autriche ?", lui a-t-il demandé - ce qu'il savait évidemment fort bien. A la réponse de son interlocuteur - 5,4% - , il a marqué une pause avant de conclure, lentement: "presque deux fois moins que nous". Avant de plaider longuement pour mener des réformes "en profondeur".
"La transformation que nous opérons est celle de faire entrer la France dans le XXIe siècle et gagner la bataille du chômage de masse", a expliqué M. Macron. "Non pas de baisser de un ou deux points le chômage", a-t-il martelé, une référence à la légère amélioration des chiffres au deuxième trimestre, "mais de profondément changer les structures économiques et sociales françaises".
Emmanuel Macron, qui a choisi d'éviter au maximum les médias depuis son élection en mai, avait fait savoir avant l'été qu'il allait s'exprimer davantage à la rentrée, alors que les sondages ont indiqué une chute de sa popularité.
Si le Parlement a donné son feu vert au gouvernement pour sa réforme emblématique du code du travail, la contestation pourrait se déplacer dans la rue: des syndicats et la gauche radicale ont appelé à des manifestations en septembre.
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19 h 01, le 24 août 2017