Les ministres allemands des Affaires étrangères et la Justice ont appelé mardi à un contrôle renforcé des mosquées qui relaient la "propagande" du président turc, dernier épisode d'une crise germano-turque qui s'aggrave depuis des mois.
Plus tôt, le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, avait accusé des partisans de Recep Tayyip Erdogan de harceler son épouse.
"Nous devons faire attention à ce que les communautés musulmanes d'Allemagne ne tombent pas sous l'influence du président Erdogan", écrivent les ministres des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, et de la Justice, Heiko Maas, dans une tribune au Spiegel.
"En aucun cas nous ne pouvons tolérer des sociétés parallèles ou même de contre-sociétés", ajoutent les deux ministres. "Nous ne devons pas non plus sous-estimer les dangers qui émanent des organisations étatiques d'Erdogan en Allemagne", selon les deux responsables sociaux-démocrates, qui veulent que l'Allemagne "protège les gens qui s'élèvent contre le combat culturel et la propagande d'Erdogan".
Cet appel intervient après que M. Erdogan a enjoint aux Turcs d'Allemagne de ne pas voter pour trois des grands partis aux législatives du 24 septembre, dont le SPD et l'Union chrétienne-démocrate (CDU), qui sont, selon lui des "ennemis" de la Turquie.
L'Allemagne abrite la plus grosse diaspora turque dans le monde, avec quelque 3 millions de personnes. Nombre de leurs mosquées ou communautés religieuses sont directement gérées par le ministère turc des Affaires religieuses via son organisation, le Ditib, qui envoie des imams en Allemagne.
En particulier depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016 en Turquie, des associations turques ont été accusées de relayer la politique de plus en plus agressive de M. Erdogan à l'égard des dirigeants allemands.
Une affaire d'espionnage par un imam du Ditib a secoué la communauté et poussé Berlin à durcir le ton.
Le chef de la diplomatie allemande a par ailleurs accusé mardi des partisans du pouvoir turc d'avoir menacé son épouse parce qu'ils se sont sentis encouragés par des saillies agressives de M. Erdogan.
Le candidat social-démocrate à la chancellerie, Martin Schulz, accuse quant à lui le dirigeant turc d'"utiliser la langue d'une brute de comptoir plutôt que celle d'un chef d'Etat".
Recep Tayyip Erdogan a multiplié les invectives à l'égard des responsables politiques allemands, s'en prenant directement à M. Gabriel.
Plus tôt, le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, avait accusé des partisans de Recep Tayyip Erdogan de harceler son épouse."Nous devons...
Les plus commentés
L’Iran joue avec le feu, au risque de brûler la région avec lui
Rencontre Berry-Mikati-Joumblatt : les chrétiens fustigent une « absence inacceptable », mais...
Tarek Mitri : Israël mène aussi une guerre contre les Libanais, pas seulement contre le Hezbollah