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Moyen Orient et Monde - Syrie

Avec Ahrar el-Cham, les rebelles perdent un poids lourd dans leurs rangs

La défaite de l'organisation salafiste face au groupe jihadiste Tahrir el-Cham fragilise l'insurrection contre le régime Assad.

Photo d'archives montrant des combattants d'Ahrar al-Cham à Jabal al-Zawiya dans la campagne du sud d'Idlib. Khalil Ashawi / Reuters

L'insurrection contre le régime de Bachar el-Assad en Syrie a perdu sa composante la plus puissante, avec l'effondrement d'Ahrar el-Cham, organisation salafiste qui tentait de maintenir une ligne fragile entre jihadistes et rebelles modérés. L'écroulement d'Ahrar el-Cham, dans la province d'Idleb, « est une défaite pour les rebelles syriens en général », estime Sam Heller, du centre de réflexion Century Foundation.
En un laps de temps très court, Ahrar el-Cham a perdu pied face à ses anciens alliés, les jihadistes de l'ex-branche d'el-Qaëda, le Front al-Nosra, aujourd'hui regroupés dans le groupe Tahrir el-Cham. Les combats ont commencé à la mi-juillet, lorsque Tahrir el-Cham a attaqué les positions d'Ahrar el-Cham dans la province d'Idleb, la seule dont le contrôle échappe encore totalement au régime syrien. Quand un cessez-le-feu est finalement conclu le 21 juillet, Ahrar el-Cham est laminé.
« Militairement, Ahrar el-Cham est fini. En moins de 48 heures, il a dû céder à Tahrir el-Cham ses positions les plus importantes », relève Nawar Oliver, expert auprès du centre de réflexion Omran, basé en Turquie. Le groupe a été expulsé de la capitale provinciale Idleb, du lucratif passage frontalier avec la Turquie de Bab el-Hawa et ainsi que de routes et points de contrôle importants. Sans les taxes douanières sur les produits entrant en Syrie à partir de la Turquie, ses ressources vont se tarir. « Ahrar el-Cham contrôle désormais des régions n'ayant pas de valeur stratégique, que ce soit au niveau du combat contre le régime ou des ressources, comme Ariha ou Maarret el-Naaman », deux localités de la province d'Idleb, assure M. Oliver.

Un long déclin
Pour les analystes, le déclin d'Ahrar el-Cham a commencé il y a longtemps. Fondé fin 2011, quelques mois après le début de la révolte, Ahrar el-Cham est vite apparu comme un des groupes les mieux organisés dans la lutte contre les forces du régime de M. Assad. Ses effectifs ont compté de 10 000 à 20 000 combattants, et il disposait d'une solide base populaire, notamment à Idleb. Mais, en septembre 2014, il subit un coup terrible. Une énorme explosion décime sa direction et permet aux faucons de prendre les rênes. L'attentat n'a jamais été revendiqué.
En 2015, Ahrar el-Cham combat main dans la main avec le groupe alors appelé Front al-Nosra et conquiert la province d'Idleb. Mais Ahrar el-Cham n'a jamais soutenu l'idéologie jihadiste transnationale de cette organisation, ni celle du groupe État islamique. Le groupe s'était plutôt positionné comme un pont entre les courants radicaux et modérés de l'opposition syrienne.
Cette identité hybride explique en partie sa chute, jugent des experts. Sa défaite « est le point culminant d'un long processus d'indécision, la conséquence d'une identité chaotique et le résultat de la perte progressive d'alliés locaux et régionaux », estime Ahmad Abazeid, du centre Toran, également basé en Turquie. Le refus d'Ahrar el-Cham d'aider d'autres groupes rebelles, quand ils ont été agressés ces dernières années par les jihadistes, a eu pour conséquence qu'aucun groupe n'est venu à sa rescousse quand il a été attaqué à son tour, note Nawar Oliver. Sa défaite s'explique aussi par « l'absence totale de mobilisation » de la Turquie, qui était son appui extérieur le plus solide.

Idleb ostracisée ?
Moins de deux semaines après le revers à Idleb, Ahrar el-Cham a annoncé la nomination à sa tête d'un dissident islamiste de longue date, ayant passé plusieurs années dans les prisons du régime. Dans sa première vidéo, Hassan Sawfan a promis que son mouvement se redresserait, ce dont les analystes doutent. « Il sera difficile pour le ''nouvel Ahrar'' de se reconstruire rapidement sur des bases aussi faibles », juge M. Oliver. Il prédit que ses membres feront défection vers d'autres groupes rebelles ou même vers Tahrir el-Cham, « considéré maintenant comme la plus puissante organisation à Idleb ».
Reste à savoir ce que la défaite d'Ahrar el-Cham signifie pour Idleb, aujourd'hui contrôlée par un groupe jihadiste qualifié de « terroriste » et « toxique » par de nombreux pays étrangers, rappelle Sam Heller. La population de la province a gonflé avec des dizaines de milliers de déplacés venus d'autres régions. Beaucoup dépendent d'une aide humanitaire qui transite par le poste-frontière de Bab el-Hawa, dont les jihadistes ont pris le contrôle, rappelle un diplomate occidental. Mais, selon lui, Tahrir el-Cham n'est pas intervenu dans les programmes d'aides mis en place. Toutefois, pour l'analyste Aron Lund, s'exprimant sur IRIN News, la province contrôlée par les jihadistes va vite se trouver « ostracisée ».

Maya GEBEILY/AFP

L'insurrection contre le régime de Bachar el-Assad en Syrie a perdu sa composante la plus puissante, avec l'effondrement d'Ahrar el-Cham, organisation salafiste qui tentait de maintenir une ligne fragile entre jihadistes et rebelles modérés. L'écroulement d'Ahrar el-Cham, dans la province d'Idleb, « est une défaite pour les rebelles syriens en général », estime Sam Heller, du centre de...

commentaires (1)

La bensaoudie semble en avoir assez de ses échecs, premier pas à franchir, une normalisation avec l’Irak et l’Iran.  Les saouds ont fait des efforts pour se rapprocher de plus en plus de l’Irak et cela dans l’objectif final d’apporter une remarquable amélioration à leurs relations avec l'Iran. C’est bien dans ce cadre que s’explique la visite de l’émissaire spécial des N.U pour le Yémen, Ould Cheikh Ahmed à Téhéran. Au moment où l’Irak révèle les demandes faites par la bensaoudie de jouer au médiateur entre Iraniens et Saoudiens, Riyad rejette les propos du ministre irakien de l’Intérieur. Ces nouvelles, confirmées ou démenties, font part des agissements de la bensoudie, sur les plans diplomatique et médiatique, dans l’espoir de régler un peu la situation chaotique dans laquelle elle se trouve. Par ailleurs, les évolutions géopolitiques qui se produisent actuellement au M.O sont sous l’effet du recul du rôle des usa dans la région, dû à la défaite de leurs projets en Syrie. Cela s’ajoute à la frustration qu’a éprouvée la bensaoudie au Yémen contre lequel elle a déclenché une guerre dévastatrice aux frais faramineux .  Les efforts, jusqu’ici constatés chez les saouds pour sortir de l’actuel bourbier, sont les suivants : le feu vert de Riyad au maintien au pouvoir du Héros pendant l’époque de transition et à sa candidature aux prochaines élections, le règlement du conflit avec l’Iran au sujet du Hajj . la désobéissance du Qatar à l’Arabie saoudite pourrait pousser

FRIK-A-FRAK

14 h 43, le 18 août 2017

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Commentaires (1)

  • La bensaoudie semble en avoir assez de ses échecs, premier pas à franchir, une normalisation avec l’Irak et l’Iran.  Les saouds ont fait des efforts pour se rapprocher de plus en plus de l’Irak et cela dans l’objectif final d’apporter une remarquable amélioration à leurs relations avec l'Iran. C’est bien dans ce cadre que s’explique la visite de l’émissaire spécial des N.U pour le Yémen, Ould Cheikh Ahmed à Téhéran. Au moment où l’Irak révèle les demandes faites par la bensaoudie de jouer au médiateur entre Iraniens et Saoudiens, Riyad rejette les propos du ministre irakien de l’Intérieur. Ces nouvelles, confirmées ou démenties, font part des agissements de la bensoudie, sur les plans diplomatique et médiatique, dans l’espoir de régler un peu la situation chaotique dans laquelle elle se trouve. Par ailleurs, les évolutions géopolitiques qui se produisent actuellement au M.O sont sous l’effet du recul du rôle des usa dans la région, dû à la défaite de leurs projets en Syrie. Cela s’ajoute à la frustration qu’a éprouvée la bensaoudie au Yémen contre lequel elle a déclenché une guerre dévastatrice aux frais faramineux .  Les efforts, jusqu’ici constatés chez les saouds pour sortir de l’actuel bourbier, sont les suivants : le feu vert de Riyad au maintien au pouvoir du Héros pendant l’époque de transition et à sa candidature aux prochaines élections, le règlement du conflit avec l’Iran au sujet du Hajj . la désobéissance du Qatar à l’Arabie saoudite pourrait pousser

    FRIK-A-FRAK

    14 h 43, le 18 août 2017

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