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Liban - Société

Retour aux sources pour 60 jeunes émigrés à l’initiative de la Fondation maronite dans le monde

Les jeunes de l'académie maronite au musée national de Beyrouth.

Pour la cinquième année consécutive, l'Académie maronite, programme d'immersion des jeunes maronites de la diaspora dans la société libanaise – lancé par la Fondation maronite dans le monde –, a organisé à l'intention de soixante jeunes chrétiens un séjour touristique et culturel au Liban, du 5 au 20 août. C'est l'Université Saint-Esprit de Kaslik qui a accueilli ces étudiants, qui, pour la plupart, rêvent de renouer leurs liens avec leur pays d'origine.

La sélection de ces jeunes, appelés à effectuer le voyage au Liban aux frais de la Fondation maronite dans le monde, se fait sur base d'un concours, auquel participent environ 700 personnes par an. Près de 3 000 jeunes ont bénéficié jusque-là de cours gratuits sur l'histoire du Liban, de l'Église maronite et de la culture libanaise. Au terme de cette sélection, trois cents cadres ont bénéficié du voyage au Liban et du programme d'immersion.
« Nous offrons des cours en ligne puis des évaluations qui mènent à une sélection minutieuse de membres qualifiés qui pourraient éventuellement aider la fondation dans le futur », a souligné Hiyam Boustani, directrice générale de la Fondation maronite. « Les deux semaines que passent au Liban les jeunes sont entièrement aux frais de la fondation », précise-t-elle.

Au programme de ce séjour : des visites au musée MIM, au musée Gebran et au musée national, des tournées à Deir el-Qamar, Beiteddine, Jezzine, Ehden, Zahlé, Harissa, parallèlement à une série de conférences à caractère historique, politique et culturel portant sur la nationalité libanaise, les systèmes politiques, les langages et l'héritage, les réseaux sociaux, les chrétiens au Moyen-Orient, etc.
« L'objectif ultime est de pousser ces jeunes à récupérer la nationalité libanaise afin qu'ils puissent effectuer un retour aux sources au niveau de leur origine, de leur histoire et de leurs traditions », indique le père Fadi, membre de l'ordre libanais maronite et « pilier de l'académie », comme le qualifie Mme Boustani.
Quand un lien se crée entre la diaspora et le pays natal, et entre les émigrés entre eux, où qu'ils se trouvent, le « vrai » visage du Liban apparaît. La diaspora pourrait ainsi voter, investir au Liban, posséder des propriétés et lancer nombre de projets. Dans ce cadre, les bureaux de l'académie partout dans le monde organisent des campagnes qui ont pour objectif de pousser tout chrétien à récupérer sa nationalité.

 

(Lire aussi : Aoun incite les jeunes de la diaspora à agir pour récupérer la nationalité libanaise)

 

Des témoignages
L'importance de ce projet se reflète dans les témoignages recueillis auprès de jeunes qui ont participé cette année au voyage. Eddie Moujalli, venant d'Australie, détient déjà sa nationalité libanaise, mais visite le pays pour la première fois. « On voit une facette du Liban que la plupart des Libanais n'ont jamais vue, indique-t-il. Je n'ai pas de critique à formuler, que ce soit vis-à-vis du programme ou du pays. Le Liban est mon pays. J'ai vu les plus beaux paysages qui m'ont poussé à dénoncer l'horrible image que diffusent les médias. »
« Quand je rentrerai à Sydney, j'irai encourager tous les Libanais à venir voir cette merveille du monde, ajoute Eddie Moujalli. Je leur dirai qu'il n'est jamais trop tard. Le Liban, c'est chez nous. Le Liban, c'est nous. Quand on a la nationalité, on sent qu'on appartient à cette part de paradis. On doit se sentir fiers. »
Ralph Abou Chedid, qui travaille au bureau de la fondation à Montréal, relève que les émigrés manifestent un intérêt à s'enregistrer. « La fondation rappelle d'abord à la diaspora qu'il est nécessaire d'obtenir la nationalité, précise-t-il. Un grand nombre d'émigrés ne savent même pas que cette option existe, et la fondation prend en charge l'information et la sensibilisation. »

Né au Liban et l'ayant quitté à l'âge de 6 ans, Ralph vient tous les quatre ans en moyenne au pays. « J'aime le Liban, pour le meilleur comme pour le pire, affirme-t-il. Que dire alors après cette excellente expérience que nous a offerte l'académie ? Cela a toujours été mon rêve de revenir relever le Liban. En tant que futur diplômé en génie civil, je ferai tout pour améliorer ma patrie. »

 

(Lire aussi : La Fondation maronite dans le monde félicite le nouveau directeur de l’état-civil)

 

Pour Dayanne Garcia, Brésilienne de mère libanaise, la nationalité n'est malheureusement qu'un rêve. C'est la première fois que Dayanne visite le Liban. Dès son très jeune âge et suite à la mort de ses grands-parents, cette jeune brûle de curiosité de mieux connaître les aspects de ce pays. « J'espère de tout cœur qu'une loi soit élaborée en faveur de la transmission de la nationalité de la part des mères libanaises, dit-elle. Je suis à moitié libanaise, mais, suite à cette semaine passée avec l'académie, je sens que j'appartiens à ce pays et que c'est mon devoir de raconter mon expérience à mes connaissances au Brésil. »
Élie Khalil, pour sa part, a quitté le Liban pour les États-Unis en 2006. Il met l'accent sur le chaos dans lequel se débat le Liban. « La corruption est perceptible dans les secteurs du transport, de l'électricité, de la sécurité, affirme-t-il. Mais le travail si parfait de l'académie nous a permis de voir au-delà de ces problèmes et de tenter de trouver des solutions pour que notre pays s'améliore à plusieurs niveaux. Je ne peux pas passer plus de 3 ans sans voir ma famille et visiter mon pays, c'est plus fort que moi. J'ai rejoint le Club des Libanais dans mon université aux États-Unis, et, depuis que je suis président, je mets en place des campagnes et des activités qui pressent les Libanais à rester attachés à leurs origines et ne jamais oublier ce pays saint. Dès le premier jour, je me suis fait soixante amis. Je sens qu'il existe un lien de fraternité entre toute la diaspora. »

De son côté, Tamara Azzam, établie à Montréal, déclare : « J'ai décidé de participer à l'Académie maronite dans le monde pour développer une certaine connexion avec mes origines et pour comprendre davantage d'où je viens. Il est vrai que j'avais déjà visité le Liban par le passé, mais rien n'est comparable à l'expérience culturelle, intellectuelle et émotionnelle que l'académie m'a procurée. De plus, l'objectif premier de la Fondation maronite, qui est l'enregistrement de Libanais chrétiens vivant à l'étranger pour l'obtention de leur citoyenneté libanaise, me tient beaucoup à cœur. Il est important que tout Libanais chrétien proclame sa citoyenneté, et ce, pour des raisons politiques. »

 

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commentaires (2)

SOIXANTE ! DU MENU... PARLONS ET ESSAYONS LA PROCHAINE FOIS LES 6000 OU LES 60000 POUR QUE LA DIASPORA SOIT DE LA FETE !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 35, le 17 août 2017

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Commentaires (2)

  • SOIXANTE ! DU MENU... PARLONS ET ESSAYONS LA PROCHAINE FOIS LES 6000 OU LES 60000 POUR QUE LA DIASPORA SOIT DE LA FETE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 35, le 17 août 2017

  • Très belle initiative. Bravo à la fondation maronite pour son travail !! Continuez ainsi

    Zorkot Mohamed

    03 h 41, le 17 août 2017

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