Hanadi Gergès, une jeune Libanaise de 27 ans arrêtée vendredi soir pour diffusion sur les réseaux sociaux de messages s'en prenant au chef de l'État Michel Aoun et au gouvernement, a été libérée lundi du palais de Justice à Tripoli, au Liban-Nord, où elle était détenue, sous caution d'élection de domicile.
"J'ai été traitée comme si j'avais commis un crime grave mais je vais continuer à exercer ma liberté. La liberté d'expression est sacrée et tous les citoyens libanais ont le droit de l'utiliser", a déclaré la jeune fille en sortant du palais de Justice en compagnie de membres de sa famille. Elle a été accueillie à sa sortie par des activistes criant "Liberté pour Hanadi".
L'un des avocats de Hanadi, Omar Hassouna, a déclaré qu'"il n'y a eu aucune interférence politique". "La justice a suivi son cours, mais les choses n'auraient pas dû prendre cette tournure", a-t-il ajouté.
Pour rappel, Hanadi Gergès avait été arrêtée en raison d'un message qu'elle a publié sur les réseaux sociaux, s'en prenant au président Michel Aoun sans le nommer, en reprenant les paroles d'une chanson égyptienne critiquant d'un ton sarcastique le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, selon l'un des avocats de la jeune fille, Ali Toufaïly.
Ce dernier n'avait pas pu déposer de demande de libération car la décision d'incarcérer la jeune fille a été prise tard dans la soirée de vendredi. Cette mesure a été prise en dépit du fait que les magistrats ont suspendu depuis trois semaines leurs activités pour protester contre l'impact du projet de la nouvelle grille des salaires sur leur mutuelle.
Selon Me Toufaïly, Hanadi Gergès avait été transportée du poste de police de Hobeiche, à Hamra, où elle avait passé la nuit de vendredi, au Palais de justice de Beyrouth, puis au siège du procureur général à Tripoli, au Liban-Nord, lieu de résidence de la jeune fille.
Quelques heures avant la libération de Hanadi Gergès, le leader druze Walid Joumblatt avait violemment critiqué les autorités libanaises. "Jusqu'à quand Hanadi Gergès restera-t-elle derrière les barreaux ? Le Liban est-il devenu une république bananière ou a-t-il été contaminé par le régime syrien ?", avait-il écrit sur son compte Twitter.
Hanadi Gergès n'est pas la première personne à être arrêtée pour avoir publié des messages jugés diffamatoires à l'égard de certains responsables. Selman Samaha, Bassel el-Amine, Ramzi Kadi, Ahmad Amhaz, et bien d'autres avaient eux aussi subi le même sort que Hanadi Gergès.
Au Liban, la diffamation, la calomnie ou l'insulte à l'égard de responsables officiels relèvent du pénal et les personnes jugées coupables d'avoir insulté le président, le drapeau ou l'emblème de la nation encourent jusqu'à deux ans de prison.
"J'ai été traitée comme si j'avais commis un crime grave mais je vais...
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Attention, attention. Je ne souhaite pas que "Makhfar Hobeiche" devienne la "Bastille" libanaise. Le Liban est le seul pays de la région où la liberté d'expression peut être encore s'exercer. Ceux qui ont ordonné l'arrestation de Hanadi Geryès sont connus, des tweets d'un ministre par-ci et d'un autre député par-là ne dissipent pas la vérité. Evitez d'arriver au dernier stade de votre politique : Le Liban, république bananière.
Un Libanais
17 h 15, le 15 août 2017