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Moyen Orient et Monde - Crise

Le ballet diplomatique s’intensifie dans le Golfe

Le Koweït, soutenu par les États-Unis, a remis des lettres aux différents membres du CCG pour faire avancer les négociations sur le blocus contre le Qatar.

Une peinture murale de l’émir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, offert par le peuple qatari en reconnaissance pour ses efforts en tant que médiateur pour solutionner la crise du Golfe, hier à Koweït City. Khalil Mazraawi/AFP

Des frémissements se font sentir dans la région du Golfe. Mercredi, le vice-Premier ministre et ministre koweitien des Affaires étrangères, cheikh Sabah al-Khaled al-Hamad al-Sabah, et son ministre de l'Information, cheikh Mohammad al-Abdallah al-Moubarak al-Sabah, ont entamé une tournée diplomatique de quelques jours à travers le quartette anti-Qatar (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte et Bahreïn) et à Oman. Ce voyage a été conclu par un arrêt final à Doha où ils ont rencontré l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad ben Khalifa al-Thani.

Alors que le climat est particulièrement tendu depuis plus de deux mois dans la région, les envoyés diplomatiques ont remis des lettres de la part de l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, aux dirigeants des différents pays lors de chacune de leurs visites. Dans celles-ci sont répertoriés « les récents développements régionaux et internationaux, et plusieurs sujets d'intérêt commun », a annoncé l'agence de presse nationale du Koweït, KUNA. Selon des sources koweïtiennes rapportées par le quotidien saoudien Ashark al-Awsat, « l'émir (du Koweït) s'est concentré dans ces lettres sur le besoin d'unir les leaders arabes et du Golfe lors d'un prochain sommet afin d'examiner les mécanismes possibles pour résoudre la crise ».

Des sources diplomatiques ont par ailleurs affirmé mercredi au journal koweitien al-Raï que ces évolutions dans la crise du Golfe présentaient « des signes de percée à l'horizon » et que les visites de l'envoyé diplomatique koweïtien s'étaient déroulées dans « une atmosphère positive ». Les lettres « insistent sur la nécessité de surmonter les différences afin de maintenir un front uni qui a permis le maintien du Conseil de coopération du Golfe et la protection de ses peuples », ont-elles confié. Selon ces mêmes sources, la médiation koweïtienne est « la seule garantie de succès ». Le Koweït devrait aussi envoyer des délégations dans les pays du Conseil de coopération du Golfe pour « s'assurer de la présence des leaders lors du prochain sommet ».

 

(Lire aussi : Golfe : retour sur deux mois de crise)

 

Peu de marge de manœuvre au téléphone
Le Koweït s'est également dit prêt mercredi à offrir des garanties au quartette anti-Qatar et conjointement avec les États-Unis, pour assurer « qu'aucune nuisance ne sera causée par le Qatar » dans les négociations. Washington a pour sa part réaffirmé son soutien à la médiation koweïtienne de la crise du Golfe lors d'une interview accordée à KUNA par l'ambassadeur américain au Koweït, Lawrence Silverman. « Nous voulons assister à la fin de cette crise le plus vite possible » pour le bien de la région, a-t-il précisé.

Et plus tôt cette semaine, deux envoyés américains, le général Anthony Zinni, un ancien chef retraité du Commandement central des États-Unis, et Timothy Lenderking, un haut fonctionnaire du département d'État, se sont rendus au Koweït à la demande du secrétaire d'État américain, Rex Tillerson. Washington active ses canaux diplomatiques alors que la crise du Golfe s'enlise et que les États-Unis disposent d'une base militaire à al-Oudeid, au Qatar. « J'ai aussi demandé au général Anthony Zinni de partir avec Tim afin que nous puissions maintenir une pression constante sur le terrain car je pense que c'est ce qu'il faut », a déclaré M. Tillerson lors d'une conférence de presse. « Il y a si peu de marge de manœuvre avec la persuasion par téléphone », a-t-il ajouté. Les envoyés américains se sont également rendus mercredi à Abou Dhabi où ils ont été reçus hier par le prince héritier et commandant suprême adjoint des forces armées des EAU, cheikh Mohammad ben Zayed al-Nahyan, après s'être rendus au Qatar. Ils doivent aussi se déplacer cette semaine en Arabie saoudite, au Bahreïn et en Égypte.

De son côté, l'ambassadeur émirati en Grande-Bretagne, Souleiman al-Mazraoui, a appelé Londres à s'imposer un peu plus dans la crise du Golfe, dans un entretien publié hier dans le quotidien émirati The National.

Étant le premier bénéficiaire des investissements qataris, « la Grande-Bretagne doit être plus avenante avec nous si elle essaye vraiment de poursuivre une politique pour contrer l'extrémisme. Elle doit mettre plus de pression sur le Qatar », a-t-il déclaré. « Avec le Conseil de coopération du Golfe, nous sommes toujours en train de chercher une voie de sortie à cette crise. À moins qu'elle ne soit réglée à l'amiable, vous verrez que le commerce avec le Golfe en tant que bloc sera quelque peu entravé », a averti M. Mazraoui.

 

 

 

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