La France aux petits soins pour son premier bébé panda

Le premier bébé panda né en France est "vigoureux" et "tête sa mère", a assuré samedi le zoo de Beauval (centre), où le petit de cette espèce menacée est né vendredi soir, mais a perdu son jumeau.

"La première semaine est la plus difficile car il est encore très fragile", a averti le chef vétérinaire du zoo, Baptiste Mulot, au lendemain de la naissance du petit mâle, prénommé provisoirement "Mini-Yuan Zi", du nom de son père biologique et compagnon de la mère, Huan Huan ("Joyeuse").

Le couple de plantigrades a été prêté par la Chine en 2012 pour dix ans à l'issue d'intenses tractations au plus haut niveau avec Paris. Pour que Pékin prête un panda, le chef de l'État du pays étranger doit le demander au président chinois.

Le petit panda, le premier à naître sur le sol français, "est vigoureux" et "tête sa mère", a souligné le vétérinaire. Son jumeau est décédé environ une heure après sa naissance en dépit des efforts de l'équipe du zoo.
"Le petit est en permanence sur sa mère" à laquelle il est retiré environ toutes les deux heures. Il est alors "placé immédiatement en couveuse" où on lui présente un biberon, a précisé le vétérinaire, assisté par deux expertes chinoises venues du centre de reproduction des pandas de Chengdu (province du Sichuan, sud-ouest de la Chine).

Tout rose et sans poils, "Mini-Yuan Zi" pesait 142,4 grammes, soit 21,4 grammes de plus que son jumeau à la naissance. Né à 22H18 (20H18 GMT), le premier né avait été rapidement écarté par sa mère au profit de son jumeau né 14 minutes après.

Evénement rare
Hors de Chine, seuls 22 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas. Et les naissances en captivité sont très rares. Les pandas géants sont connus pour leur faible dynamisme sexuel, et la femelle n'est féconde qu'une fois par an.

La naissance d'un bébé panda est un événement autant diplomatique que médiatique et scientifique: selon l'usage, la Première dame française Brigitte Macron sera avec son homologue chinoise la marraine du nouveau-né.

L'épouse du président français est "très heureuse" d'être sa marraine et viendra "dans les prochains mois pour voir le bébé", a affirmé à l'AFP le directeur du zoo de Beauval, Rodolphe Delord.
Le choix du nom définitif du bébé panda revient à la Chine, qui le récupérera d'ici à trois ans, lorsqu'il sera sevré.

Les nombreux visiteurs estivaux du zoo se pressaient samedi pour apercevoir les jeunes parents pandas, mais seul le mâle Yuan Zi était visible, affairé à mâcher des pousses de bambou à l'air libre tandis que la mère et son bébé restaient confinés.

Pour voir évoluer toute la petite famille dans son enclos, il faudra toutefois attendre au moins trois mois: le temps que le bébé panda ouvre les yeux, se couvre de poils et prenne des forces.
D'ici là, cinq écrans géants retraceront pour les visiteurs la "saga" de Huan Huan et Yuan Zi et de leur petit.
Un couple et leur fillette de 13 ans, Marion, sont venus spécialement du Sud de la France pour suivre l'heureux événement: "Je suis hyper contente qu'un bébé panda soit né ici parce que, plus tard, je veux travailler ici", confie la petite fille.

Des associations de protection des animaux ont haussé le ton samedi, jugeant que la place des pandas est dans leur milieu naturel et non dans un zoo.
"Les bébés pandas du zoo de Beauval seront-ils un jour libérés?", s'interroge ainsi la Fondation Brigitte Bardot. "L'urgence est de protéger l'habitat du panda pour assurer sa survie et non d'exposer, comme un trophée, des individus qui ont peu de chance de se retrouver un jour dans leur milieu naturel..."

Les pandas géants sont sur la liste rouge mondiale des espèces menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) du fait notamment du réchauffement climatique qui menace leur habitat et leur nourriture.