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Sport - Natation – Mondiaux 2017

« Je m’étais promis de revenir à Budapest autrement »

À 19 ans, Yusra Mardini, nageuse et réfugiée syrienne, participe à une nouvelle compétition majeure après les JO de Rio.

Yusra Mardini a participé hier au 100 m papillon des championnats du monde de natation, à Budapest. Elle doit également concourir au 200 m nage libre, sous la bannière de l’équipe des athlètes réfugiés, tout comme lors des JO de Rio, à l’été 2016. Martin Bureau/AFP

« Je m'étais promis de revenir à Budapest autrement » : deux ans après avoir dormi dans les rues de la capitale hongroise, la nageuse syrienne Yusra Mardini est de retour, mais cette fois pour participer aux championnats du monde de natation.
La jeune femme de 19 ans, qui vit désormais à Berlin, était apparue en 2015 sur la scène internationale après avoir manqué de se noyer alors qu'elle se trouvait sur un radeau de fortune avec sa famille au large de la Grèce, fuyant son pays en guerre. Après trois heures d'efforts dans les eaux glacées de la Méditerranée, au bout de 25 jours de voyage, Yusra et sa sœur sauvaient la vie de plusieurs familles en poussant un canot en train de couler jusqu'à l'île grecque de Lesbos. « Ma sœur (Sara) a sauté dans l'eau, je l'ai suivie, et (avec deux hommes) nous avons mis une main sur le bateau et nous avons essayé de nager jusqu'au rivage », raconte-t-elle, après avoir participé au 100 m papillon à Budapest.
Un an plus tard, aux Jeux olympiques de Rio, Mardini remportait sa série sur 200 m nage libre, sous les couleurs des athlètes réfugiés.
En 2015, la Hongrie était devenue un point chaud de la crise migratoire au fur et à mesure que la politique du Premier ministre Viktor Orban, férocement anti-immigration, se durcissait, transformant les gares hongroises en campements de fortune pour réfugiés.
« J'ai dormi à même le sol, dans les gares, c'était horrible », se remémore-t-elle. « À l'époque, je trouvais les gens très impolis. Mon entraîneur a eu peur quand je lui ai dit que je revenais (à Budapest), mais, maintenant, c'est différent. Et j'ai changé mon avis sur les Hongrois. C'est vraiment cool, cette semaine », assure la jeune nageuse. « Je comprends les gens et leurs peurs. J'aurais sans doute eu les mêmes, mais le problème, c'est qu'ils n'essaient pas de s'ouvrir. Je ne dis pas que tous les réfugiés sont incroyables ou que ce sont tous des anges. Partout dans le monde, il y a des méchants et des gentils. Et nous, les réfugiés, nous sommes comme ça aussi », dit-elle.
Après son escapade brésilienne, qu'elle qualifie de « rêve devenu réalité », elle se dit « heureuse et excitée » de participer à une nouvelle compétition majeure, où elle prendra part également au 200 m nage libre, toujours sous la bannière de l'équipe des athlètes réfugiés. À Berlin, elle s'entraîne et apprend l'allemand, mais n'oublie pas son rêve : nager sous les couleurs de la Syrie. « Je vais attendre de voir comment les choses évoluent en Syrie, et je n'oublierai jamais ce que l'Allemagne a fait pour moi, donc j'espère représenter ces deux pays du mieux possible », explique la jeune femme, qui veut écrire un livre après les Mondiaux de Budapest.
Un film sur son incroyable vie est déjà en préparation.
Source : AFP

« Je m'étais promis de revenir à Budapest autrement » : deux ans après avoir dormi dans les rues de la capitale hongroise, la nageuse syrienne Yusra Mardini est de retour, mais cette fois pour participer aux championnats du monde de natation.La jeune femme de 19 ans, qui vit désormais à Berlin, était apparue en 2015 sur la scène internationale après avoir manqué de se noyer alors...

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