« Mettez donc fin au gaspi ! » C'est ce que le citoyen répond au Parlement qui a adopté hier une série de nouvelles taxations supposées financer la grille des salaires. Car c'est bien sûr dans la poche du peuple que les autorités ont décidé de puiser, pour améliorer les conditions de vie du corps enseignant et des fonctionnaires.
Non moins de 19 nouvelles taxes, dont « une bonne quinzaine touchent directement les classes défavorisées », dénonce le collectif « Nous réclamons des comptes ».
Comme si le Libanais moyen n'avait pas assez à faire, avec ses doubles factures d'électricité et d'eau, ses dépenses faramineuses de santé, d'éducation, de transports privés, le secteur public ayant lamentablement échoué à assumer ses responsabilités.
Sans parler du coût de la vie, particulièrement élevé pour un pays qui n'offre pas grand-chose à ses citoyens. Ni espaces publics, ni environnement sain, ni justice équitable, ni perspectives d'avenir, ni respect des droits humains, ni réseau routier, ni sécurité, si aléatoire. Sans parler de l'absence criante de la moindre stratégie de développement, à tous les niveaux, dans tous les secteurs ...
Une véritable faillite !
(Lire aussi : Lorsque l’entente politique fait des miracles : le Parlement adopte le financement de la nouvelle échelle des salaires)
« Commencez par couper les coûts, ne serait-ce que pour donner l'exemple », rétorque le citoyen à une classe politique sourde et imbue de pouvoir, qui fait passer ses intérêts propres avant le bien-être du peuple.
Couper les coûts, ce serait par exemple trouver une solution définitive et viable au problème endémique d'Électricité du Liban, véritable gouffre financier. Ce serait aussi remédier au problème des surnuméraires de la fonction publique payés pour ne rien faire, une base électorale de choix pour tel ou tel autre chef politico-communautaire. Ce serait, de plus, mettre fin aux financements louches d'associations et d'affaires proches de personnalités politiques. Ce serait enfin rogner sur les frais de voyage et de représentation, les maints privilèges financiers accordés à une politicaille enrichie jusqu'à l'indécence, qui fait étalage sans modération de ce qu'elle a gagné... à la sueur du front des Libanais.
« Cessez de gaspiller les deniers publics ! » répète inlassablement le citoyen, exaspéré par le culot de ses dirigeants, dégoûté au point de baisser les bras et d'envisager pour la énième fois de s'en aller vers des horizons meilleurs. Mais y a-t-il quelqu'un pour écouter ses doléances, mis à part les quelques jeunes téméraires de la société civile, qui tentent désespérément d'initier le changement ?
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Vous avez écrit ce que tout libanais sincère et humain digne de ce nom pense. Merci!!!
16 h 15, le 20 juillet 2017