Aoun : Il aurait mieux valu adopter le budget, puis la grille des salaires

Le président de la République, Michel Aoun, a estimé hier qu'« il aurait mieux valu adopter le budget puis la grille des salaires, après avoir déterminé les ressources à même de financer cette dernière ».
« Tout le monde est aujourd'hui à la recherche de ressources pour financer cette grille. Il aurait mieux valu que cela soit fait au préalable », a indiqué le chef de l'État, qui s'exprimait au palais de Baabda devant une délégation de journalistes économiques présidée par Adnan el-Hage. « Il aurait mieux valu élaborer une étude pour savoir quelles seraient les répercussions de la grille des salaires sur la croissance économique, la production et la situation financière du Liban, d'autant que la dette publique a atteint 75 milliards de dollars et que ce montant pourrait augmenter, ce qui aura des retombées sur la situation économique », a-t-il noté.
Le président Aoun a appelé à déployer des efforts supplémentaires pour corriger certains points de la grille des salaires, « surtout que la situation financière du Liban est très importante pour renforcer la production, améliorer la situation économique et soutenir la livre libanaise ». « Aucun État n'a pu soutenir sa monnaie nationale en augmentant la dette publique », a-t-il encore souligné.
Le chef de l'État a affirmé que « tous les efforts sont actuellement déployés pour rectifier la situation financière et économique dans le pays, en redynamisant les secteurs de production et en assurant des marchés pour l'écoulement de la production ».
« Notre seul objectif est d'assurer la stabilité et de corriger les failles pour réaliser quelques exploits pour le pays. Nous avons initié un chantier contre la corruption en réformant les institutions. Nous avons pu ainsi recouvrer quelques fonds pour le Trésor public. Mais la réalisation de la réforme se fait de manière progressive, pour que les institutions de l'État et leur direction ne soient pas touchées », a-t-il ajouté.
Le président de la République a par ailleurs reçu hier l'ancien ministre Chakib Cortbaoui et l'ambassadeur du Liban à l'Unesco, Khalil Karam.

Mahmoud Abbas
Sur un autre plan, Michel Aoun a reçu une lettre du chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui lui a été remise par le ministre palestinien Azzam el-Ahmad. Le document porte sur les derniers développements relatifs au dossier palestinien, notamment la dynamique américaine visant à relancer le processus de paix dans la région en coordination avec les pays arabes et à la lumière du dernier sommet arabe de la mer Morte. Mahmoud Abbas a également évoqué dans sa missive les entraves posées par le gouvernement israélien à la relance des négociations, notamment le refus de s'engager dans la solution à deux États et l'établissement croissant de colonies, notamment à Jérusalem-Est. Il a remercié M. Aoun pour « sa position sur les exactions israéliennes contre la mosquée al-Aqsa » et « son soutien à l'État palestinien contre les mesures prises par Israël en violation de la légalité internationale ».
De son côté, le chef de l'État a souligné devant la délégation palestinienne « le soutien permanent du Liban à la cause palestinienne et à toute mesure qui préserverait l'arabité de Jérusalem et des lieux saints chrétiens et musulmans ». Michel Aoun a fait part aussi de la solidarité du Liban avec le directoire palestinien dans sa lutte pour une paix juste, globale et permanente au Proche-Orient.
Signalons enfin que le Parlement et le gouvernement libanais ont, eux aussi, exprimé hier, à l'issue de la séance parlementaire, place de l'Étoile, leur solidarité avec le peuple palestinien contre les agressions israéliennes dans l'affaire de la mosquée al-Aqsa.