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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Trump frappe l’Iran de nouvelles sanctions, mais conserve l’accord sur le nucléaire

Washington punit Téhéran pour son programme de missiles balistiques et son comportement « pernicieux » au Moyen-Orient.

De passage lundi à l’ONU, à New York, où il a rencontré le secrétaire général Antonio Guterres, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que les États-Unis envoyaient des « signaux contradictoires » sur leur volonté de respecter, sur le long terme, l’accord sur le programme nucléaire de Téhéran. De son côté, hier, le Parlement iranien a entamé la procédure pour le vote d’une loi visant à renforcer la lutte contre les actions « terroristes » et « l’aventurisme » de Washington. Lucas Jackson/Reuters

L'administration américaine de Donald Trump a frappé, hier, l'Iran de nouvelles sanctions contre son programme de missiles balistiques et son comportement « pernicieux » au Moyen-Orient, mais Washington conserve pour l'instant l'accord international historique sur le programme nucléaire de Téhéran.
Le président républicain, à la Maison-Blanche depuis six mois, avait promis durant sa campagne de « déchirer » cet accord majeur en matière de non-prolifération nucléaire, succès diplomatique indéniable de son prédécesseur Barack Obama. Au contraire, M. Trump a décidé lundi soir que ce texte, connu sous son acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), signé en grande pompe le 14 juillet 2015 à Vienne par l'Iran et les grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), continuerait de s'appliquer. En revanche, dans un contexte de durcissement très net des relations déjà difficiles depuis près de 37 ans entre Washington et la République islamique chiite, le département d'État et le Trésor ont imposé, hier donc, de nouvelles sanctions juridiques et financières ciblées contre 18 personnes et entités iraniennes liées aux missiles balistiques et au corps des gardiens de la révolution – les forces d'élite de l'armée chargées des opérations extérieures.
« Les États-Unis demeurent profondément préoccupés par les activités pernicieuses de l'Iran au Moyen-Orient qui sapent la stabilité, la sécurité et la prospérité de la région », a protesté la porte-parole du département d'État américain, Heather Nauert. Elle a dénoncé « le soutien continu de l'Iran à des groupes terroristes tels que le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique, qui menacent Israël et la stabilité au Moyen-Orient ». Le département d'État a également fustigé l'Iran pour son « appui déterminé » au régime du président syrien Bachar el-Assad ainsi qu'aux rebelles houthis au Yémen.

Bilan « monstrueux »
En outre, le département d'État réclame la « libération immédiate de tous les ressortissants américains injustement détenus en Iran », dont le dernier en date, Xiyue Wang, un doctorant condamné ce week-end à 10 ans de prison pour « infiltration ». Enfin, Washington, qui n'a plus de relations diplomatiques avec Téhéran depuis 1980, l'a fustigé pour son « bilan monstrueux en matière de droits de l'homme ».
Du côté du nucléaire, le département d'État a réaffirmé hier avoir « certifié », la veille au soir, auprès du Congrès que l'Iran respectait pour l'instant les termes du JCPOA, en vigueur depuis le 16 janvier 2016, et que l'administration continuerait donc à lever les sanctions qui y sont directement liées. Pour autant, « les autres activités néfastes de l'Iran sapent les contributions positives à la paix et à la sécurité régionales et internationales, qui étaient censées émerger du JCPOA », a tonné Mme Nauert. En avril et en mai, lors de la première certification du JCPOA par le gouvernement Trump, les États-Unis avaient lancé un réexamen de l'accord. Cette procédure ne devrait pas aboutir avant la prochaine échéance de certification, dans 90 jours, à la mi-octobre.
M. Trump s'est, pour l'instant, bien gardé de sortir de ce texte majeur pour la diplomatie mondiale et la non-prolifération. Un compromis négocié pendant trois ans, après des périodes de crises qui avaient failli conduire à la guerre contre l'Iran dans les années 2000. L'imprévisible homme d'affaires ne veut pas risquer de se mettre à dos les autres pays signataires. En outre, l'autorité onusienne de surveillance du JCPOA, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avait félicité en juin l'Iran pour le respect de ses engagements (démantèlement des deux tiers de ses centrifugeuses, renoncement à 98 % de son stock sensible d'uranium et bétonnage du cœur de son réacteur à eau lourde).
L'Iran n'a pas tardé à réagir à l'annonce des nouvelles sanctions américaines. « Le ministère iranien des Affaires étrangères condamne l'action sans valeur des États-Unis d'imposer des sanctions illégales contre de nouvelles personnes (impliquées dans le programme balistique iranien) », a affirmé hier un communiqué du ministère, cité par l'agence IRNA. En réaction, l'Iran « va sanctionner de nouveaux individus et entités américains ayant agi contre le peuple iranien et les autres peuples musulmans de la région », ajoute le texte. En outre, de passage lundi à l'ONU, à New York, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que les États-Unis envoyaient des « signaux contradictoires » sur leur volonté de respecter le JCPOA sur le long terme. Parallèlement, le Parlement iranien a entamé, hier, la procédure pour le vote d'une loi visant à renforcer le programme balistique du pays et la force Qods des gardiens de la révolution, afin de lutter contre les actions « terroristes » et « l'aventurisme » de Washington.

Source : AFP

L'administration américaine de Donald Trump a frappé, hier, l'Iran de nouvelles sanctions contre son programme de missiles balistiques et son comportement « pernicieux » au Moyen-Orient, mais Washington conserve pour l'instant l'accord international historique sur le programme nucléaire de Téhéran.Le président républicain, à la Maison-Blanche depuis six mois, avait promis durant sa...

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