Quel est le point commun entre Castro, mère Teresa et Melhem Barakat ?

À l'hôtel Palmyra de Baalbeck, se tient un curieux bal où l'on croise pêle-mêle des chanteurs, des poètes, des figures religieuses et des personnages politiques. Après avoir garni les cimaises de la galerie Exode à Achrafieh, les 100 portraits à l'eau de Khaoula Tfaily ont migré vers les murs de l'établissement mythique qui voisine avec le temple du Soleil. L'artiste (re)donne vie par la peinture à certains des personnages les plus marquants de notre époque. « Les figures ont été peintes en raison de leur grande influence sur moi, sur la conscience générale et sur ce qui a marqué notre monde dans tous les domaines. » À travers ces portraits, Khaoula Tfaily espère diffuser les messages de paix que ces personnalités ont défendus. Dans cette optique, elle a peint des personnages de toutes origines et de toutes religions, faisant côtoyer librement mère Teresa et le cheikh Abdul Nasser al-Jabri, Melhem Barakat, Pablo Neruda, des membres de sa famille et Fidel Castro.
Après avoir longtemps travaillé avec l'huile, l'acrylique et la sanguine, Tfaily s'est tournée pour cette série vers l'aquarelle. Avec une grande justesse, elle parvient à faire ressortir la personnalité de ces modèles et la singularité de leurs traits. Outre l'aspect purement esthétique du rendu de l'aquarelle, Khaoula Tfaily s'intéresse également à son potentiel symbolique. « L'aquarelle utilise de l'eau. De la même façon, c'est comme si chacun de ces personnages avait donné de l'eau, de la vie. » Profondément admirative de ses personnages, l'artiste n'a cependant pas hésité à apporter une touche personnelle à leur représentation. À travers son travail des couleurs et de la composition, elle porte un regard neuf sur des profils familiers. Une belle manière de redécouvrir les visages des hommes et des femmes qui, chacun à leur manière, ont contribué à changer le monde.

Hotel Palmyra
Baalbeck, jusqu'au 20 juillet.