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Lifestyle - ÉCOLE / Stylisme

À Esmod, éviter à tout prix l’uniformisation...

Une promotion 2017 haute en couleurs placée sous l'égide de Stéphane Rolland et la direction artistique de Rami Kadi.

La promotion 2017 lors du défilé final. Photo DR

Fondée en 1999 à Beyrouth par Maroun Massoud, l'école de mode Esmod Beyrouth forme de jeunes talents au stylisme et au modélisme. L'inspiration et la singularité régionale priment, mais l'accent est bel et bien porté sur une ouverture à l'international grâce au réseau Esmod. Stéphane Rolland, président du jury de l'année 2017 et fashion designer de renommée mondiale, est « très satisfait » du niveau des élèves cette année et se dit stimulé par l'émergence de ces nouveaux talents. Lui-même génie précoce dans le milieu – il a été directeur artistique à Balenciaga dès l'âge de 21 ans –, il entend désormais faire profiter de son expérience aux générations à venir.

Dans une conférence de presse présentant l'école et ses ambitions, le créateur explique la particularité de l'institution : « L'expression est beaucoup plus basée sur l'architecture, l'art moderne », et s'affranchit ainsi de la tradition et de l'esprit haute couture. L'école est aussi très attentive à la transmission d'une histoire de la mode. « Pour comprendre ce qu'est Chanel, il faut comprendre qui a été Mademoiselle Chanel », confie Stéphane Rolland. Un bagage de connaissances est donc nécessaire pour compléter la formation technique. Comprendre le métier et ses évolutions paraît de même essentiel. Il faut « élargir son champ d'action en dehors des réseaux sociaux, ne pas en devenir esclave », selon le parrain. Le risque ? L'uniformisation.

À la question de la parité dans le milieu, Stéphane Rolland reconnaît la prévalence masculine dans les postes de direction, mais précise que les écoles de mode comptent bien plus de femmes que d'hommes. Sur le travail des élèves, les critiques sont précises et constructives : « Aujourd'hui tout est très construit, il n'y a pas de légèreté. » L'école pousse les élèves à oser, car le solide, les créations architecturales semblent rassurer les étudiants dans leurs débuts. Aussi, l'école aide à comprendre le marché, mais pas nécessairement à entrer dedans. Les élèves doivent donc apprendre à mener leur parcours d'une impulsion personnelle, car « le rôle d'une école c'est de vous donner la liberté ».

Pour clôturer l'année 2017 en beauté, Esmod a organisé par ailleurs un défilé haut en couleurs où près de 100 looks reflétaient l'imagination foisonnante des étudiants sur des thèmes comme Blood Diamond, Lost in Translation, ou Om. Ces collections sont le fruit de trois années de travail acharné au sein de l'école de mode. Les étudiants sont régulièrement parrainés par les professeurs résidents de Esmod Paris ainsi que par le directeur artistique Rami Kadi.

À signaler qu'à l'issue du défilé, les prix du jury ont été dévoilés, de même qu'un partenariat entre Esmod et l'Université Saint-
Joseph a été annoncé. L'institution centenaire a en effet l'intention d'ouvrir une nouvelle branche consacrée au stylisme et a trouvé en l'école le partenaire idéal. Avec cet accord, les diplômes Bachelor of Arts de l'école seront reconnus par le ministère de l'Éducation.

Prix Esmod 2017
• Prix du jury : Mira Walieddine
• Aiguille d'or : Nour Bourdoukani
• Coup de cœur : Joe Mouawad & Naziha Baasiri
• Fashion Design : Leen Serhal
• Pattern Making : Assaad Bou Mjahedd

 

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