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Liban

En Fouad Chémaly, tous les visages de la résistance

Le «Front de la liberté et de l’homme», en 1975. De gauche à droite sur la photo : Fouad Chémaly, Saïd Akl, Pierre Gemayel, Charbel Kassis, Camille Chamoun, Chaker Abou Sleiman et Charles Malek.

Fouad Chémaly, le médecin, l'agriculteur, le patriote, a tiré sa révérence. Cet orthopédiste, qui a rejoint les rangs de l'organisation paramilitaire Tanzim, a fondé la coopérative Chal, dans une volonté de rester attaché au pays et d'attacher les Libanais à leur terre.

Né en 1931, Fouad Chémaly entame au début des années cinquante des études universitaires à la Faculté française de médecine où il se distingue par son âme de leader, conduisant des manifestations estudiantines pour revendiquer la création de l'Université libanaise. Diplômé en 1957, il se spécialise aux États-Unis avant de rentrer au Liban, en 1963.

Après l'accord du Caire en 1969, le danger palestinien plane sur l'entité libanaise, poussant le jeune médecin à s'engager dans le commandement du Tanzim. « Il devient notamment responsable du Centre libanais d'information et se préoccupe de toutes les questions liées aux besoins militaires des combattants », indique à L'Orient-Le Jour son ancien camarade d'armes au sein de l'organisme, Obad Zouein, se souvenant qu' « il exprimait toujours ses idées de façon claire et ne se rétractait jamais après avoir pris une décision ».

Au début de la guerre de 1975, son intérêt pour la défense du pays ne le lâchant pas, Fouad Chémaly représente le Tanzim au sein du Front de la liberté et de l'homme (le premier Front libanais), aux côtés de Charles Malek, Pierre Gemayel, Camille Chamoun, Saïd Akl, Chaker Abou Sleiman et l'abbé Charbel Kassis. Mais lors de l'entrée des troupes syriennes, en 1976, le désenchantement le pousse à abandonner la politique. À ses yeux, la guerre est d'ores et déjà terminée.

Fadel Tayyar, un autre camarade contacté par L'OLJ pour exprimer son témoignage, affirme que « le Pr Chémaly s'est alors rendu aux États-Unis afin de promouvoir la création d'associations de soutien au Liban », précisant que « l'une d'entre elles, l'American Lebanese League (ALL), a compté à elle seule près de 50 000 affiliés ». « Lors du siège du ministère de la Défense et de la caserne de Fayadiyé, le Pr Chémaly est en outre entré en contact avec des congressmen et sénateurs américains d'origine libanaise en vue de les exhorter à faire pression sur les troupes syriennes pour qu'elles desserrent l'étau », se souvient M. Tayyar, notant qu' « il avait à cœur d'œuvrer pour le pays, dans l'esprit du Tanzim, dont le slogan était d'ailleurs « Tu l'aimes, œuvre pour lui » (en référence au Liban).

Sa résistance, Fouad Chémaly a ensuite continué à la manifester à travers sa brillante carrière d'orthopédiste mais aussi par le biais de la création de Chal, fruit de son attachement à la terre. Obad Zouein fait état « de nombreuses soirées de travail consacrées à l'élaboration de ce projet qui allait encourager les gens à rester dans leurs villages », mettant en exergue « les méthodes scientifiques d'agriculture auxquelles il a eu recours ». Fadel Tayyar relève, quant à lui, que dans sa maison de Daroun, Fouad Chémaly a accroché une tapisserie sur laquelle on peut lire cette phrase de Gebran Khalil Gebran : « Honte à une nation qui mange sans avoir semé. »

 

 

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Fouad Chémaly, le médecin, l'agriculteur, le patriote, a tiré sa révérence. Cet orthopédiste, qui a rejoint les rangs de l'organisation paramilitaire Tanzim, a fondé la coopérative Chal, dans une volonté de rester attaché au pays et d'attacher les Libanais à leur terre.
Né en 1931, Fouad Chémaly entame au début des années cinquante des études universitaires à la Faculté...

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un nationaliste Libanais , EN VOILA UN !

Gaby SIOUFI

10 h 15, le 13 juillet 2017

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Commentaires (1)

  • un nationaliste Libanais , EN VOILA UN !

    Gaby SIOUFI

    10 h 15, le 13 juillet 2017

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