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Culture - Festival de Baalbeck

Que la fête de la jeunesse et du renouveau commence

Pas un esprit de nostalgie pour les « nuits libanaises » qui célèbrent cette année leur soixantième anniversaire, mais un hommage festif à cette forteresse et ce temple de Baalbeck qui ont été le berceau de l'héritage musical libanais.

Derniers préparatifs avant les « Nuits libanaises » qui donnent le la à l’édition 2017 du Festival de Baalbeck. Photo Mélissa Sofoin

Gérard Avédissian, auteur, homme de théâtre, metteur en scène et aujourd'hui « showrunner » comme il se définit lui-même, aime à relever des défis toujours plus grands. Après Beiteddine et Byblos ces dernières années, voilà qu'il investit le temple éternel de Baalbeck, qu'il le sonde, qu'il écoute les dieux chuchoter et le passé chanter et danser. Pendant plus de deux mois, il s'est attaqué aux Nuits libanaises, ce projet commandité par le Festival de Baalbeck.

 

De la dabké à la danse moderne
« Nous avons tendance à oublier que les Nuits libanaises ont toujours lancé les jeunes chanteurs et chanteuses, confie Gérard Avédissian. Baalbeck et ses dieux ont été cléments avec eux et ont serti un écrin pour des voix en or comme Sabah, Feyrouz ou Wadih el-Safi. Lorsque le festival m'a proposé de monter un spectacle, j'ai tout de suite eu une vision. Il fallait que ce soit un renouveau. Un "show" teinté de contemporanéité, mais toujours dans le respect de la tradition et du passé. » Et de poursuivre : « Le premier tableau est annonciateur. Il consiste à passer le flambeau. C'est l'ancienne génération qui donne le relais aux jeunes. Et qui de mieux, pour incarner cette renaissance, que ces trois visages de chanteurs talentueux, enthousiastes et surtout flexibles, pour avoir accepté d'interpréter les chansons qui ne sont pas les leurs ? » Ce sont Brigitte Yaghi, la romantique à la voix sensuelle ; Aline Lahoud, la chanteuse, danseuse et actrice ; et Rami Ayach, la voix classique du Liban, qui ressuscitent ces Nuits libanaises.

Entourés de l'orchestre du maestro Élie al-Alia et de danseurs, sous la houlette du chorégraphe Sami Khoury, ils sont une centaine d'artistes sur scène à faire revivre ces nuits enchanteresses.
Pour ce spectacle, le metteur en scène a voulu éviter la lourdeur et la rigidité. Il a choisi donc une certaine légèreté et une joie de vivre qui à la fois représentent le vieux Liban et animent le nouveau d'une flamme brûlante et d'un espoir nouveau.

Au cours d'une heure trente-cinq minutes de danses, chants et projections vidéo, le temple de Bacchus s'anime frénétiquement. « Je voulais que ce soit une "haïssa" (liesse) », dit Gérard Avédissian. Trente-deux chansons du registre musical libanais, ainsi que des solos, parcourent le spectacle en toute harmonie, passant d'un ton à l'autre : le populaire, le classique, mais aussi le très traditionnel. Le graphisme, signé Pablo Barghout, souligne la créativité et le dynamisme des performances. « L'essentiel, et certainement le plus difficile dans cette tâche, était d'équilibrer les tons différents et de ne pas tomber dans l'ennui », précise Avédissian.

Les Nuits libanaises, présentées hier soir à la localité de Baalbeck et ce soir pour une représentation unique, mélangent l'ancien et le nouveau et donnent un souffle vivace qui fait passer comme un bruissement d'éternité sur les lourdes colonnades.

 

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