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Liban - Décryptage

Le gouvernement entre en campagne... électorale

Les premiers effets de la rencontre de Baabda devraient commencer à se concrétiser cette semaine à travers une réunion du Conseil des ministres. Loin de la polémique suscitée par la précédente réunion au palais présidentiel, l'initiative du chef de l'État était principalement destinée à dynamiser l'action des institutions libanaises après l'adoption de la loi électorale. Le président Michel Aoun avait voulu adresser un message clair aux différentes composantes politiques du gouvernement pour leur rappeler que la priorité pendant les 11 prochains mois qui séparent le Liban du nouveau rendez-vous électoral doit être à l'action productive et au règlement des problèmes sociaux et économiques du citoyen. C'est à ce titre qu'il avait convié à la réunion de Baabda les chefs des partis politiques représentés au gouvernement, sachant que ces mêmes partis seront les protagonistes des prochaines législatives, chacun d'eux étant décidé à mener cette bataille et à remporter le plus grand nombre de sièges. Pour cette raison, le chef de l'État craignait en fait qu'en perspective justement des élections, les onze prochains mois soient consacrés aux campagnes électorales au sein même des institutions. Il fallait donc rappeler aux composantes du gouvernement que leur mission première au sein de l'exécutif est de servir les citoyens, non leurs propres intérêts électoraux.
L'initiative était donc louable, et surtout justifiée, mais elle risque de ne pas être suffisante pour inciter le gouvernement à remplir ses devoirs envers les Libanais. Chaque dossier continue en effet de faire l'objet de tiraillements internes au sein du gouvernement, alors que le ton des déclarations politiques est monté d'un cran. Après une période de relative trêve, les polémiques ont repris entre le courant du Futur et le Hezbollah, ainsi qu'entre les Forces libanaises et le Hezbollah. Pour être plus précis, ce sont le courant du Futur et les FL qui se sont empressés de répondre au dernier discours du secrétaire général du parti chiite, marquant ainsi l'ouverture des campagnes électorales et le retour aux slogans utilisés au cours des dernières années et notamment pendant les élections législatives de 2009, sur les armes du Hezbollah, le mini-État dans l'État et autres thèmes du même genre. Il faut rappeler à ce sujet que la fameuse théorie du « refus de la proportionnelle à l'ombre des armes du Hezbollah » a été abandonnée lors de l'adoption de la nouvelle loi électorale basée justement sur ce mode de scrutin. Mais, au Liban, les gens ont la mémoire d'autant plus courte qu'ils sont minés par les problèmes d'un quotidien de plus en plus difficile qui les empêche de demander véritablement des comptes à la classe politique.
Des sources proches du Hezbollah révèlent que le parti s'attend à une nouvelle vague de critiques destinées à la consommation politique et à la mobilisation des électeurs largement déstabilisés par les nouvelles alliances et par la nouvelle loi électorale. Les sources précitées expliquent ainsi que le Premier ministre Saad Hariri a critiqué la déclaration de Hassan Nasrallah en riposte aux menaces israéliennes contre le Liban parce qu'il ne voulait pas laisser son rival électoral à Tripoli Achraf Rifi le faire et profiter sur le plan populaire de cette situation. Le schéma est identique dans le dossier du retour chez eux des déplacés syriens, sachant que le gouvernement actuel ne peut pas lancer une initiative en ce sens qui serait exploitée par les rivaux du courant du Futur, qui déjà lui reprochent de dialoguer avec le Hezbollah et de l'accepter au sein du gouvernement.
Entre les Forces libanaises et le CPL, les tiraillements sont tout aussi nombreux, les FL estimant que la nouvelle loi électorale mélange les cartes des alliances électorales traditionnelles. Cette formation pense donc gagner des voix chrétiennes en radicalisant ses positions contre le Hezbollah, mais aussi en mettant en difficulté son allié potentiel, le CPL, sachant que les deux formations sont en rivalité pour conquérir la base électorale chrétienne. L'ouverture en direction des Marada peut être placée dans ce contexte.
De même, le dossier de l'électricité est aussi une nouvelle concrétisation des tiraillements entre les Forces libanaises et le CPL. Ce dossier particulièrement épineux qui touche directement les citoyens en cette période de grande chaleur, ne figure d'ailleurs pas à l'ordre du jour du Conseil des ministres prévu cette semaine, pour éviter que la crise s'envenime. Mais cela ne signifie nullement que les déclarations politiques ne l'aborderont pas. Au contraire, les différentes parties politiques semblent prêtes à faire feu de tout bois pour gagner des voix au détriment des solutions aux problèmes des citoyens. Le dossier de l'électricité étant vital pour les Libanais à l'heure actuelle, il faut donc empêcher le CPL qui en a la charge d'améliorer la distribution du courant électrique aux Libanais pour ne pas avoir un avantage dans les élections législatives.
Même chose pour le dossier des déchets qui revient sur le tapis et dont est chargé aussi un ministre membre du CPL. Pour les prochaines législatives et à cause de la nouvelle loi qui n'a pas encore été bien assimilée par les différentes parties, tous les coups semblent permis. Il faudra sans doute bien plus que la rencontre de Baabda pour qu'action gouvernementale et campagne électorale ne se confondent pas au cours de l'étape à venir.

Les premiers effets de la rencontre de Baabda devraient commencer à se concrétiser cette semaine à travers une réunion du Conseil des ministres. Loin de la polémique suscitée par la précédente réunion au palais présidentiel, l'initiative du chef de l'État était principalement destinée à dynamiser l'action des institutions libanaises après l'adoption de la loi électorale. Le...

commentaires (4)

Un article à la salade russe où tous ces protagonistes à la c.. ne pensent qu'à renflouer leurs poche. Tout le reste est du blablabla......

Tabet Karim

09 h 09, le 04 juillet 2017

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Commentaires (4)

  • Un article à la salade russe où tous ces protagonistes à la c.. ne pensent qu'à renflouer leurs poche. Tout le reste est du blablabla......

    Tabet Karim

    09 h 09, le 04 juillet 2017

  • Du bon Scarlett. Du pur jus explicatif.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 14, le 03 juillet 2017

  • Je ne comprends pas j'ai besoin d'explication...

    Soeur Yvette

    16 h 47, le 03 juillet 2017

  • LE BARATIN A L,HONNEUR COMME A L,ORDINAIRE... MADAME OUBLIE A DESSEIN QUE LE HEZB RECLAMAIT UNE LOI DE LA PROPORTIONNELLE INTEGRALE SUR UNE CIRCONSCRIPTION ET QUE CELA A ETE REJETTE ! MADAME TROUVE NORMAL LA MENACE DU DISCOURS DE H.N. D,IMPORTER DES MERCENAIRES DANS LE PAYS ET IMPUTE LA REPONSE DE HARIRI COMME UNE CONTRE A RIFI... LA DESINFORMATION BAT SON PLEIN DANS CE PRETENDU DECRYPTAGE... ON DIVAGUE PLEINEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 46, le 03 juillet 2017

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