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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Je suis l’une des 400 victimes du samedi noir »

Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat Amal »*, nous publions le portrait de l'une d'elles.

Mon nom est Abbas. J'étais chauffeur à la municipalité de Beyrouth. Ce n'était pas un travail déplaisant, mais j'avais pour ambition de devenir un agent immobilier, ce qui m'aurait permis de gagner plus d'argent pour subvenir aux besoins de mes trois filles et deux garçons.
Mon frère Youssef avait aussi pour principale préoccupation d'offrir une vie meilleure à ses enfants. Il vivait à Nabaa. Or depuis quelque temps, cette région était le théâtre de beaucoup de tensions et d'affrontements entre les différentes communautés qui y vivaient.
Il avait finalement pris la décision de mettre sa famille à l'abri et de s'installer ailleurs. Nous étions convenus tous les deux que je viendrais les chercher, lui, sa femme et ses huit enfants.
Le jour J, le 6 décembre 1975, j'ai quitté la maison le matin. Rejoindre Nabaa à partir de Laylaké, où j'habitais, ne devait pas me prendre plus de trente minutes.
À l'heure où j'ai quitté la maison, la nouvelle ne s'était pas encore répandue. Les gens circulaient dans la rue comme tous les autres jours, ne pouvant se douter de la tuerie en cours.
Arrivé à hauteur du port, j'ai vu des hommes armés arrêter les voitures et demander aux passagers leur carte d'identité.
Je suis l'une des 400 victimes du samedi noir. On ne m'a jamais retrouvé.
Mon nom est Abbas Hamzé. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Mon nom est Abbas. J'étais chauffeur à la municipalité de Beyrouth. Ce n'était pas un travail déplaisant, mais j'avais pour ambition de devenir un agent immobilier, ce qui m'aurait permis de gagner plus d'argent pour subvenir aux besoins de mes trois filles et deux garçons.Mon frère Youssef avait aussi pour principale préoccupation d'offrir une vie meilleure à ses enfants. Il vivait à...

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