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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Téhéran derrière l’escalade américano-russe dans le ciel syrien

La tension est encore montée d'un cran dans le ciel syrien. La Russie a annoncé hier son intention de pointer ses missiles vers tout avion de la coalition internationale survolant la Syrie et a suspendu son canal de communication militaire avec Washington. Cette décision intervient à la suite de la destruction d'un chasseur syrien dimanche par un avion américain.

Le ministère russe de la Défense a ainsi indiqué que les « avions et les drones de la coalition internationale repérés à l'ouest de l'Euphrate seront suivis et considérés comme des cibles par les moyens terrestres de défense antiaérienne et par les moyens aériens ». Le ministère a en outre annoncé la suspension des canaux de communication existants avec les États-Unis dans le cadre du mémorandum sur la prévention des incidents aériens en Syrie. Moscou considère les actions de Washington comme un « non-respect délibéré » de cet accord signé en 2015. Il accuse Washington de n'avoir pas « prévenu » l'armée russe qu'elle allait abattre l'avion, et exige une « enquête » sur cet incident. Les États-Unis ont pour leur part tenté de calmer le jeu dans la soirée en annonçant vouloir rétablir le canal de communication avec la Russie sur la Syrie.

La Russie dispose de systèmes de défense antiaérienne S-300 et S-400 déployés en Syrie, ainsi que de dizaines de chasseurs et de bombardiers opérant en soutien au régime syrien. Mais elle n'a toutefois aucun intérêt à entrer dans une situation de confrontation directe avec Washington. Moscou montre les muscles, mais ne semble pas pour autant vouloir en découdre avec Washington. La Russie se trouve contrainte de surréagir pour prouver qu'elle reste maîtresse du ciel syrien. Mais la politique américaine en Syrie menace bien davantage les intérêts de Téhéran que de Moscou. La course au contrôle de l'est syrien, notamment de la province de Deir ez-Zor, est ici en toile de fond.

Washington avait défini de nouvelles lignes rouges le 18 mai dernier en frappant un convoi prorégime qui s'avançait à Tanaf (frontière sud-est de la Syrie). Il avait à nouveau sanctionné l'avancée des forces loyalistes le 6 juin dernier. Mais le message ne semble pas avoir été reçu. Damas et Téhéran sont clairement en train de tester la détermination des Américains. Damas et Washington se sont accusés mutuellement dimanche de provocation dans l'incident aérien. L'armée syrienne a annoncé qu'un avion de la coalition internationale avait abattu un de ses avions de combat alors « qu'il menait une mission contre l'EI » dans la province de Raqqa. La coalition a dit qu'il s'agissait d'une riposte à des frappes aériennes sur les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance arabo-kurde) soutenues par les États-Unis. L'incident s'est déroulé à une quarantaine de km au sud-ouest de la ville de Raqqa, chef-lieu de la province du même nom et principal fief de l'EI en Syrie que les FDS tentent de capturer depuis des mois.

 

(Lire aussi : Tir de missiles en Syrie, un "message" de l'Iran à ses ennemis)

 

 

Représailles
Dans cette même zone, des affrontements ont opposé pour la première fois des troupes prorégime et les FDS, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il n'y avait plus de combats hier. Cette escalade survient au moment où les troupes syriennes se trouvent dangereusement proches de zones contrôlées par des forces soutenues par les États-Unis, aussi bien dans le nord que dans le sud-est syrien. L'armée progresse sur trois fronts – nord, centre, sud – et se dirige vers la province de Deir ez-Zor, qu'elle espère reprendre à l'EI. Les FDS ont menacé hier Damas de représailles.

Téhéran, qui voit d'un très mauvais œil la présence américaine dans l'est syrien, fait monter la pression. Pour la première fois en trente ans, depuis la guerre avec l'Irak entre 1980 et 1988, l'Iran a lancé dimanche six missiles en territoire étranger. Six missiles ont été tirés depuis l'ouest de l'Iran vers l'est de la Syrie, prenant pour cible des « bases terroristes » de l'EI à Deir ez-Zor, ont annoncé les gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien. Un message envoyé à la fois à Washington et à Tel-Aviv alors que Téhéran souhaite assurer une continuité territoriale pour ses forces entre l'Irak et la Syrie pour accroître son influence dans la région. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi en affirmant hier qu'Israël surveillait l'activité de l'Iran en Syrie.

C'est dans ce contexte général d'escalade, peu propice à la négociation, qu'ont été annoncés les prochains pourparlers de paix pour la Syrie à Astana, sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie pour les 4 et 5 juillet prochain.

 

 

 

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La tension est encore montée d'un cran dans le ciel syrien. La Russie a annoncé hier son intention de pointer ses missiles vers tout avion de la coalition internationale survolant la Syrie et a suspendu son canal de communication militaire avec Washington. Cette décision intervient à la suite de la destruction d'un chasseur syrien dimanche par un avion américain.
Le ministère russe de la...

commentaires (2)

Les americains et leurs marionettes jouent avec le feu!! Ils risquent d'allumer une guerre par procuration qui pourrait vite se transformer en guerre generale qui pourrait se developpant atteindre vite le territoire de leur protégé israel...

Chady

09 h 06, le 20 juin 2017

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Commentaires (2)

  • Les americains et leurs marionettes jouent avec le feu!! Ils risquent d'allumer une guerre par procuration qui pourrait vite se transformer en guerre generale qui pourrait se developpant atteindre vite le territoire de leur protégé israel...

    Chady

    09 h 06, le 20 juin 2017

  • LA RUSSIE ET L,IRAN JOUENT AVEC LE FEU ! ILS RISQUENT D,ALLUMER UNE GUERRE PAR PROCURATION QUI POURRAIT VITE SE TRANSFORMER EN GUERRE GENERALE QUI POURRAIT SE DEVELOPPANT ATTEINDRE VITE LEURS TERRITOIRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 39, le 20 juin 2017

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