Ataya offre une victoire précieuse pour le Liban en Malaisie

Le Liban a réalisé une excellente opération dans la course à la qualification pour la prochaine Coupe d'Asie des Nations prévue en 2019 aux Émirats arabes unis en allant s'imposer à Johor, face au pays hôte, la Malaisie (1-2), lors de la rencontre qui a opposé les deux équipes au stade Tan Sri Dato Hj Hassan Yunos.
Cette victoire a été longue, très longue même à se dessiner, et n'a été finalement due qu'à l'opportunisme de l'attaquant Rabih Ataya. Entré en cours de jeu à la place de Mohammad Haidar, alors que son équipe était menée au tableau d'affichage sur un but marqué juste avant la pause par Jasuli (43e), il a complètement retourné la situation en inscrivant un doublé dans les dix dernières minutes de la partie.
Le premier but, un chef-d'œuvre du genre, Ataya ne le doit à personne : isolé sur l'aile droite, sa place de prédilection sur le terrain, et cerné par deux défenseurs adverses, l'attaquant libanais tentait un centre-tir de toute beauté. Le portier malaisien, impuissant sur ce coup, n'a pu qu'accompagner du regard le ballon qui venait se ficher dans sa lucarne gauche (80e).
Forts de cette égalisation intervenue peu avant le coup de sifflet final, les Libanais reprenaient du poil de la bête et faisaient le siège du but malaisien pour arracher une victoire qu'ils sentaient à portée de main, avec des occasions à la pelle contre des adversaires complètement déboussolés et recroquevillés devant leur but... Le forcing des joueurs libanais a fini par payer, et sur la dernière attaque amorcée de sa propre moitié de terrain dans la quatrième minute du temps additionnel, Hassan Maatouk adressait une passe millimétrée à Rabih Ataya que celui-ci, d'un ultime coup de rein, convertissait en but en glissant le ballon dans le coin éloigné du gardien Khairul Azhan Khalid, coupable d'une sortie hasardeuse dans les pieds de l'attaquant de 28 ans.
En offrant la victoire à son équipe, Ataya est l'arbre qui cache la forêt, car, sans minimiser l'exploit des joueurs qui sont allés chercher trois précieux points hors de leurs bases, les Libanais ont finalement offert, face à des adversaires largement à leur portée, une piètre prestation au niveau du jeu proprement dit, compensée cependant par une volonté sans faille et une rage de vaincre qui faisait plaisir à voir.

Rendez-vous à Pyongyang
Au vu de la performance de Ataya dans ce match, les dirigeants de Ansar doivent se mordre les doigts d'avoir laissé partir leur attaquant il y a quelques mois, alors que le championnat national battait encore son plein, pour l'équipe iranienne du F.C. Zob Ahan Isfahan. Mais il est désormais certain que le jeune ailier, en devenant officiellement professionnel, un statut encore malheureusement inconnu au Liban, a franchi un cap avec ce départ pour l'une des meilleures équipes continentales qui dispute régulièrement la Ligue des champions asiatique.
Grâce à ce succès, le Liban conforte désormais sa place de leader dans le groupe B, avec six points récoltés en deux rencontres disputées, et possède désormais cinq points d'avance sur son principal adversaire, la Corée du Nord, qui s'est empêtrée loin de ses bases contre une équipe de Hong Kong accrocheuse et qui a réussi à tenir en échec les Coréens (1-1), partis pourtant avec les faveurs des pronostics.
La prochaine rencontre de l'équipe du pays du Cèdre est prévue le 5 septembre prochain et l'opposera précisément à la Corée du Nord à Pyongyang, un match capital dont la victoire pourrait garantir aux Libanais une des deux premières places du groupe B qui les propulserait directement vers la Coupe d'Asie des Nations 2019, une compétition pour laquelle les Libanais ne se sont jamais qualifiés sur le terrain. Ils n'y avaient participé qu'à une seule reprise, lorsque leur pays a accueilli cet événement en l'an 2000.