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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Ma fille n’a aucun souvenir de moi. Pas même une photo »

Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat amal » *, nous publions le portrait de l'une d'elles.

Été 1982. Nous vivions dans le quartier de Tarik Jdidé, qui était depuis quelques semaines la cible de bombardements. Nous nous sentions de moins en moins en sécurité. D'abord, l'Université arabe de Beyrouth (BAU), où je travaillais avec mon frère Hassan, avait été touchée par un tir d'obus et partiellement détruite. Peu de temps plus tard, l'immeuble situé en face de notre maison avait subi le même sort.
À la suite de ces deux évènements, nous avons décidé de quitter Beyrouth et de nous réfugier dans le village de Baassir, dans la région de Barja. Quand la situation nous le permettait, Hassan et moi retournions travailler à l'université, lui en tant qu'employé dans le département d'impression et moi en tant qu'assistant de l'un des professeurs.
Le 7 septembre 1982, alors que nous nous rendions à l'université en compagnie de trois autres collègues, notre voiture a été arrêtée par des hommes armés, au niveau de Ouzaï.
Cinq mois après ce jour funeste, ma femme, Nazira, a donné naissance à notre fille, Khodor. Notre enfant n'aura aucun souvenir de moi. Pas même une photo. Elle n'a droit qu'à une réponse lapidaire : « kidnappé. »
Mon nom est Abderrahim Nasreddine. Mon frère, Hassan. Nos trois collègues sont Mohammad, Khaled et Wafik. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Été 1982. Nous vivions dans le quartier de Tarik Jdidé, qui était depuis quelques semaines la cible de bombardements. Nous nous sentions de moins en moins en sécurité. D'abord, l'Université arabe de Beyrouth (BAU), où je travaillais avec mon frère Hassan, avait été touchée par un tir d'obus et partiellement détruite. Peu de temps plus tard, l'immeuble situé en face de notre maison...

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