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Liban - Rapport

« La dignité », condition sine qua non pour le retour des réfugiés syriens

Un document sur les conditions du retour et de la coexistence a été rendu public par le Centre international pour la justice transitionnelle.

La majorité des Syriens réfugiés au Liban veulent rentrer dans leurs villages, à condition que ce retour se fasse dans la dignité. C'est ce qui ressort d'un rapport réalisé par le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ) rendu public hier.

Intitulé « Pas sans dignité : points de vue des réfugiés syriens au Liban sur le déplacement, les conditions du retour et la coexistence », le rapport* s'est basé sur des interviews menées avec des réfugiés vivant au Liban et des représentants d'organisations locales et internationales au Liban et en Turquie engagées dans la question du déplacement syrien.

Le rapport met l'accent sur les préjudices subis par les réfugiés syriens sur le niveau personnel et collectif (perte de proches et de leurs biens, pauvreté, discrimination au Liban...). Il insiste sur l'impact dévastateur de la guerre sur les familles syriennes, la fragmentation sociale, les divisions politiques et sectaires. « Les effets du conflit et du déplacement se perpétueront d'une génération à une autre, d'autant que les enfants ont été traumatisés du fait de leur exposition à la violence et privés, dans leur majorité, d'éducation », souligne le rapport.

Selon le document, « la majorité des réfugiés syriens veut rentrer non seulement en Syrie, mais dans les régions où elle vivait ». Les conditions préalables à ce retour incluent « la sécurité, le logement, les moyens de subsistance, la reconstruction de leurs maisons et de l'infrastructure, une compensation pour la perte de leurs propriétés et maisons, l'éducation pour leurs enfants, le soutien psychosocial et la réunification des familles ».

Le rapport relève « un développement positif » parmi les réfugiés qui est constaté notamment auprès des jeunes qui collaborent avec des organisations locales et internationales. Selon le document, ceux-ci « ont acquis de nouvelles compétences et une ouverture à des personnes de religions et convictions politiques différentes, ce qui pourrait contribuer à reconstruire les relations en Syrie ».

Présentant certaines mesures susceptibles d'avoir un impact sur le retour des réfugiés syriens et la coexistence, les auteurs du rapport soulignent que « la restitution de la dignité jouera un rôle important dans la mise en place des conditions nécessaires » dans ce sens.

Karim Mufti, un des auteurs du rapport, explique à L'Orient-Le Jour que les réfugiés syriens interrogés dans le cadre de cette étude se sont prononcés en faveur du retour, « mais ils ne veulent pas rentrer dans des zones sécurisées », comme l'exigent, rappelons-le, certains responsables libanais. « Si on compte sur le rapatriement en masse des réfugiés dans des zones sécurisées, cela se passera mal, affirme M. Mufti. Les réfugiés veulent rentrer chez eux et il faut assurer ce retour ». À cet effet, « trois facteurs doivent être réunis », poursuit le chercheur. « Il s'agit de la sécurité, de l'infrastructure et de la possibilité pour ces gens de pouvoir subvenir à leurs propres besoins, constate-t-il. À cela s'ajoute l'élément de justice, c'est-à-dire qu'on leur rendre leurs biens. » Il faudrait aussi, selon M. Mufti, « intégrer les Syriens à un processus de reconstruction ».

 

Ne pas se fier à la communauté internationale
Commentant le rapport, le ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, affirme à L'OLJ que « les réfugiés syriens veulent rentrer chez eux, à condition qu'ils y soient en sécurité et qu'ils puissent subvenir à leurs besoins ».

« Naturellement, personne ne peut vivre sans dignité, poursuit-il. Un simple tour dans les camps des réfugiés est suffisant pour constater la misère dans laquelle ils se trouvent. De son côté, le Liban ne peut plus continuer à supporter l'impact de la crise. »

Pour M. Merhebi, « on ne peut pas se fier, sur le plan matériel, à la communauté internationale qui, depuis le début de la crise syrienne, n'a contribué qu'à raison de 7 milliards de dollars, alors que l'impact de cette crise sur le Liban a coûté au pays près de 25 milliards de dollars ». « Il ne faut pas non plus compter sur elle pour restituer la dignité des réfugiés syriens, insiste-t-il. Celle-ci ne respecte pas les valeurs et les principes qu'elle avance. D'ailleurs, elle n'a rien fait pour protéger le peuple syrien du dictateur (en référence au président syrien Bachar el-Assad), qui a tué le peuple et détruit les villes, ni des organisations terroristes. »

Interrogé sur le rapatriement des réfugiés syriens dans des zones sécurisées, M. Merhebi affirme qu'ils sont prêts à « aller dans n'importe quelle zone où ils vivraient mieux que dans les camps où ils se trouvent actuellement ». « Nous soutenons la création de telles zones sous l'ombrelle de l'ONU et de la communauté internationale », conclut-il.

* Le rapport entier est disponible : ici 

 

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Intitulé « Pas sans dignité : points de vue des réfugiés syriens au Liban sur le déplacement, les conditions du retour et la...

commentaires (3)

"" Centre international pour la justice transitionnelle "" mais qui diable sont ils ? d'ou sorent ils ? POURQUOI publier leur ETUDE dans ce journal serieux ? qui veur que les refugies attendent chez nous , le temps que la syrie est reconstruite quasiment en entier. BELLES ETUDES !!! et dire que le Liban lui ne l'est meme pas encore ! les ONG ! bien sur font du bon boulot -desinteresse- meme s'ils sont payes des salaires faramineux(surtout les membres etrangers ), avec voitures et habitation de luxe..... sans parler de corruption . mais laissons cela , je suis pt't trop mechant, injsute. donc voila mes comptariotes: ne vous inquitez pas, les refugies syriens-tt comme ceux palestiniens- resteront ici pour toujours, puisque la syrie-pareil a la palestine- ne sera entierement reconstruite qu'a la trinite.......ainsi donc leur dignite a ces pauvres gens aura ete sauvee, grace a l'intelligente etude (s) des ONG.

Gaby SIOUFI

11 h 39, le 14 juin 2017

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Commentaires (3)

  • "" Centre international pour la justice transitionnelle "" mais qui diable sont ils ? d'ou sorent ils ? POURQUOI publier leur ETUDE dans ce journal serieux ? qui veur que les refugies attendent chez nous , le temps que la syrie est reconstruite quasiment en entier. BELLES ETUDES !!! et dire que le Liban lui ne l'est meme pas encore ! les ONG ! bien sur font du bon boulot -desinteresse- meme s'ils sont payes des salaires faramineux(surtout les membres etrangers ), avec voitures et habitation de luxe..... sans parler de corruption . mais laissons cela , je suis pt't trop mechant, injsute. donc voila mes comptariotes: ne vous inquitez pas, les refugies syriens-tt comme ceux palestiniens- resteront ici pour toujours, puisque la syrie-pareil a la palestine- ne sera entierement reconstruite qu'a la trinite.......ainsi donc leur dignite a ces pauvres gens aura ete sauvee, grace a l'intelligente etude (s) des ONG.

    Gaby SIOUFI

    11 h 39, le 14 juin 2017

  • CE N,EST PAS DU RESSORT DU LIBAN ! MAIS DE LEUR PAYS ET DE TOUS CEUX QUI S,Y SONT MELES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 14, le 14 juin 2017

  • La dignité??????? Parce que leurs conditions de vie au Liban sont tellement plus dignes??? Avec des gosses sales, qui trainent dans la boue, dans la misère et des logements insalubres dans des endroits impossibles, pas de quoi manger, vivre, se soigner... et obliger des peuples à les accueillir alors qu'ils n'en veulent pas et n'ont pas les moyens de les accueillir? Au lieu de faire en sorte que ces gens restent chez eux et d'œuvrer pour la paix et leur reconstruire leur chez-eux... Ca, c'est une vie digne??? Que ces ONG cessent de se moquer de nous et du monde, et permettent à ces gens de rentrer chez eux et de se reconstruire une dignité. Ca c'est les droits de l'homme??? Obliger les réfugiés à vivre sur les routes et mendier un lieu qui les acceuillerait dans le monde, ca c'est la dignité??? Mais les ONG vivent de la misère du monde, sans elle, elles seraient au chômage! C'est une honte! Qu'elles revoient un peu leur conception des droits de l'homme! Visiblement, il y a quelque chose qui cloche!

    NAUFAL SORAYA

    08 h 40, le 14 juin 2017

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