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Liban - Commémoration

Samir Kassir, une cause toujours aussi vivace

Samir Kassir, le visionnaire. Photo d’archives

Samir Kassir. Le nom seul suffit pour rappeler la noble cause de la souveraineté et de l'indépendance du Liban que Samir Kassir, assassiné il y a tout juste douze ans, a farouchement défendue dans les colonnes de notre confrère an-Nahar, comme lors des grandes manifestations de 2005, durant lesquelles des Libanais de tous horizons et âges ont envahi les places publiques de Beyrouth, pour se joindre à lui et au reste des grandes figures du mouvement souverainiste, dans leur lutte pour un Liban libre de toute mainmise étrangère.

Aux côtés de Gebran Tuéni, Samir Kassir a longtemps encouragé les jeunes à se libérer des tabous traditionnels pour jeter les bases du changement. Il inculquait aux étudiants de sciences politiques de l'Université Saint-Joseph les valeurs de la liberté de pensée et d'expression, qui ont guidé son parcours journalistique et politique. Un chemin qu'il a tenu à poursuivre en dépit de tous les obstacles et de toutes les menaces.

À la faveur de cette logique, l'éditorialiste connu pour son courage et son charisme remarquables était qualifié de « penseur de la révolution de 2005 ». Certains estiment même que, sans le vouloir, Samir Kassir a donné le coup d'envoi au printemps arabe qu'a (mal) vécu la région arabe ces dernières années pour accéder à la démocratie et se libérer des dictatures.

 

(Lire aussi : Pour Samir, un bouquet de performances printanières dans la ville)

 

On rappelle dans ce cadre son article « Beyrouth, printemps des Arabes », dans lequel il écrivait : « Quand le printemps de Beyrouth fleurira, il annoncera la floraison à Damas. » D'autres, visiblement plus pessimistes – ou réalistes – soulignent que l'écrasement de la révolution syrienne, à la suite de la défaillance de la communauté internationale sur ce plan, a relégué la lutte souverainiste entamée le 14 mars 2005 au Liban au second plan. Sur un plan plus régional, on estime que le printemps arabe, dont Kassir était l'un des hérauts, est lui aussi relégué au second plan.

C'est aussi à la lumière de son audace que Samir Kassir n'a pas manqué d'adresser de fortes critiques au régime de Damas, même durant les périodes les plus sombres de la tutelle syrienne sur le pays. On en veut pour preuve son fameux éditorial « Soldats contre qui ? » dans lequel il stigmatisait les pratiques des services de renseignements libano-syriens à l'encontre des Libanais luttant pour une liberté qui n'est autre qu'un de leurs droits les plus naturels. Samir Kassir, c'est également l'homme qui a mené la bataille de la liberté de la presse, en dépit des agissements du régime policier libano-syrien.

Dans cet esprit, la commémoration du douzième anniversaire de l'assassinat de Kassir revêt une importance certaine, dans la mesure où elle intervient au moment où de nombreux journalistes sont actuellement poursuivis pour avoir exprimé leur opposition aux choix politiques et économiques – notamment en matière de production de l'électricité – du pouvoir en place.

 

(Pour mémoire : Lancement de la 12e édition du Prix Samir Kassir)

 

Joumblatt : « Le visionnaire »
Dans une déclaration à L'Orient-Le Jour, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, incite les journalistes « à ne pas lâcher ». « D'autant que la lutte pour la liberté sera longue », ajoute-t-il. Rendant hommage à Samir Kassir, M. Joumblatt salue « le visionnaire ». « Il avait imaginé l'inéluctable relation entre le Liban et la Syrie, dans la mesure où il estimait que pas de printemps à Damas, sans le printemps de Beyrouth, et il avait raison », a-t-il noté.

Ahmad Fatfat, député de Denniyé, préfère, quant à lui, louer le « leader d'opinion publique libanaise » qu'était Samir Kassir. « Nous nous rappelons aujourd'hui de lui, à l'heure où nous vivons sous le sexennat du "prends place et tais-toi" et à l'heure où nous avons besoin plus que jamais de liberté d'expression et de démocratie pour sauver le pays », dit-il à L'OLJ.

Enfin, le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, s'indigne du fait que le slogan du Changement et de la Réforme « s'est avéré vide, à l'heure où les journalistes sont poursuivis pour leurs opinions ». Interrogé par L'OLJ, M. Souhaid affirme que « la situation actuelle du Liban et du monde arabe ne plairait pas à Samir Kassir ». Il lui adresse, toutefois, un émouvant message : « Samir Frangié est désormais à côté de toi. Intercédez pour le Liban. »

 

 

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