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Lifestyle - Beirut Spring Festival

Pour Samir, un bouquet de performances printanières dans la ville

Du 3 au 7 juin, le Beirut Spring Festival affiche quatre soirées et autant de fragrances artistiques différentes.

Entourant Gisèle Khoury, Randa Asmar, Melhem Riachi et Eric Lebas. Photo Nasser Traboulsi

Conférence de presse, hier, à Dar el-Nimer pour l'annonce du Beirut Spring Festival 2017. Organisé par la Fondation Samir Kassir, ce festival, qui en est à sa 9e édition, est programmé chaque année en mémoire du célèbre journaliste martyr. Du 3 au 7 juin, à raison d'une représentation par soir dans un lieu différent de la capitale, les amoureux de la danse, du chant, de la musique et du théâtre seront servis. Gracieusement, car ce festival est le seul à proposer des spectacles gratuits au public (l'entrée est libre à toutes les soirées qui débutent systématiquement à 21h). Et qualitativement, avec une programmation réellement choisie.

Entourée du ministre de l'Information, Melhem Riachi, de l'attaché culturel près l'ambassade de France, Éric Lebas, ainsi que de la directrice du festival, Randa Asmar, Gisèle Khoury, la présidente de la Fondation Samir Kassir, a commencé par rappeler que sans « ses fidèles sponsors, à l'instar de Rami el-Nimer, qui nous reçoit dans sa fondation aujourd'hui, ce festival n'aurait pas survécu longtemps. Nous avons bénéficié une fois du soutien du ministère du Tourisme, qu'on attend toujours cette année, et une fois de celui de la municipalité, qu'on attend toujours également... ».

Elle a ensuite réaffirmé les objectifs du Beirut Spring Festival, qui ouvre chaque année, à cette date, les places et les scènes beyrouthines à des spectacles et performances artistiques, pour « démocratiser la culture, parce que nous estimons qu'elle doit atteindre tout le monde et les jeunes en particulier ». « Dans ce même esprit, a poursuivi Gisèle Khoury, nous essayons de toujours établir un équilibre entre les spect acles en provenance de l'étranger et le travail des Libanais, que l'on encourage de plus en plus. Ce printemps, deux performances sur les quatre à l'affiche sont libanaises. Il s'agit du concert de Rami et Bachar Khalifé, qui vivent en France et que nous présentons avec le soutien de l'Institut français, ainsi que de la création théâtrale de Issam Bou Khaled, qui est une production du festival. »

Venu aussi « en ami », le ministre de l'Information a enchaîné en saluant la mémoire de Samir Kassir. « Il est et restera l'un de nos héros nationaux. Sans ce qu'ont fait Samir Kassir et ses semblables, il n'y aurait pas eu un renouveau du printemps au Liban », a-t-il affirmé. Melhem Riachi a également loué le dynamisme des organisateurs (l'on devrait plutôt dire des organisatrices), affirmant qu'il se battra à leurs côtés cette saison et les prochaines pour assurer la poursuite de ce festival qui a deux raisons d'être : « D'une part dispenser l'art, la culture et la connaissance, et d'autre part narguer la mort. »

L'attaché culturel près l'ambassade de France, Éric Lebas, a pour sa part exprimé l'attachement de son ambassade à ce festival. « C'est une belle initiative qui traduit le lien de la France avec la scène libanaise, a-t-il souligné. Nous sommes heureux d'offrir notre partenariat, cette année, pour deux soirées. »

Randa Asmar a, par la suite, présenté le programme. Celui-ci déroulera donc successivement de la danse en provenance de New York, de la musique avec des musiciens libanais célèbres et célébrés dans l'Hexagone, du chant franco-arabe et du théâtre local de qualité. Autant de rendez-vous à ne pas manquer !

Trois questions à...
Gisèle Khoury, présidente du Beirut Spring Festival

Quel bilan tirez-vous de l'édition 2016 et quelles sont vos attentes pour celle de 2017 ?
Mon bilan réside dans le sourire des personnes, des jeunes surtout, qui viennent vers moi en me disant merci de nous avoir permis de voir ces magnifiques performances. Un sourire sur mille me suffit. Pour 2017, nous n'avons d'autres attentes que de continuer à faire de notre mieux pour apporter du bonheur aux gens. C'est l'année prochaine, en 2018, après que le festival aura fêté ses dix ans, que nous réfléchirons à de nouvelles perspectives...

Comment faites-vous pour maintenir la gratuité de votre festival ?
Il y a notre folie, notre passion pour l'art et la culture, et il y a nos fidèles sponsors. Ils ne sont pas nombreux. Leur budget est relativement petit, mais c'est grâce à eux qu'on continue à offrir un peu de culture. Il s'agit essentiellement de Rami el-Nimer de la First National Bank, Gino Nader de la compagnie d'assurances Bankers, de la compagnie de téléphonie Alfa, de la Société Générale, de l'Institut français et, quand il y a des spectacles anglais, du British Council.

Si vous deviez diriger pour une seule année un autre festival libanais, ce serait lequel et pourquoi ?
C'est une question-piège. Je suis une fidèle de Beiteddine en général et j'aime beaucoup Nora Joumblatt, je trouve qu'elle a beaucoup fait pour la culture au Liban. Baalbeck a aussi présenté une belle édition l'année dernière.
Mais je ne veux pas être à la place de qui que ce soit. Pour moi, Beyrouth est très importante... symboliquement.

Le programme en 4 dates

3 juin, « Remembering What Never Happened » et « Under the Skin » au Théâtre al-Madina. Deux spectacles cosignés par un duo de chorégraphes new-yorkais, Art Bridgman et Myrna Packer. Lesquels ont développé en commun un répertoire chorégraphique innovant dans les années 80. En effet, ce duo a été pionnier dans l'intégration de la technologie vidéo à la danse. Ce qui lui a valu, outre la presse, d'être récompensé, notamment du Guggenheim Fellowship. Les deux pièces à l'affiche du festival jouent sur le mixage de performances réelles et virtuelles dans un débordement d'images et de mouvements qualifiés par le Boston Globe et le New York Times d'exaltants et fascinants !

4 juin, concert à deux pianos... et un violoncelle présenté par les frères Rami et Bachar Khalifé et leur cousin, le violoncelliste Sari Khalifé. Le premier est un pianiste, soliste chevronné. Le second, multi-instrumentiste, chanteur et compositeur, fait le grand écart entre le jazz, le classique, la world, l'électro et le hip-hop. Enfin, le troisième est membre de l'orchestre qui accompagne le oudiste Marcel Khalifé. En somme, la musique, sous toutes ses couleurs et ses sonorités, coule dans leurs veines. Et ils la conjuguent avec une étonnante harmonie. Démonstration en concert à ciel ouvert, place Samir Kassir, au cours duquel ils vont interpréter de nouveaux morceaux composés spécialement pour cet événement.

6 juin, concert Barbara/Fayrouz. Il s'agit d'un hommage croisé que rend Dorsaf Hamadani à deux icônes de la chanson du XXe siècle. Du Soleil noir de la longue dame brune à Bint el-Chalabiya de notre ambassadrice auprès des étoiles, la chanteuse franco-tunisienne, à la voix puissante, puise dans ce double répertoire des titres qui élaborent une espèce de dialogue, en français et en arabe, entre les deux divas. Au Music Hall (centre Starco), elle sera accompagnée par un orchestre mixte ainsi que par le fameux accordéoniste de Barbara (Victoire du jazz du meilleur instrumentiste en 2006), Daniel Mille himself !

7 juin, « Carnivorous ». Cette nouvelle création de (et avec) Issam Bou Khaled, en collaboration avec Sarmad Louis, est produite par le Beirut Spring Festival. Également interprétée par Bernadette Houdeib et Saïd Sehan, elle est présentée au Théâtre Tournesol.
Il s'agit d'une histoire de « routine heureuse » d'un couple ordinaire dont la vie va être chamboulée par un attentat terroriste.
Un sujet explosif que le talentueux metteur en scène a traité de façon inédite, sous l'angle des réactions que ce choc va provoquer...

 

 

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