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Liban - Distinction

Afaf Zurayk : C’est comme si on me disait merci, tu as fait du bon travail

Le prix Jouhayna Baddoura 2017 a été octroyé à une artiste sensible et engagée.

Afaf Zurayk recevant son prix des mains de Salim Eddé. Photo Michel Sayegh

C'est au Musée des minéraux de Beyrouth (mim) qu'a eu lieu, hier, la remise du prix Jouhayna Baddoura à Afaf Zurayk. Ce prix, qui avait été à l'origine institué pour encourager et faire connaître un talent émergent dans le domaine des arts plastiques, s'est mué au fil des années – celle-ci est la septième... – en distinction attribuée à des artistes confirmés, mais ne jouissant pas toujours de la consécration et de la visibilité que mérite leur œuvre. Ainsi, après Hannibal Srouji, en 2016, c'était au tour de Afaf Zurayk de recevoir des mains de Salim Eddé ce symbole de reconnaissance par ses compatriotes « de l'ampleur de son remarquable talent aux horizons particulièrement élevés ».

S'exprimant au nom de son père, Michel Eddé (l'ancien ministre et PDG de L'Orient-Le Jour est l'initiateur du prix Jouhayna Baddoura), l'hôte des lieux (c'est grâce à l'initiative et au financement de Salim Eddé que le Liban peut s'enorgueillir de posséder l'un des plus beaux musées de minéraux au monde...) a rappelé l'objectif de « ce rendez-vous renouvelé chaque printemps avec Jouhayna ». « Un rendez-vous qui n'aurait pu avoir lieu sans la créativité, la générosité et la noblesse d'âme partagée par l'ensemble des membres du jury, parfaits connaisseurs de l'art pictural libanais. À savoir : Sylvia Agémian, Maha Aziz Sultan, Nayla de Freige, Joseph Tarrab et Samir Sayegh », a-t-il indiqué.

Un rendez-vous, institué donc par Michel Eddé à la mémoire et en reconnaissance à Jouhayna Baddoura. Disparue trop tôt, la jeune femme avait été sa collaboratrice lors de son mandat au ministère de la Culture.

 

Engagement passionné
Visiblement émue, Afaf Zurayk a remercié le jury pour son appréciation de son travail. « Je suis heureuse et honorée de recevoir ce prix qui vient couronner des décennies de pratique artistique à la fois enthousiaste et disciplinée. (...) C'est comme si on me disait merci, tu as fait du bon travail ! Il y a tellement d'artistes qui méritent cette reconnaissance et ne l'obtiennent jamais », a-t-elle confiée à L'OLJ. Ajoutant, à l'adresse de tous les présents, membres du jury et amis : « L'acte pictural est pour moi un engagement passionné. Il est le lieu dans lequel j'exprime ma ferveur et mes émotions. Il est le refuge que je me suis trouvé lorsque la guerre a fait irruption au Liban et bouleversé nos vies. Pour échapper à la terreur et à la violence, je me suis mise à peindre avec encore plus de ferveur et de poésie. Et depuis 1978, je me suis entièrement dédiée à cet art. »
Née en 1948 à Beyrouth, Afaf Zurayk s'est formée aux beaux-arts à l'AUB, puis à l'Université de Harvard. Elle a à son actif de nombreuses expositions collectives et individuelles à Beyrouth et Washington. Elle a participé à des manifestations collectives aux États-Unis et exposé, notamment, au Musée national des femmes dans l'art de Washington.

Outre son engagement dans l'enseignement de l'art à la LAU, elle a publié trois livres : My Father. Reflections (photographie et sculpture, 2010), Lovesong (poèmes et peinture, 2011) et Drawn Poems (dessins à l'encre, 2012). S'inspirant souvent de musique et de poésie, Zurayk dévoile dans sa peinture délicate une expérience émotionnelle allant des turbulences des sentiments à la magie de la sérénité retrouvée.

 

Pour mémoire

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C'est au Musée des minéraux de Beyrouth (mim) qu'a eu lieu, hier, la remise du prix Jouhayna Baddoura à Afaf Zurayk. Ce prix, qui avait été à l'origine institué pour encourager et faire connaître un talent émergent dans le domaine des arts plastiques, s'est mué au fil des années – celle-ci est la septième... – en distinction attribuée à des artistes confirmés, mais ne jouissant...

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