Rechercher
Rechercher

À La Une - Liberté de la presse

Dans l'Egypte de Sissi, le pouvoir s'en prend aux sites internet

Les sites de plusieurs médias bloqués, dont celui d'Al-Jazira

 

L'Egypte du président Abdel Fattah Al-Sissi, déjà accusée de museler la liberté d'expression et toute forme d'opposition, a renforcé son emprise sur les médias en bloquant plusieurs sites internet. Photo AFP.

L'Egypte du président Abdel Fattah Al-Sissi, déjà accusée de museler la liberté d'expression et toute forme d'opposition, a renforcé son emprise sur les médias en bloquant plusieurs sites internet, dont celui de la chaîne qatari Al-Jazira. Le site de la chaîne de télévision et une vingtaine d'autres sites internet qataris ou égyptiens, étaient inaccessibles en Egypte depuis mercredi soir.

Parmi les autres sites figurent plusieurs médias qataris comme les journaux Al-Watan ou Al-Raya, et des sites politiques islamistes comme celui des Frères musulmans Ikhwan Online. Le site d'Al-Sharq, une télévision favorable aux Frères musulmans basée en Turquie, a également été bloqué. Mais l'interdiction vise aussi le site indépendant Mada Masr, connu notamment pour sa liberté de ton sur des sujets comme la corruption, ou encore Huffpost Arabi, le site en arabe du média américain The Huffington Post.

Al-Jazira n'en est pas à ses premiers déboires en Egypte. En 2013, les autorités avaient arrêté et emprisonné trois journalistes d'Al-Jazira, dont un Canadien et un Australien, soulevant une vague de protestation internationale. Les trois journalistes avaient finalement été libérés en 2015. Et le 23 décembre dernier, Mahmoud Hussein, un Egyptien de 51 ans qui travaillait au siège d'Al-Jazira à Doha, a été arrêté trois jours après son retour en Egypte pour des congés en famille.

Al-Jazira est accusée par Le Caire de soutenir le mouvement des Frères musulmans, interdit par les autorités égyptiennes. Depuis 2013 et l'éviction par Abdel Fattah Al-Sissi du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, le pouvoir accuse le mouvement islamiste de violences et le considère comme une organisation "terroriste".

Jeudi matin, Mada Masr a publié sur son compte Twitter un dessin de presse montrant une porte fermée en plein milieu du désert, accompagné de la légende suivante: "Nous avons la confirmation que le site de Mada Masr a été bloqué. Restez connectés pour savoir où nous retrouver".

 

(Pour mémoire : L’Égypte gracie et libère deux journalistes d’al-Jazira)

 

Lourdes amendes
Le Huffpost Arabi demandait jeudi matin dans un tweet: "tu trouves un problème à consulter notre site? Pour outrepasser le blocage, suivre les étapes suivantes: 1/ ouvrir l'application Huffpost sur le portable, 2/ choisir Arabi, 3/ lire nos sujets". Le Huffpost préconise aussi de visiter sa page Facebook pour "lire immédiatement les articles".

Parallèlement, en Arabie saoudite, le site internet d'Al Jazeera était inaccessible depuis mercredi soir. Et aux Emirats arabes unis, le site d'Al Jazeera et d'autres médias qataris étaient également bloqués.

En Egypte, la loi sur le terrorisme adoptée en août 2015 prévoit de lourdes amendes pour "ceux qui publient d'une manière délibérée de fausses informations sur les actes terroristes à l'intérieur du pays". Le texte précise aussi qu'il est interdit de publier des informations en matière de terrorisme "qui seraient contraires aux communiqués officiels du ministère de la Défense".

Dans ce contexte, les organisations de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement M. Sissi de museler la liberté d'expression et de réprimer toute critique contre son pouvoir. La liste est longue désormais des personnalités du monde des médias qui ont dû renoncer à leurs activités ou qui ont eu des démêlés avec la justice.

En mars, l'ex-président du syndicat de la presse égyptienne Yehya Kallache et deux de ses collaborateurs ont été condamnés à de la prison avec sursis pour avoir abrité deux reporters recherchés par la justice.

Début janvier, le commentateur politique Ibrahim Eissa, qui a critiqué le gouvernement de M. Sissi après l'avoir soutenu dans un premier temps, a vu son émission suspendue.

Dans un autre registre, l'humoriste Bassem Youssef, surnommé le Jon Stewart égyptien, et dont l'émission "Al Bernameg" ridiculisait les politiciens de tous bords, s'est dit victime de pressions et contraint de quitter le pays en 2014. Il vit aujourd'hui à Los Angeles. Selon le classement mondial de la liberté de la presse 2017 publié par Reporter sans Frontières, l'Egypte est classée 161e sur 180 pays. 

 

Pour mémoire 

L'Egypte se dote d'un Conseil suprême de la presse et des médias

Egypte: le président du syndicat de la presse condamné à 2 ans de prison

Egypte: le régime est en "guerre" contre la presse (syndicat)

 

 

 

 

L'Egypte du président Abdel Fattah Al-Sissi, déjà accusée de museler la liberté d'expression et toute forme d'opposition, a renforcé son emprise sur les médias en bloquant plusieurs sites internet, dont celui de la chaîne qatari Al-Jazira. Le site de la chaîne de télévision et une vingtaine d'autres sites internet qataris ou égyptiens, étaient inaccessibles en Egypte depuis mercredi...

commentaires (2)

LES SITES SONT DEVENUS MONDIALEMENT LES CANAUX QUI CONVOIENT LE MAL...

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 47, le 26 mai 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LES SITES SONT DEVENUS MONDIALEMENT LES CANAUX QUI CONVOIENT LE MAL...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 47, le 26 mai 2017

  • Dans l'Egypte de Sissi, le pouvoir s'en prend aux sites internet NORMAL DE LA PART D'UN DICTATEUR QUI COMME HITLER A ETEE PORTEE AU POUVOIR PAR LES URNES ET CE GRACE AU VOTE DE MILLIONS D'ABRUTIS SOUFFRANT DU SYNDROME DE STOCKHOLM QUAND LA VICTIME PREND SON BOUCHER POUR L'HOMME PROVIDENTIEL C'EST QUE L'ON SE TROUVE BIEN EN EGYPTE ET CET HOMME PROVIDENTIEL PEUT SE PERMETTRE DE TOUT PRENDRE ET LE BEURRE DE L'INTERNET ET L'ARGENT DU BEURRE LES EGYPTIENS LE MERITENT BIEN COMME D'AILLEURS LES LIBANAIS AVEC LEURS SISSI ET AUTRES BISSI LOCOS

    Henrik Yowakim

    17 h 53, le 25 mai 2017

Retour en haut