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Moyen Orient et Monde - Cyberattaques

Enquête au Qatar après la diffusion d’un « faux » discours de son émir

Le Qatar a été l'objet d'un piratage sans précédent, provoquant une onde de choc dans le Golfe.

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani. Fadi al-Assaad/AFP

Le Qatar a annoncé hier avoir ouvert une enquête sur un piratage sans précédent de son agence officielle QNA via laquelle ont été diffusés des propos attribués à l'émir cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et traitant de questions régionales hautement sensibles. Ces déclarations retentissantes ont provoqué une onde de choc dans le Golfe, plusieurs chaînes de télévision leur accordant du crédit jusqu'à un démenti de Doha qui a dénoncé une cyberattaque contre QNA.
Parmi les sujets prétendument évoqués par cheikh Tamim figurent le mouvement islamiste palestinien Hamas, présenté comme « le représentant légitime du peuple palestinien », et l'Iran chiite vu comme un allié stratégique dans la région. Est critiquée en outre la classification du mouvement chiite libanais Hezbollah et des Frères musulmans en Égypte comme groupes « terroristes », ainsi que l'administration du président américain Donald Trump.
Dans la confusion, le service de communication du Qatar a annoncé dans la nuit que « l'agence de presse du Qatar a été piratée par une entité inconnue ». « Un faux communiqué attribué à Son Altesse a été publié », a-t-il ajouté. Des responsables qataris ont indiqué qu'une enquête avait été ouverte. « Des pays frères et amis ont exprimé leur disposition à participer à l'enquête », a indiqué le ministère des Affaires étrangères, menaçant de poursuivre en justice les hackers. La cyberattaque contre le site de QNA a commencé peu après minuit et a duré quatre heures, selon le ministère.
« Des tentatives de pirater des comptes de QNA sur les réseaux sociaux se poursuivaient » mercredi, a-t-il ajouté. La chaîne de télévision al-Jazeera, basée à Doha, a d'autre part annoncé que le compte Twitter officiel de QNA avait également été piraté et que de « fausses » informations selon lesquelles le Qatar retirait ses ambassadeurs de plusieurs pays avaient été diffusées puis démenties.
La cyberattaque semble destinée à nuire aux relations entre le Qatar et ses voisins arabes du Golfe, qui restent empreintes de méfiance malgré leur amélioration ces dernières années, selon des analystes. Malgré le démenti officiel, les chaînes de télévision à capitaux saoudiens et émiratis, respectivement al-Arabiya et Sky News Arabia, continuaient hier la diffusion en boucle de larges extraits du prétendu discours de l'émir. Ces rediffusions étaient accompagnées de commentaires d'analystes et d'experts, invités pour l'occasion par les deux chaînes. Le ministère des Affaires étrangères s'est dit « surpris » que « certains médias et chaînes de télévision continuent à diffuser et à commenter les propos démentis ».
Le discours que l'émir du Qatar aurait prononcé mardi survient deux jours après la rencontre à Riyad entre cheikh Tamim et Donald Trump, en visite le week-end dernier en Arabie saoudite, son premier déplacement à l'étranger. La cyberattaque contre la QNA survient après que le Qatar se fut dit samedi victime d'une campagne calomnieuse de certains médias l'accusant de « soutien » au terrorisme, des allégations qualifiées de « mensongères » par Doha.
Doha a longtemps fait l'objet, dans le monde arabe comme en Égypte, d'accusations selon lesquelles il parraine le terrorisme. L'émirat a notamment été critiqué pour son soutien aux groupes rebelles qui se battent contre le président syrien Bachar el-Assad et des Qataris ont été sanctionnés par le Trésor américain pour des activités de financement du terrorisme.
Source : AFP

Le Qatar a annoncé hier avoir ouvert une enquête sur un piratage sans précédent de son agence officielle QNA via laquelle ont été diffusés des propos attribués à l'émir cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et traitant de questions régionales hautement sensibles. Ces déclarations retentissantes ont provoqué une onde de choc dans le Golfe, plusieurs chaînes de télévision leur...

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