Originaires de la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa, Joseph Kinkonda (Chéri Chérin) et Mosengwo Odia (Moke Fils) sont des piliers contemporains de la scène artistique africaine. L'un est un talent de la peinture populaire congolaise et l'autre est l'héritier de Moke, grand artiste peintre au Congo. Les tableaux riches en couleurs des deux Kinois témoignent de l'histoire contrastée de leur ville, entre l'ambiance festive et le chaos. Les pinceaux de Chéri Chérin interprètent avec ironie des sujets internationaux ou reprennent des personnages typiques locaux, tandis que ceux de Moke Fils sont plus centrés sur le Congo et caricaturent des scènes de la vie quotidienne à Kinshasa, dans des peintures chargées aux couleurs chaudes. À travers ces peintures, il s'agit de laisser une empreinte de la mémoire d'une culture.
L'art n'a pas de frontières et cette exposition en est la preuve. Par son lieu, elle montre l'intérêt de la France et du Liban pour l'Afrique, mais aussi l'intérêt du partage culturel, présent sur la scène francophone. Les toiles exposées couvrent les années 2007 à 2014 et sont issues de la collection du Libanais Georges Féghali, qui a prêté les œuvres pour l'occasion. Ces peintures sont les récits d'un continent, d'un pays, mais surtout d'une ville très animée, aussi sujette à des vérités plus sombres. Kinshasa est touchée par le colonialisme, la corruption et le despotisme. Ces œuvres sont un moyen d'expression pour dénoncer ces réalités locales. Derrière ces peintures au ton humoristique se trouve une réflexion critique sérieuse sur la situation du Congo. L'exposition se tient jusqu'au dimanche 28 mai à l'Institut français du Liban.
C.L.
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