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Liban - Liban

Loi électorale : le débat ne devrait reprendre que dans quelques jours

Selon Bassil, le Liban ignorait tout de la déclaration de Riyad.

Au plan local, le sommet arabo-américain de Riyad a volé la vedette au dossier de la loi électorale, qui de l'avis de plusieurs sources concordantes sera relégué au second plan dans les jours à venir, en attendant que le Hezbollah réagisse officiellement aux discours qui s'y sont tenus hier.

La réponse doit notamment émaner de Hassan Nasrallah, leader de la formation chiite, laquelle a été mise par le président américain Donald Trump et les dirigeants arabes réunis à Riyad sur un pied d'égalité avec le groupe terroriste État islamique, qu'elle combat en Syrie aux côtés des forces du régime de Bachar el-Assad. Selon le roi Salmane d'Arabie, le Hezbollah, les houthis, l'État islamique (Daech) et el-Qaëda font partie du « même groupe » d'organisations terroristes « soutenues par l'Iran qui est le fer de lance du terrorisme international ». Un amalgame également fait par Donald Trump.

Un des responsables du Hezbollah a cependant pris les devants en attaquant, au cours du week-end, le sommet de Riyad, avant même son ouverture, se déchaînant en particulier contre l'administration américaine, désignée comme étant « folle et handicapée ». Il s'agit du président de son Conseil exécutif, Hachem Safieddine, inscrit vendredi sur la première liste américano-saoudienne de « désignation terroriste » (voir par ailleurs). L'Arabie saoudite n'a pas non plus été épargnée. La télévision du Hezbollah, al-Manar, a notamment ironisé sur le fait que « la déclaration de guerre contre l'Iran soit intervenue de la source même, idéologique et financière, du terrorisme », en allusion au royaume wahhabite.

 

Un discours de Nasrallah jeudi
De sources proches du 14 Mars, on a d'ailleurs relevé le caractère « général » des attaques verbales du week-end, en estimant que la réponse « politique » interviendra dans le discours de Hassan Nasrallah, prévu jeudi à l'occasion de la commémoration du retrait israélien du Liban-Sud, le 25 mai 2000. À travers lui, précise-t-on de mêmes sources, ce sera l'Iran qui réagira aux menaces saoudo-américaines d'éradiquer le terrorisme international que représentent, selon Riyad et Washington, Téhéran ainsi que les groupes qu'il est accusé de soutenir.

Une des raisons pour laquelle ce discours est attendu est qu'il doit donner le tempo de l'étape à venir. Le Hezbollah reprendra-t-il ses attaques contre l'Arabie, au risque d'abîmer une nouvelle fois les rapports libano-saoudiens que le président Michel Aoun s'était efforcé de rabibocher, à la faveur de sa première visite officielle à Riyad, après son élection à la tête de l'État ? Relèvera-t-il le seuil de ses conditions dans le cadre du débat autour de la loi électorale, dans la perspective d'une consolidation de son influence au sein de l'État ?

De mêmes sources, on estime que les réunions et la déclaration de Riyad (lire par ailleurs) devraient d'ici à jeudi faire l'objet de concertations au niveau local, d'autant que le Liban y était représenté comme on le sait par le Premier ministre, Saad Hariri, et une délégation ministérielle, comprenant, entre autres, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, proche du parti chiite, qui a annoncé en soirée que le Liban ne savait pas que le sommet allait donner lieu à une déclaration solennelle. Sur son compte Twitter, M. Bassil a ainsi écrit en soirée que la délégation libanaise « ignorait tout de la déclaration de Riyad » et qu'elle avait été « surprise par sa publication » alors qu'elle était déjà dans l'avion. Selon le ministre, « le sommet était supposé se terminer sans même qu'un communiqué final ne soit publié ». M. Bassil a réaffirmé l'attachement du Liban au discours d'investiture du général Aoun, à la déclaration ministérielle, ainsi qu'à la politique de distanciation qu'il suit « par rapport aux crises entre des États tiers ».

Toujours est-il qu'à l'heure où Hachem Safieddine se déchaînait contre les États-Unis, les députés du Hezbollah se sont contentés d'évoquer le dossier de la loi électorale, dans leurs interventions au cours du week-end, ignorant pour la plupart le sommet de Riyad. Les parlementaires du parti ont encouragé une entente autour d'une formule électorale dont la base serait la proportionnelle, mettant vivement en garde contre un vide « qui risque de plonger le Liban dans l'inconnu et de l'exposer à des dangers incommensurables », pour reprendre les termes des députés Mohammad Raad et Ali Fayad. Aucun mot cependant sur la nature de cette proportionnelle que le Hezbollah souhaiterait intégrale.

Au plan local, le sommet arabo-américain de Riyad a volé la vedette au dossier de la loi électorale, qui de l'avis de plusieurs sources concordantes sera relégué au second plan dans les jours à venir, en attendant que le Hezbollah réagisse officiellement aux discours qui s'y sont tenus hier.
La réponse doit notamment émaner de Hassan Nasrallah, leader de la formation chiite, laquelle a...

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