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Moyen Orient et Monde - France

Macron vertement rappelé à l’ordre par les médias français

L'Élysée version Emmanuel Macron limite pour l'instant au maximum les contacts avec les médias, tenant hier la presse à l'écart des nouveaux ministres, des pratiques aux antipodes de l'ère Hollande qui inquiètent les médias. Mais surtout, et la décision est encore plus inhabituelle, pour le déplacement du président français au Mali aujourd'hui, les responsables presse de l'Élysée ont contacté directement les journalistes qu'ils veulent inviter, sans laisser ce choix aux rédactions, une entorse sans précédent aux relations entre pouvoir et médias.
Ce choix délibéré est très mal passé dans les rédactions. Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, s'est vu accusé de vouloir « verrouiller la communication », ce qu'il a nié, et a dû faire face à une rafale de questions critiques. Et pour mieux se faire entendre, hier après-midi, dans une lettre ouverte au président, les sociétés des journalistes d'une vingtaine des plus grands médias nationaux, ainsi que Reporters sans frontières, ont fait part à Emmanuel Macron de leurs « inquiétudes quant à l'organisation de la communication présidentielle » en train de se mettre en place. « Ce n'est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards », préviennent-ils.
M. Castaner a éludé les différentes questions, se contentant d'invoquer des problèmes de sécurité et de délai d'organisation. « J'entends bien vos inquiétudes, je les relaierai », a-t-il cependant répondu, en promettant de respecter les conditions de travail des médias.

Le Pen candidate
Quelques heures auparavant, Emmanuel Macron délivrait, au cours de son premier Conseil des ministres, son discours de la méthode et fixé le cap de l'exécutif : sur la forme, ce sera « solidarité », « collégialité » et « confidentialité » donc, et sur le fond, priorité est donnée à la réforme du travail, mais aussi à la préparation de la rentrée scolaire et universitaire, le budget 2018 et la loi de moralisation de la vie publique qui sera présentée au Conseil des ministres « avant les élections législatives ».
Des élections qui s'annoncent d'ores et déjà aussi musclées qu'il y a cinq ans, dans le Pas-de-Calais notamment, où Marine Le Pen, présidente du Front national, a confirmé hier soir sur TF1 qu'elle serait candidate aux législatives dans la circonscription d'Hénin-Beaumont, mairie FN tenue par Steeve Briois, où elle a fait 58,2 % des voix au second tour de la présidentielle. Son père, Jean-Marie Le Pen, a d'ailleurs immédiatement retiré une candidature dans la 11e circonscription du département.
« Je n'imaginais pas ne pas être à la tête de mes troupes dans une bataille que je considère comme fondamentale », a confirmé Mme Le Pen, qui a également reconnu que son débat d'entre-deux-tours avait été « raté », avec « peut-être trop de fougue » pour exprimer « les très grandes craintes » d'une élection d'Emmanuel Macron, jugeant aussi une « réflexion » nécessaire sur la sortie de l'euro prônée par le FN.
En attendant, et même si le premier baromètre Elabe consacré au nouvel exécutif montre qu'il n'y a pas d'état de grâce pour Emmanuel Macron (45 % de confiance) et son Premier ministre Édouard Philippe (36 %), un sondage Harris Interactive indique que La République En Marche du chef de l'État accentue son avance avec 32 % (+3) d'intentions de vote pour ses candidats au 1er tour des législatives, devant Les Républicains et le FN en légère baisse à 19 %.

Sources : rédaction et agences

L'Élysée version Emmanuel Macron limite pour l'instant au maximum les contacts avec les médias, tenant hier la presse à l'écart des nouveaux ministres, des pratiques aux antipodes de l'ère Hollande qui inquiètent les médias. Mais surtout, et la décision est encore plus inhabituelle, pour le déplacement du président français au Mali aujourd'hui, les responsables presse de l'Élysée...

commentaires (2)

C'était supposé être l'homme du renouveau en politique, en réduisant cette liberté aux journalistes il fait du renouveau mais à l'ancienne.

FRIK-A-FRAK

10 h 54, le 19 mai 2017

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Commentaires (2)

  • C'était supposé être l'homme du renouveau en politique, en réduisant cette liberté aux journalistes il fait du renouveau mais à l'ancienne.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 54, le 19 mai 2017

  • Ce serait une très grosse gaffe de la part de Macron que de mécontenter les médias. Il ne devrait pas oublier que c'est essentiellement à eux qu'il doit son trône.

    Yves Prevost

    06 h 56, le 19 mai 2017

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