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Culture - Exposition

Chaouki Chamoun : Au fond de moi, je reste un enfant et la toile est mon espace de jeu

Le peintre de « l'infiniment petit dans l'infiniment grand » présente sa nouvelle cuvée d'œuvres chez Mark Hachem. Rencontre express.

Photo DR

Il y a deux ans, Chaouki Chamoun avait exposé chez Mark Hachem une peinture unique sur papier déroulant (à la manière d'une frise horizontale de 60 cm de hauteur ceinturant l'ensemble des murs de la galerie) une succession de minuscules personnages évoluant dans des paysages divers. L'artiste laissait ainsi le choix à ses acheteurs de découper, chacun, la partie qu'il souhaitait de l'œuvre. Que pouvait donc imaginer de nouveau ce septuagénaire joueur pour sa nouvelle exposition ? Intitulée Beyond Walls, elle est présentée dans la même galerie, jusqu'au 3 juin*.

Qu'y a-t-il de nouveau dans le travail que vous exposez aujourd'hui ?
Je suis constamment en quête de formes d'expression inédites. Toujours à la recherche de chromatismes, de techniques et d'esthétiques renouvelées. Car j'aime offrir aux amateurs de mon art des perceptions à chaque fois nouvelles. J'expérimente parfois des combinaisons de styles différents issus de mes précédentes séries, comme il m'arrive aussi de dériver de mon travail du moment pour me laisser porter par une gestuelle, une représentation totalement inexplorée. Tantôt je laisse couler la couleur façon dripping, d'autres fois je compose un tableau avec des lignes, des hachures, des carrés d'une extrême minutie. Mais on retrouve toujours dans mes peintures cette facture, cette technicité élaborée au cours de décennies passées dans mon atelier, qui fait ma signature. Parmi mes explorations de ces deux dernières années, les configurations coniques verticales et horizontales multicolores, qui jouent sur la densité et la fluidité du même coup de pinceau...

Que signifient ces successions de silhouettes lilliputiennes qui occupent invariablement des pans de vos toiles de très grandes dimensions ?
Au fond de moi, je demeure un enfant. Et les vastes formats de mes toiles sont mes espaces de jeu. D'ailleurs, il m'arrive très souvent d'étaler la toile au sol pour peindre. Et comme elles sont très grandes, je dois parfois marcher dessus pour en peindre un recoin. Je le fais en toute liberté, comme un enfant joueur. Quant aux minuscules silhouettes colorées que je représente toujours alignées, elles sont nées chez moi durant la guerre. À l'époque, nous Libanais faisions constamment la queue. Devant les boulangeries pour acheter les rations de pain, sur le quai pour embarquer sur un cargo en direction de Larnaca, devant les ambassades étrangères... Cela s'est traduit dans mes œuvres par ces défilés de petits personnages, minuscules par rapport à ces forces qui se jouent d'eux et de leur destin et toujours en attente d'un meilleur avenir.

Pourquoi avez-vous intitulé cette exposition « Beyond Walls » ?
J'ai souvent travaillé sur le thème des murs politiques qui séparent les pays et les peuples. Cette fois, j'ai voulu aller au-delà des murs qui divisent les hommes, au-delà des murs urbains qui les éloignent de la nature et même au-delà des murs qui séparent les couleurs, pour offrir à ceux qui regardent mes toiles une immersion complète dans un chromatisme d'une intense et joyeuse liberté.

* GALERIE Mark Hachem, Mina el-Hosn, rue Salloum, imm. Capital Garden. De lundi à samedi, de 10h à 20h. jusqu'au 3 juin, Tél. : 70/949029.

 

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