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Climat: avec ou sans les États-Unis, le monde face au défi d'appliquer l'accord de Paris

Les délégations de 196 pays reprennent les discussions sur la mise en œuvre de ce pacte pour limiter le réchauffement de la planète.

Manifestation en faveur de la protection de l'accord sur le climat, devant la Maison blanche, le 29 avril 2017. Photo d'archives REUTERS/Joshua Roberts

Six mois après l'élection de Donald Trump qui a menacé de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, les délégations de 196 pays ont repris lundi à Bonn les discussions sur la mise en œuvre de ce pacte pour limiter le réchauffement de la planète.

"Cet accord international est le dernier espoir de survie pour les petits États insulaires", avait déclaré Thoriq Ibrahim, le ministre de l'Environnement des Maldives, à la veille de la reprise des pourparlers, une déclaration reflétant l'extrême inquiétude des pays les plus vulnérables au changement climatique, renforcée avec l'arrivée d'un président américain climato-sceptique.

La communauté internationale s'est engagée en décembre 2015 à Paris à agir pour limiter la hausse de la température moyenne "bien en deçà de +2°C" - un seuil déjà synonyme de bouleversements à grande échelle - et "si possible à +1,5°C" par rapport à l'ère industrielle. Les engagements actuels conduisent à une hausse de 3°C du thermomètre mondial.

Les pays doivent désormais se mettre d'accord sur les règles d'application de l'accord de Paris, dont les dispositions sont très générales: ils ont jusqu'à la COP24 (fin 2018) pour le faire, la session de Bonn prenant fin le 18 mai.

Lundi, alors que les réunions techniques débutaient, les spéculations sur la sortie ou le maintien des États-Unis allaient bon train dans les couloirs du Centre de congrès international de Bonn.
"Nous attendons tous la décision finale de l'administration américaine", a déclaré Yvon Slingenberg, représentante de l'Union européenne.

Une nouvelle réunion sur l'accord de Paris est prévue mardi soir à la Maison Blanche, la position finale des États-Unis étant attendue au plus tard à l'occasion du G7 fin mai en Italie. Mais avant même de se positionner sur l'accord, Trump, grand défenseur des énergies fossiles, a commencé à démanteler la politique climat de son prédécesseur Barack Obama.

D'où l'inquiétude de certains observateurs présents à Bonn concernant la future attitude des États-Unis, même s'ils restent dans l'accord de Paris. "Si les États-Unis restent dans l'accord mais envoient aux autres pays le signal qu'ils peuvent réduire leur niveau d'ambition, alors nous avons un problème", estime Brandon Wu de l'ONG Action Aid.

 

(Pour mémoire : Climat: le président de la COP23 appelle Trump à rester dans le jeu)

 

144 pays ont ratifié
Une délégation américaine réduite est présente à Bonn et est conduite par Trigg Talley, qui était déjà en poste sous l'administration Obama, mais son mandat n'est pas connu.

Une source au département d'État a indiqué à l'AFP que les États-Unis voulaient "s'assurer que des décisions ne porteraient pas préjudice" à leur politique, à la compétitivité de leurs entreprises, et plus généralement à leur croissance économique.

Toute idée de renégociation du texte, fruit de plusieurs années d'âpres discussions, a été fermement rejetée lundi après-midi lors des prises de parole des pays en séance plénière. L'accord "doit être respecté et ne doit pas être renégocié", a par exemple déclaré Massoud Rezvanian, le représentant iranien.

Se voulant optimiste, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, a estimé qu'il serait "difficile" et même "insensé" pour Donald Trump "d'aller à contresens de l'opinion publique" de son pays "et de la volonté du communauté internationale".

A l'exception de la Syrie et du Nicaragua, tous les membres de la Convention de l'Onu sur le climat ont signé l'accord de Paris. Sur 195 signataires (194 pays plus l'Union européenne), 144 l'ont ratifié, soit 83% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Parmi les grands émetteurs, seule la Russie (5e après la Chine, les États-Unis, l'Union européenne et l'Inde) n'a pas ratifié le texte.

Si les gouvernements américain et russe sont en retrait de la lutte climatique, la Chine et l'Inde ont réaffirmé leurs engagements. "La Chine est sous forte pression au niveau intérieur pour réduire la pollution de l'air due au charbon et aux carburants fossiles et voit un intérêt stratégique à être leader sur les marchés des nouvelles technologies", explique Alden Meyer, expert auprès de l'Union of concerned scientists.
"Delhi voit aussi des avantages énormes dans ses objectifs de développement des énergies renouvelables" en terme de qualité de l'air et de réduction des importations de pétrole, ajoute-t-il.

Lundi, 200 investisseurs (fonds d'investissement, de pension, etc.) représentant 15.000 milliards de dollars d'actifs ont publié une lettre adressée aux pays du G7 appelant les gouvernements à agir pour respecter l'accord de Paris.

 

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"Cet accord international est le dernier espoir de survie pour les petits États insulaires", avait déclaré Thoriq Ibrahim, le ministre...

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