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Liban - Gouvernement

Un Conseil des ministres sans loi électorale... prochainement ?

Samy Gemayel accuse le cabinet de manquement à ses engagements.

Des contacts sont actuellement en cours entre le chef de l'État, Michel Aoun, et le Premier ministre, Saad Hariri, pour convoquer un Conseil des ministres, indiquent des sources proches de M. Aoun à L'Orient-Le Jour.

Si l'absence de réunions ministérielles pendant deux semaines – dans l'attente d'un dénouement heureux de la question de la loi électorale – fait dire à certains que MM. Aoun et Hariri ont renvoyé carrément la balle du nouveau code dans le camp des formations politiques, les sources proches de Baabda font valoir que (l'hypothétique) séance du Conseil des ministres ne planchera pas sur le dossier du code électoral, « en attendant la formule que devrait présenter le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi que l'issue des contacts politiques menés dans ce domaine ».

C'est ce tableau qui aurait poussé le chef des Kataëb, Samy Gemayel, à tirer une fois de plus à boulets rouges sur le gouvernement qui « ne tient pas de séances du Conseil des ministres pour discuter de la loi électorale, alors que celle-ci devrait être la mission première du cabinet ».

Lors d'une conférence de presse tenue au siège de son parti à Saïfi, M. Gemayel a indiqué que « le Conseil des ministres n'a tenu aucune séance depuis deux semaines ». « Si vous croyez que le pays est en bon état et que rien n'exige la tenue de séances gouvernementales, je vous rappelle que le délai d'un mois que vous a accordé le chef de l'État pour vous entendre sur une nouvelle loi électorale expire dans deux semaines », a dit le chef des Kataëb à l'adresse des protagonistes faisant partie du cabinet Hariri. Il faisait ainsi allusion au 15 mai, date de la prochaine séance parlementaire au cours de laquelle d'aucuns s'attendent à ce qu'une prorogation de la législature soit votée. Cette séance a été suspendue par Michel Aoun, le 13 avril, pour permettre aux formations politiques de poursuivre leurs contacts en quête d'un nouveau texte.

Pour Samy Gemayel, « le gouvernement est obligé de discuter d'un texte, de le voter et de le transférer au Parlement, et tout autre chose n'est qu'une perte de temps ». « Vous êtes responsables, dans la mesure où vous n'avez pas tenu vos promesses, à l'heure où le gouvernement ne fait qu'ajourner les législatives et semble en vacances, à l'heure où tous les délais ont expiré », a-t-il dit, assurant que les Kataëb continueront à jouer leur rôle d'opposition.

 

(Lire aussi : Premiers revers de la logique du monopole chrétien)

 

Les FL et le Futur
Les partis « loyalistes », quant à eux, semblent justifier l'absence des séances gouvernementales. À la faveur de cette logique, Mouïn Merhebi, ministre d'État pour les Affaires des réfugiés (courant du Futur), déclare à L'OLJ qu'« il est injuste de faire assumer au cabinet la responsabilité de la situation actuelle ». Selon lui, « certaines composantes gouvernementales ont intérêt à entraver la progression du dossier de la loi électorale ». « L'étude du code électoral se fait en dehors du Conseil des ministres, sachant que celui-ci ne s'opposera pas à une entente conclue sur ce plan », souligne-t-il, assurant que « les dossiers sociaux et économiques ne sont pas négligés ».

Du côté de Meerab, les Forces libanaises vont jusqu'à « comprendre » l'abstention de Saad Hariri de convoquer à des séances gouvernementales. « Le pays vit une phase cruciale durant laquelle tous les efforts sont axés sur l'adoption d'un nouveau texte », indique à L'OLJ un cadre FL, avant d'ajouter : « L'opinion publique accorde à son tour la priorité à la mise sur pied du nouveau code. Ainsi, elle ne pourra pas tolérer la tenue de séances gouvernementales qui ne seraient pas consacrées à ce dossier. »

Selon ce proche de Samir Geagea, « il n'est pas logique d'accuser le gouvernement de négliger la loi électorale, dans la mesure où les partis qui y sont présents effectuent les contacts nécessaires sur ce plan ».

 

 

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