Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - France

L’EI frappe dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle

Un policier tué lors d'une fusillade sur les Champs-Élysées; une enquête antiterroriste ouverte.

Déploiement de force, sur les Champs-Élysées, après l’attaque perpétrée hier soir contre des policiers. Christian Hartmann/Reuters

À trois jours d'un premier tour virant à un imprévisible « match à quatre », le dernier round télévisé des onze candidats sur France 2 a été bousculé hier soir par l'annonce d'une attaque, revendiquée par l'État islamique, qui a tué un policier et blessé deux autres sur les Champs-Élysées. « L'auteur de l'attaque des Champs-Élysées dans le centre de Paris est Abou Youssef le Belge, et c'est un des combattants de l'État islamique », a écrit Aamaq, l'agence de propagande de l'organisation jihadiste.
L'assaillant présumé à l'origine de la fusillade était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Une perquisition était en cours hier soir en Seine-et-Marne au domicile de cet homme.
L'attaque a été perpétrée peu après 21h00, heure française. L'agresseur a été « abattu en riposte », a expliqué le ministère de l'Intérieur. « L'agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l'arme automatique, a tué l'un des policiers et a essayé de s'en prendre aux autres en courant », a rapporté une source policière. Le quartier commerçant, en plein cœur de Paris, a été bouclé et d'importantes forces de police ont été déployées.
Le chef de l'État, François Hollande, qui s'est dit « convaincu », quelques minutes avant la revendication de l'EI, que cette attaque était « d'ordre terroriste », a convoqué ce matin à 8h00 un Conseil de défense à l'Élysée. « Nous serons d'une vigilance absolue, notamment par rapport au processus électoral », a également affirmé le président français, qui a annulé son déplacement programmé aujourd'hui en Bretagne.
Vers 22h15, Emmanuel Macron a été le premier à réagir à l'antenne de France 2. « Cette menace, cet impondérable, fait partie du quotidien des prochaines années. Je veux témoigner toute ma solidarité à l'égard de nos forces de police et plus largement nos forces de l'ordre. Et je veux avoir une pensée pour la famille de la victime », a-t-il dit.
À la suite de l'attaque, François Fillon et Marine Le Pen ont annulé leurs derniers déplacements de campagne prévus aujourd'hui. Emmanuel Macron a maintenu ses deux meetings à Rouen et Arras. « La lutte contre le terrorisme doit être la priorité absolue du prochain président », a dit M. Fillon, qui a également appelé à la suspension de la campagne par « solidarité » avec les policiers victimes de l'attaque. Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé son désaccord avec François Fillon. « Dans l'attente d'informations plus sûres, il me paraît nécessaire de répondre d'abord à notre devoir de citoyen : pas de panique, ne pas interrompre le processus de notre démocratie, de manière à bien montrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains », a-t-il dit.
Les autres candidats passés à l'antenne avant que l'on ait connaissance de l'attaque, comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, ont réagi sur les réseaux sociaux, alors que le Premier ministre Bernard Cazeneuve se rendait à l'Élysée retrouver le président Hollande.

Dernier débat
Pendant la première partie de l'émission, Jean-Luc Mélenchon, premier à entrer en lice à 20h, s'était défendu d'être « un homme de pagaille », citant de Gaulle et Mitterrand, et a évoqué son projet d'Assemblée constituante pour une VIe République. Marine Le Pen, venue avec les clefs d'une entreprise lorraine, a choisi le terrorisme comme carte blanche et cherché à rassurer sur sa proposition de sortie de l'euro. « Je ne ferai rien sans le peuple français ni contre lui », a-t-elle affirmé.
Distancé dans les sondages, Benoît Hamon a regretté que se succèdent « des monologues et pas un débat démocratique », brandissant une carte d'électeur qui n'est pas une « carte de consommateur » ni une « carte bleue ». Nicolas Dupont Aignan a affirmé avoir été censuré par un patron de presse pro-Fillon.
Dans une campagne à multiples rebondissements et au niveau de suspense inédit, l'émission était la dernière grande fenêtre médiatique avant l'échéance de dimanche. Notamment pour les quatre en position d'accéder au second tour au vu des intentions de vote : Emmanuel Macron, Marine Le Pen et, un peu derrière, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, qui ont réduit l'écart dans la dernière ligne droite.
Sources : agences

À trois jours d'un premier tour virant à un imprévisible « match à quatre », le dernier round télévisé des onze candidats sur France 2 a été bousculé hier soir par l'annonce d'une attaque, revendiquée par l'État islamique, qui a tué un policier et blessé deux autres sur les Champs-Élysées. « L'auteur de l'attaque des Champs-Élysées dans le centre de Paris est Abou Youssef...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut