« Ce qui m'a le plus marquée ces derniers mois, c'est la compassion et l'empathie des gens », lance Vanessa Bassil qui, au moment où elle s'y attendait le moins, a vu sa vie brutalement bouleversée. « Au mois de novembre passé, sans aucun signe précurseur, j'ai perdu connaissance alors que je faisais du sport dans une salle de gym à Adma. Je suis tombée, victime d'une crise d'épilepsie », poursuit la jeune fondatrice et présidente de l'Association des médias pour la paix (MAP). Ambitieuse, portée sur les études, engagée pour la paix, la jeune fille qui détient deux licences de l'Université libanaise en journalisme et en sciences politiques, un master 1 en sciences de l'information et de la communication et un master 2 spécialisé en médias, paix et conflit de l'Université pour la paix (UPEACE), au Costa Rica, a vu tous ses projets gelés. « Avant cette épreuve, j'étais tellement prise par mes activités. Depuis, le regard que je porte sur la vie a radicalement changé. J'ai appris à apprécier chaque moment, à relativiser et à sélectionner mes priorités », confie Vanessa, qui ambitionne de poursuivre des études doctorales, gardant sa foi intacte en l'avenir, malgré la maladie que la vie a placée sur son chemin.
Une attitude positive devant les difficultés
Après plusieurs examens médicaux, le diagnostic tombe : Vanessa souffre d'un méningiome (tumeur bénigne) au cerveau qu'il faut opérer d'urgence. « L'opération a duré plus de cinq heures. On ma placée par la suite pendant 24 heures en unité de soins intensifs. Je me rappelle que j'avais très froid. Ma grand-mère avait réussi, je ne sais par quel tour de passe-passe, à se faufiler auprès de moi et à me tenir compagnie », raconte la jeune fille qui est sortie de l'opération avec plus de 50 points de suture à la tête et des vis dans le crâne. S'ensuivent deux longs mois de traitement durant lesquels Vanessa arrête tout travail. « Il m'était impossible de me concentrer, de lire, de conduire », se souvient-elle.
La jeune fille a néanmoins adopté une attitude positive face à la maladie, à la fatigue, aux nausées, à la somnolence, aux fluctuations de l'humeur, à l'émotivité, à la nervosité et aux autres effets secondaires provoqués par les médicaments. « J'ai compris que les choses que l'on ne peut changer, il faut les accepter, mais cela ne veut pas dire se soumettre. »
Et lorsque certains, face à la maladie, se replient sur soi, Vanessa, elle, n'hésite pas à partager sur les réseaux sociaux, avec les milliers d'internautes qui la suivent, des bribes de son vécu. « Lorsque j'ai posté mes photos après l'opération, je voulais dire à tous les amis et collègues – surtout de l'étranger – que je vais bien, que je suis forte, que je m'en sortirai, raconte Vanessa. Je ne m'attendais pas au déferlement de messages d'amour et de soutien que j'ai reçus ! »
De cette épreuve, Vanessa tire plusieurs leçons. « Dans certaines églises, on a fait des prières à mon intention. L'amour de tous – la famille, les amis et collègues – m'a vraiment marquée. Donc de peur de les décevoir, je suis restée forte et déterminée à remonter la pente », avoue-t-elle. Et de conclure : « Plus on donne, plus on reçoit. Dans mon cas, on m'a donné beaucoup d'amour. On a cru en moi, en ma force. Alors c'est à mon tour de donner. C'est ma manière de les remercier. Et de dire à la vie que je l'aime. »
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