Bkerké souhaite une loi électorale fondée sur « la coexistence et la démocratie »

À l'issue de leur réunion mensuelle à Bkerké présidée par le patriarche maronite le cardinal Béchara Raï, les évêques maronites ont publié un communiqué dans lequel ils ont salué la position unifiée que le Liban a adoptée lors du dernier sommet arabe qui a eu lieu en Jordanie. « Tant l'image que le discours étaient unificateurs », ont ainsi souligné les évêques, saluant au passage cette posture diplomatique adoptée par le Liban. Le fait pour le président de la République Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri ainsi qu'un grand nombre de ministres de s'être rendus tous ensemble au sommet arabe a permis au Liban de retrouver son rôle diplomatique d'antan au sein des nations arabes et étrangères, ont également indiqué les prélats. Se félicitant par ailleurs du soutien arabe affiché lors du sommet, ils ont souhaité que ce soit là un motif de plus pour le gouvernement de prendre les décisions politiques adéquates dans les dossiers primordiaux. « Au premier rang de ceux-ci, l'élaboration d'une loi électorale nouvelle capable de garantir la juste représentation de tous les citoyens, sur la base de la coexistence et de la démocratie qui caractérisent notre système politique », ont ainsi précisé les prélats, avant d'ajouter que cette loi devrait voir le jour « avant l'expiration des délais légaux ».
S'attardant sur le vote du nouveau budget, les prélats ont souligné que lors des débats préparatoires, certains dossiers importants et épineux ont été liquidés de telle façon qu'ils ont pris l'allure d'un simple « état de fait, et dans d'autres cas, ils ont été traités de manière arbitraire ». Ils ont ajouté que le pays a besoin de « planification sur le long terme et d'un partenariat entre secteur public et secteur privé, pour que la culture du bien public et de la responsabilité partagée se développe ». Pour Bkerké, « la lutte contre la corruption reste en tête des priorités, tout comme le gaspillage des fonds publics et l'évasion fiscale, qui minent l'État en toute impunité et au grand jour ». Traiter ces fléaux « est le point de départ de toute réforme » dans le pays, ont-ils aussi expliqué.
Les évêques maronites ont ensuite félicité l'armée et les institutions sécuritaires pour la désignation du nouveau commandant en chef de l'armée et des chefs des autres organes sécuritaires. Ils ont par ailleurs dit être conscients des sacrifices consentis par l'ensemble des forces de sécurité pour protéger la sécurité du pays et sa stabilité. Dans le même cadre, ils ont espéré que les postes diplomatiques et administratifs vacants seront rapidement pourvus.
Enfin, après avoir exprimé leur inquiétude concernant la situation qui prévaut dans les pays voisins, notamment la Syrie et l'Irak, et souhaité que la paix puisse rapidement mettre fin au calvaire enduré par les peuples des pays en guerre, ils ont appelé les chrétiens à accueillir la semaine sainte « par la prière et le jeûne », mais aussi « par de bonnes actions et le repentir ».