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Moyen Orient et Monde - Éclairage

« Jeel », pour sensibiliser la jeunesse arabe contre la radicalisation

Le projet tente de donner les outils nécessaires pour surmonter certains défis, comme la pauvreté et l'expansion de l'extrémisme.

L’un des slogans de la campagne de « Jeel », lancée le 1er février : « L’avenir est lumineux. Fais-en partie ».

De nombreuses recherches auront été nécessaires pour voir naître l'initiative. Jeel, campagne de sensibilisation à l'unité des communautés arabes, n'est pas la première à s'aventurer sur ce terrain. À l'origine de ce projet, « des représentants de plusieurs ONG et donateurs privés qui souhaitent rester anonymes, pour des raisons personnelles ou de sécurité », comme l'explique Tatiana Hosni, manager chez Quantum, en charge de la campagne, interrogée par L'Orient-Le Jour.

Jeel, génération en arabe, s'est donné comme but de créer un espace de discussion et de coopération entre les jeunes issus des différentes communautés arabes et de promouvoir la formation d'une société libérée de toute violence, injustice ou montée de l'extrémisme religieux. Un projet ambitieux qui répond aux problématiques soulevées par une série de recherches et de rapports. Parmi ceux-ci, on compte notamment le rapport de Asda'a' BursonMarsteller, une agence de relations publiques régionale portant sur la jeunesse dans les pays du Levant, ou encore le rapport détaillé de la Fondation Quilliam à propos de la présence réelle et virtuelle de l'État islamique.

« Nous avons constaté que l'État islamique manie très bien la communication sur les réseaux sociaux », avance Tatiana Hosni. « Leur message est, de fait, efficace. Il fallait donc que l'on réplique de façon tout aussi efficace. » Pour ce faire, Quantum a donc opté pour une présence tant sur Facebook que sur YouTube, Twitter et Instagram, des réseaux sociaux prisés par la jeunesse.

 

(Lire aussi : Pourquoi les économistes n'ont pas compris le printemps arabe)

 

Derrière les vidéoclips largement partagés sur la plateforme YouTube par Jeel (quelque 90 000 fans et followers, et plus de 120 000 vues pour les clips), se trouve la volonté de donner les outils nécessaires à une jeunesse accoutumée à la violence pour surmonter les challenges rencontrés par les communautés arabes, tels que la pauvreté, les inégalités de développement et l'expansion de l'extrémisme. Par cette campagne de sensibilisation, Jeel cherche à pousser la nouvelle génération à développer et investir dans des initiatives « novatrices, adaptables et créatives », pour surmonter les frustrations contemporaines, afin de faire les « bons choix », pour un « meilleur futur ». Pour cela, Jeel met en lumière différents points de vue sur les crises contemporaines, dans le but d'ouvrir la réflexion et le dialogue, et d'informer plus justement la jeunesse.

Selon Tatiana Hosni, le contexte économique n'est pas le facteur-clé d'une radicalisation grandissante au sein de la jeunesse arabe. « On a constaté par nos recherches que beaucoup de jeunes, en dépit de bonnes opportunités, quittaient leur pays pour rejoindre les rangs de l'État islamique », souligne-t-elle. « Cela relève plus de l'idéologie, de la recherche d'un objectif de vie. » Jeel se propose donc de répondre à cette problématique. « Si la jeunesse cherche un but, un moyen de contrer les injustices, il y en a des milliers, mais l'extrémisme n'en est pas un », insiste la responsable.

La campagne a débuté le 1er février cette année, et se pose avant tout en « message de paix, nécessaire à cette jeunesse parfois perdue », pour reprendre les termes de la manager, qui s'empresse d'ajouter : « Ce n'est pas une guerre contre l'islam, puisque cette religion ne partage pas le message délivré par l'État islamique. »

Après un message d'espoir largement partagé sur les réseaux sociaux, Jeel souhaite pousser l'initiative plus loin encore, et ouvrir le dialogue sur des sujets bien précis, tels que les droits des femmes, ou encore les problèmes rencontrés dans certaines régions. Une deuxième étape qui requiert maintenant plus de fonds encore, ce dont la campagne manque.

 

 

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