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Moyen Orient et Monde - Conflit

Pour Washington, le départ d’Assad n’est plus une priorité

Tillerson estime que le sort du président sera décidé par les Syriens.

Joseph Eid/AFP

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a affirmé hier que le sort du président Bachar el-Assad serait décidé par les Syriens, dans la première prise de position publique à ce sujet de la nouvelle administration américaine. M. Tillerson s'exprimait lors d'une visite en Turquie largement axée sur la Syrie. « Le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien », a déclaré M. Tillerson lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
La priorité de la politique syrienne des États-Unis n'est plus d'obtenir le départ du président Bachar el-Assad, a renchéri hier l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley. « Il faut choisir ses batailles. Quand vous regardez la situation, il faut changer nos priorités. Et notre priorité n'est plus de nous asseoir ici et de nous focaliser sur les moyens de faire partir Assad. Notre priorité est de regarder vraiment comment nous pouvons faire progresser les choses, avec qui nous devons travailler pour améliorer véritablement le sort des gens en Syrie », a-t-elle dit devant un petit groupe de journalistes. « Nous ne pourrons pas forcément nous focaliser sur Assad comme l'a fait la précédente administration », a-t-elle ajouté. « Est-ce que nous pensons qu'il est un obstacle ? Oui. Est-ce que nous allons rester assis là et nous concentrer pour le faire partir ? Non », a-t-elle martelé. Nikki Haley a également indiqué vouloir contrer l'influence de l'Iran, allié de Bachar el-Assad dans sa guerre contre les forces rebelles.
Une porte-parole de l'opposition syrienne a regretté cette nouvelle position américaine, appelant les États-Unis à ne pas concentrer uniquement leurs efforts à combattre l'EI.
L'opposition réclame le départ d'Assad tout comme l'a fait pendant longtemps l'administration de Barack Obama, bien que celle-ci se soit abstenue lors de ses derniers mois au pouvoir de lancer des appels en ce sens, laissant implicitement entendre qu'elle ne serait pas hostile à son éventuel maintien. Mais l'administration de Donald Trump n'avait pas à ce jour exprimé une position claire sur le sujet.
« Je crois que cette déclaration est importante, au moins parce que c'est la première quasi officielle sur cette question, et à ce niveau de l'administration », a estimé Joseph Bahout, analyste à la Fondation Carnegie. Selon lui, « les Russes doivent être assez contents » car la position exprimée par la nouvelle administration américaine rejoint la ligne défendue par Moscou, l'un des principaux alliés d'Assad.
Par ailleurs, M. Tillerson, plus haut responsable de l'administration Trump à se rendre en Turquie, s'est entretenu à Ankara avec le président Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Binali Yildirim. Des sources à la présidence turque ont indiqué que M. Erdogan a insisté sur la nécessité de coopérer « avec des acteurs convenables et légitimes dans la lutte contre le terrorisme ». La Turquie dénonce régulièrement en effet le soutien apporté par
Washington en Syrie aux milices kurdes des YPG dans la lutte contre l'EI. Ankara considère les YPG comme un groupe terroriste émanant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
M. Tillerson a esquivé plusieurs questions sur le sujet. Saluant la Turquie comme « un partenaire-clé » dans la lutte contre l'EI, il a affirmé que les deux pays partageaient le même objectif : « vaincre l'EI ». « Nous avons discuté aujourd'hui de différentes options qui se présentent à nous et il s'agit pour être franc d'options difficiles », s'est borné à dire M. Tillerson. « Il n'est pas réaliste de travailler avec un groupe terroriste tout en luttant contre un autre », a pour sa part déclaré M. Cavusoglu au sujet du soutien américain aux YPG contre l'EI.
(Sources : agences)

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a affirmé hier que le sort du président Bachar el-Assad serait décidé par les Syriens, dans la première prise de position publique à ce sujet de la nouvelle administration américaine. M. Tillerson s'exprimait lors d'une visite en Turquie largement axée sur la Syrie. « Le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple...
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