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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Quand le lobby juif s’adapte au monde de Trump

Dérogeant à la tradition, le président américain et le Premier ministre israélien ont brillé par leur absence durant la conférence annuelle de la plus importante association juive aux USA, l'Aipac.

Le vice-président américain Mike Pence lors de son allocution à l’Aipac. Joshua Robert/Reuters

Ils étaient 18 000 à participer à la conférence annuelle de l'Aipac (American Israel Public Affairs Committee) qui a terminé mardi ses trois jours de travaux à Washington.

Pris dans le filet de ses conflits et de ses affaires tous azimuts, le président Donald Trump avait décidé de ne pas se rendre à cette conférence et s'est fait représenter par son vice-président, Mike Pence. Ce qui a poussé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à ne pas y participer en personne. Il s'était alors adressé à l'assistance de ce lobby juif présente dans la capitale fédérale américaine par satellite, à partir de Jérusalem. Chacun des deux leaders était absent pour des raisons différentes à cette conférence qui s'est déroulée dans le nouveau et impressionnant Walter Washington Conference Center (du nom du premier maire noir de la ville, dans les années 60).

Il est vrai que cet événement a toujours été l'occasion pour les dirigeants américains de démontrer leur fidélité à l'État d'Israël. En réalité, ces dirigeants ne courent pas nécessairement derrière les voix juives (pas aussi décisive qu'on ne le pense) durant les élections, mais pour les donations que font les nantis de la communauté durant les élections législatives et présidentielle. Ainsi, indépendamment de « la relation spéciale » entre les deux pays, l'argent est la raison principale d'être de ce lobby, car l'aide américaine annuelle à Israël s'élève à près de 4 milliards de dollars. Et même si les dirigeants israéliens répètent constamment qu'Israël n'a plus besoin de ce soutien financier, il reste néanmoins existentiel pour ce pays. Car il s'agit d'un mécanisme qui lui a notamment permis de moderniser régulièrement sa troupe et son arsenal militaire. Cette aide substantielle, approuvée en bloc et presque automatiquement par le Congrès US, facilite à Israël ses achats d'armes.

 

(Lire aussi : Une ONG demande à Trump un plan d'action contre l'antisémitisme)

 

 

Un soulagement
La conférence de l'Aipac, qui a voulu s'adapter au nouveau locataire de la Maison-Blanche, s'est donc concentrée sur les nouvelles réalités : l'Iran et la présidence de Trump. Nous sommes bien loin de l'ère d'Obama. D'abord, contrairement à ce que M. Netanyahu pensait, cela n'a pas été le coup de foudre avec le président Trump. Et le Premier ministre israélien n'a pas mentionné dans son allocution à l'Aipac que le président américain, rencontré pour la première fois en février dernier, avait contesté l'expansion rapide des colonies, qu'il considère comme un obstacle à la paix avec les Palestiniens. En outre, M. Trump avait évité d'évoquer avec lui le sujet de l'Iran et de l'accord nucléaire, ce qui avait naturellement créé un froid entre eux.

Pour les organisateurs de l'Aipac, la décision de M. Trump de ne pas participer à la conférence annuelle a été un soulagement. L'an dernier, lorsqu'il était venu discourir en tant que candidat présidentiel, il avait soulevé une tempête, en qualifiant le président Obama de, « peut-être, la plus mauvais chose qui pouvait arriver à Israël ». Le lendemain, la présidente de l'Aipac s'était excusée avec des larmes aux yeux, disant que M. Trump avait violé les traditions bipartisanes de l'Aipac. « C'est une offense pour nous que ceux qui ont des contentieux avec le président des États-Unis d'Amérique les soulèvent à partir de notre podium », avait-elle ajouté. Les collaborateurs de M. Trump n'avaient pas apprécié du tout la réaction de la présidente et ils ont averti les officiels de l'Aipac que le 45e président des USA n'allait pas oublier cette réponse.

L'arrivée de ce dernier au pouvoir a créé un problème pour l'Aipac. Selon un analyste, « l'érosion du support des démocrates a engendré la perception que l'appui à Israël est devenu une préoccupation à dominante républicaine ». Ainsi, le quotidien israélien de centre-gauche Haaretz prône une certaine distanciation à ce sujet dans un article intitulé « Aucun camp politique n'a le droit de définir qui est pro-Israël ».

 

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Ils étaient 18 000 à participer à la conférence annuelle de l'Aipac (American Israel Public Affairs Committee) qui a terminé mardi ses trois jours de travaux à Washington.
Pris dans le filet de ses conflits et de ses affaires tous azimuts, le président Donald Trump avait décidé de ne pas se rendre à cette conférence et s'est fait représenter par son vice-président, Mike Pence. Ce...

commentaires (1)

Le titre est erroné et devrait dire : QUAND TRUMP-PÈTE S'ADAPTE AU LOBBY JUIF . Piqûre de rappel , si et seulement si le jour où trump-pète accepte de déplacer son ambassade et s'il reconnaît les colonies officielles , à cette condition sine qua non on verra trump-pète rayonner en Amérique. TOUTES SES LOIS SERONT ADOPTÉES COMME PAR MIRAGE DU DÉSERT.

FRIK-A-FRAK

13 h 17, le 30 mars 2017

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Commentaires (1)

  • Le titre est erroné et devrait dire : QUAND TRUMP-PÈTE S'ADAPTE AU LOBBY JUIF . Piqûre de rappel , si et seulement si le jour où trump-pète accepte de déplacer son ambassade et s'il reconnaît les colonies officielles , à cette condition sine qua non on verra trump-pète rayonner en Amérique. TOUTES SES LOIS SERONT ADOPTÉES COMME PAR MIRAGE DU DÉSERT.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 17, le 30 mars 2017

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