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Moyen Orient et Monde - Irak

L’ONU et Amnesty très inquiets pour les civils à Mossoul-Ouest

Escortés par un véhicule blindé de l’armée irakienne, des éleveurs de buffles fuyaient hier leurs fermes, près de Mossoul, devant les combats acharnés qui se poursuivent contre les jihadistes de l’EI. Youssef Boudlal/Reuters

L'ONU et Amnesty International ont appelé hier à renforcer la protection des civils à Mossoul-Ouest, où plus de 300 d'entre eux ont péri depuis le lancement à la mi-février d'une offensive pour en déloger le groupe État islamique (EI).
Ce chiffre, publié par l'ONU, concerne la période allant du 17 février au 22 mars. Le bilan pourrait même encore s'alourdir, les Nations unies ayant reçu des rapports – pas encore vérifiés – faisant état d'au moins 95 civils tués entre les 23 et 26 mars, a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève. L'ONU n'est toutefois pas en mesure de dire combien de personnes ont été tuées par les jihadistes, et combien l'ont été par les forces irakiennes et la coalition internationale conduite par Washington qui les soutient.
Ces deux dernières procèdent régulièrement à des bombardements à Mossoul-Ouest pour appuyer les troupes au sol qui, après avoir repris les quartiers est en janvier, tentent de chasser les jihadistes de la partie occidentale de la métropole du nord de l'Irak, dernier grand bastion de l'EI dans le pays. Samedi, des responsables irakiens avaient affirmé que des frappes aériennes contre l'EI avaient tué, ces derniers jours, de nombreux civils dans le quartier de Mossoul al-Jadida. Le nombre de victimes, qui oscille entre des dizaines et des centaines, selon les sources, ne peut être vérifié de source indépendante.
Cette bavure potentielle a déclenché l'ouverture d'enquêtes par les autorités irakiennes et la coalition, ce dont s'est félicité le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al-Hussein. Mais il a également appelé la coalition à « revoir urgemment ses tactiques afin de garantir que l'impact sur les civils soit réduit au minimum ». Hier, des enquêteurs sont arrivés à Mossoul pour mener les investigations. Et à Bagdad, le général américain Stephen Townsend, qui commande les forces de la coalition, a reconnu que cette dernière aurait « probablement joué un rôle » dans cette probable bavure. « Un général a été nommé » pour faire la lumière sur les circonstances d'une frappe meurtrière effectuée le 17 mars, a indiqué le général Townsend, évoquant la possibilité d'un « accident » de guerre.

Boucliers humains
Pris au piège entre les combats et les jihadistes, environ 600 000 personnes, selon l'ONU, se trouvent dans la partie ouest de Mossoul, dont 400 000 dans la vieille ville, un dédale de rues densément peuplées.
La mort de civils lors de frappes aériennes ou de combats au sol « soulève de graves questions quant à la légalité de ces attaques », a de son côté estimé, hier, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International. « Le nombre élevé de victimes civiles laisse à penser que les forces de la coalition menant l'offensive à Mossoul n'ont pas pris les précautions nécessaires pour épargner les civils, en violation flagrante du droit international humanitaire », a déclaré Donatella Rovera, conseillère sur les situations de crise à Amnesty. L'organisation dénonce également l'utilisation par les jihadistes « des civils comme boucliers humains », une « violation grave des lois de la guerre qui constitue un crime de guerre ». « Cependant, ajoute-t-elle, le fait que l'EI se serve de civils comme boucliers humains ne dispense pas les forces irakiennes et de la coalition d'éviter de lancer des attaques disproportionnées. »
Amnesty reproche en outre au gouvernement irakien d'avoir « recommandé » aux civils de rester chez eux, malgré le risque d'être touchés par des bombardements. Le gouvernement irakien, lui, n'était pas joignable pour réagir à ces allégations.
(Source : AFP)

L'ONU et Amnesty International ont appelé hier à renforcer la protection des civils à Mossoul-Ouest, où plus de 300 d'entre eux ont péri depuis le lancement à la mi-février d'une offensive pour en déloger le groupe État islamique (EI).Ce chiffre, publié par l'ONU, concerne la période allant du 17 février au 22 mars. Le bilan pourrait même encore s'alourdir, les Nations unies ayant...

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