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Liban - Exécutif

Le gouvernement approuve par consensus le projet de budget

Un échange verbal tendu entre le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères a marqué la séance.

Le ministre de la Santé conversant avec le Premier ministre avant le début de la réunion, hier, au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres réuni hier au Grand Sérail a approuvé par consensus le nouveau projet de budget pour l'exercice financier de 2017 et dont le montant serait « légèrement inférieur » au projet initial élaboré par le ministre des Finances Ali Hassan Khalil en 2016, confie une source de la réunion. « Le déficit budgétaire a nettement été réduit », s'est contenté d'annoncer le ministre de l'Information Melhem Riachi à l'issue de la réunion. Tard dans la nuit, le ministre Nicolas Tuéni devait indiquer que le chiffre du budget s'élève à 24 000 milliards de LL et le déficit à 7 000 milliards de LL.

Des chiffres approuvés – dont M. Khalil doit annoncer l'intégralité lors d'une conférence de presse jeudi –, L'OLJ a eu connaissance de rentrées d'une valeur de 100 milliards de livres libanaises, résultant de l'impôt sur les revenus engendrés par les banques à travers les opérations d'ingénierie financière menées l'an dernier avec la Banque centrale (BDL). Cette « imposition exceptionnelle » approuvée hier doit s'étendre sur un an, à compter de la mi-mai 2017 (date à laquelle les banques présentent annuellement leur bilan), explique un ministre.

En somme, le projet de budget sera « en excédent de 600 milliards de livres libanaises, si l'on exclut le service de la dette publique et les salaires des fonctionnaires », selon un ministre, qui explique que le résidu de cette somme pourrait servir à couvrir le coût du réajustement de la grille salariale, même si le gouvernement a une nouvelle fois décidé hier de se désister de l'examen de la grille en la renvoyant au Parlement, avec les impôts relatifs.

Si les quatre heures de la réunion du Conseil des ministres ont été meublées par « des échanges » plus ou moins calmes et constructifs, « chiffres obligent », selon M. Riachi, elle aurait été ponctuée de deux épisodes tendus avec le Premier ministre, Saad Hariri.

Dans un premier temps, lorsque des ministres des Forces libanaises ont demandé à revoir à la baisse de 15 % les budgets alloués à tous les ministères, suscitant les réserves de nombreux ministres sur « l'irréalisme » de cette demande, surtout en ce qui concerne les ministères de services vitaux, comme la Santé, le débat a commencé à tourner en rond. Les tergiversations ont incité M. Hariri à se lever pour se retirer de la réunion, avant d'être rattrapé in extremis par de nombreux ministres, dont Hussein Hajj Hassan puis Ghassan Hasbani, pour revenir à la table du Conseil.

Le second épisode a été plus tendu, entre le chef du gouvernement, d'une part, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de l'autre. Alors que le second abondait dans le sens de la protection « des droits des pauvres » jusqu'à « incorporer un populisme digne de Robespierre en Conseil des ministres », M. Hariri lui aurait adressé une remarque ferme et tranchante, en substance : « N'étaient nos chicaneries internes, nous n'en serions pas là. » Ce à quoi M. Bassil n'aurait rien trouvé à redire, rapporte un ministre.

C'est en tout cas sous la présidence du chef de l'État, le général Michel Aoun, que le Conseil des ministres doit tenir une nouvelle réunion demain pour plancher sur le plan de redressement d'EDL, qui semble, selon les premières informations, devoir se réduire à un renouvellement des services de navires producteurs d'électricité. Une réunion qui promet « d'être électrique », selon une source ministérielle.

 

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