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Le barrage de Tabqa en Syrie, enjeu stratégique et de propagande

Le barrage hydro-électrique de Tabqa, qui enjambe l'Euphrate sur près de cinq kilomètres, est devenu un enjeu stratégique et de propagande alors que l'étau se resserre autour de Raqqa, la capitale de fait du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

L'édifice, situé à l'extrémité orientale du lac Assad qui alimente le fleuve, a vu ses systèmes de contrôle mis hors service par un bombardement aérien de la coalition menée par les Etats-Unis contre les forces jihadistes.

Les dégâts occasionnés, estiment le gouvernement syrien et les services qui assuraient jadis son exploitation, risquent de provoquer son effondrement et des inondations catastrophiques pour toute la région si rien n'est fait pour le réparer rapidement.

La coalition des rebelles syriens a affirmé toutefois lundi qu'il n'y avait aucun danger imminent sur la structure et que la seule menace était un attentat que pourraient commettre les combattants de Daech dans leur défense de Raqqa, située à une quarantaine de km, à l'est, le long du fleuve.

Malgré tout, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par l'armée américaine, ont suspendu pendant quatre heures leurs opérations contre l'édifice pour permettre à des ingénieurs d'effectuer une mission d'inspection.

"A notre connaissance, le barrage n'a subi aucun dégât structurel" et ne présente aucun "dysfonctionnement", ont fait savoir les FDS à l'issue de l'inspection.

"Nos troupes avancent de manière à garantir la sécurité du barrage", a affirmé Jihan Cheikh Ahmed, porte-parole des FDS pour la campagne de Raqqa, dans un message sur un réseau social.

"L'Etat islamique oppose une résistance acharnée dans la mesure où le barrage est stratégique", a-t-elle ajouté. "Mais le bâtiment "sera prochainement libéré. Cela va dépendre de l'évolution des combats mais cela devrait intervenir dans quelques jours".

De son côté, l'Etat islamique a fait savoir que les systèmes de contrôle du barrage ne fonctionnaient pas correctement et que celui-ci présentait un danger d'effondrement.

Les Nations unies avaient émis des craintes, en février, de voir le barrage détruit, soit par une action de sabotage de l'EI, soit par une frappe aérienne de la coalition.

Pour le colonel Joseph Scrocca, porte-parole de la coalition sous commandement américain, "le barrage ne présente pas de danger imminent, à moins que les projets de l'EIIL soient de le détruire".

"Les FDS contrôlent au nord du barrage une voie d'alimentation d'un canal d'irrigation qui permet de réduire la pression sur le barrage si nécessaire", a-t-il ajouté. "Si le lac atteint un niveau dangereux, les FDS peuvent réduire la pression par d'autres moyens".

Les FDS, qui comptent dans leurs rangs les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), continuent d'avancer en direction de Raqqa. Une offensive finale pourrait être lancée au début du mois d'avril, soit dans quelques jours.

Le barrage hydro-électrique de Tabqa, qui enjambe l'Euphrate sur près de cinq kilomètres, est devenu un enjeu stratégique et de propagande alors que l'étau se resserre autour de Raqqa, la capitale de fait du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
L'édifice, situé à l'extrémité orientale du lac Assad qui alimente le fleuve, a vu ses systèmes de contrôle mis hors service par un...