Le bureau politique du parti Kataëb, réuni hier à Saïfi. Photo ANI
Réuni hier à Saïfi sous la présidence de son chef, le député Samy Gemayel, le bureau politique du parti Kataëb a « apprécié à sa juste valeur le rassemblement massif et rassembleur des Libanais » dimanche dernier au centre-ville, affirmant y voir « une nouvelle preuve de la capacité du peuple libanais au changement lorsqu'il le décide et le souhaite ».
« En se tenant comme un seul homme face au pouvoir politique et son caractère oppressant (le peuple) a réussi à suspendre la décision d'imposer des impôts iniques qui commençaient à être votés au Parlement », a noté le parti dans un communiqué publié à l'issue de la réunion.
Le parti a ensuite appelé le pouvoir à « saisir l'instant historique et à adopter l'aspiration du peuple libanais à vivre dans un État civilisé, souverain, libre et indépendant, régi par la loi et l'ordre », promettant de « poursuivre le combat jusqu'à ce que le pouvoir soit convaincu de l'adoption d'une feuille de route réformiste globale dont tous les points seraient appliqués simultanément, en l'occurrence l'adoption d'une loi électorale, d'un budget ambitieux et de l'échelle des salaires qui serait financée par la fin du gaspillage et de la corruption ».
Le parti Kataëb a enfin mis en garde le pouvoir contre « les dangers de continuer à atermoyer jusqu'à pousser le pays vers l'inconnu, après la fin des délais légaux de convocation des collèges électoraux, 90 jours avant » les législatives. Les Kataëb ont appelé, dans ce cadre, à « l'adoption d'une loi électorale garantissant la saine représentation et le pluralisme à l'intérieur des communautés, avant la fin du mandat du Parlement, date à partir de laquelle toutes les options seraient catastrophiques ».
Sayegh à Bkerké
De son côté, le vice-président du parti Kataëb, Salim Sayegh, a été reçu hier matin à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Durant son entretien, M. Sayegh a apporté son soutien à la prise de position de Mgr Raï, dimanche, sur la hausse des taxes.
Dans son homélie dominicale, Mgr Raï s'était élevé contre les nouveaux impôts qui seraient imposés et avait qualifié d' « horrifiante » la corruption qui sévit au Liban et dont la seule victime est le peuple qui subit le train de vie et les engagements de l'État.
À l'issue de l'entretien, M. Sayegh a mis en valeur la garantie morale et spirituelle qu'assure le patriarche au peuple dans ses homélies, soulignant que « le parti Kataëb s'oppose à la lutte des classes ainsi qu'à la confrontation entre les secteurs public et privé ». « Une révolution culturelle est nécessaire et doit nous mener à changer notre approche » vis-à-vis de la crise actuelle, a souligné M. Sayegh. « Il est bien connu que la hausse des taxes ne serait que néfaste et ne permettrait pas de financer la grille des salaires, a déclaré M. Sayegh. Celle-ci nécessite une croissance économique importante ; la hausse des prix, quant à elle, entraînerait au contraire une récession économique », a-t-il ajouté.
M. Sayegh a enfin appelé à l'application de taxes sur les biens-fonds maritimes et à la lutte contre la corruption et le gaspillage dans les services des douanes, qui s'élèverait à une valeur de 700 millions de dollars par an, selon une ancienne déclaration du ministre des Finances Ali Hassan Khalil.
Il a aussi invité au contrôle du travail illégal des réfugiés syriens et palestiniens afin que le citoyen libanais ne croule pas encore plus sous l'injuste fardeau économique.