Au moment où la presse saoudienne évoque « une concordance de points de vue » entre le président américain et le vice-prince héritier au trône saoudien, l'émir Mohammad ben Salmane, au sujet de la condamnation du rôle de l'Iran au Moyen-Orient, le Hezbollah se déclare peu inquiet d'une éventuelle action militaire contre lui. Selon les milieux proches du Hezbollah, il est difficile dans le contexte actuel de parvenir à l'affaiblir. D'une part, la situation sur le terrain syrien évolue dans l'intérêt du régime syrien et de ses alliés, et il est difficile de renverser le rapport de force actuel. Et d'autre part, la situation au Liban reste sous contrôle, nul, à part Daech et ses semblables, ne voulant d'une déstabilisation de ce pays, à l'heure actuelle.
Au sujet de la situation en Syrie, les milieux proches du Hezbollah affirment que dans le nord du pays, l'avantage est désormais à l'armée syrienne et à ses alliés, avec le coup porté aux ambitions turques avec la fermeture de l'accès à Raqqa. Selon ces mêmes milieux, le président turc s'est cru assez malin en envoyant ses forces occuper la ville frontalière d'al-Bab, violant ainsi l'entente conclue avec les Russes. Mais ceux-ci ont aussitôt riposté en concluant un accord avec les Américains à Manbij, coupant ainsi la route face à l'avancée des forces turques vers Raqqa. Il est ainsi clair que les forces turques seront exclues de la grande bataille en préparation pour la libération de Raqqa, alors que l'armée syrienne et ses alliés, dont le Hezbollah, poursuivent leur avancée vers cette zone. De même, les Américains ont imposé la participation des forces de la Syrie démocratique (kurdes), dont les Turcs ne veulent pas entendre parler, dans la bataille autour de Raqqa. De leur côté, les unités du Hezbollah ont pris le contrôle de plusieurs localités dans le rif d'Alep dans la plus grande discrétion, alors que l'armée syrienne est désormais présente, pour la première fois depuis quatre ans, sur la rive est de l'Euphrate et avance vers la rive ouest. Des informations en provenance du terrain syrien affirment que l'armée syrienne fait désormais face aux forces américaines envoyées sur place dans plusieurs zones du Nord et il est de plus en plus clair qu'il existe une coordination au moins tacite ou indirecte entre les deux camps.
La tendance dans le nord de la Syrie semble donc se stabiliser en faveur du régime syrien et de ses alliés, ainsi que dans le centre du pays, du côté de Palmyre et autour de Damas.
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Selon les milieux proches du Hezbollah, seule la situation au sud du pays, dans le rif de Quneïtra, pose encore problème, en raison des projets israéliens. Le Hezbollah est ainsi convaincu que les Israéliens veulent à tout prix créer une zone-tampon dans le sud de la Syrie, pour rééditer l'expérience de la « bande frontalière » au Liban, dans laquelle ils avaient mis en avant la milice de l'Armée du Liban-Sud, alors qu'ils tiraient en réalité les ficelles et protégeaient le nord de la Galilée. Selon les informations parvenues au Hezbollah, la coordination entre les officiers israéliens et les combattants d'al-Nosra dans le sud de la Syrie se serait intensifiée ces derniers temps. Ce qui laisserait présager que les Israéliens comptent mener une offensive militaire pour exécuter leur projet dans cette région dans un avenir proche. Mais, toujours selon les milieux proches du Hezbollah, ce qui empêcherait encore les Israéliens de passer à l'exécution de ce plan, c'est leur ignorance de l'ampleur de la riposte du Hezbollah.
Depuis que ce dernier a annoncé, par la voix de son secrétaire général Hassan Nasrallah, que « le front » avec les Israéliens englobe désormais la Syrie et le Liban, et depuis que les combattants du Hezbollah et des experts iraniens se sont positionnés dans la région de Quneïtra, les Israéliens craignent que la riposte à toute opération militaire qu'ils mèneraient ne se limite pas à la zone géographique qu'ils ont choisie. Ce qui pourrait déclencher une confrontation élargie pour laquelle les Israéliens, selon leurs propres médias, ne se sentent pas prêts. Il est d'ailleurs probable que dans son discours d'aujourd'hui, Nasrallah évoque cette question et explique à tous ceux qui croient que le Hezbollah appréhende une possible entente entre l'administration américaine et les dirigeants du Golfe, dirigée contre l'Iran et ses alliés dans la région, qu'ils se trompent. D'ailleurs, les milieux proches du Hezbollah rappellent que toutes les tentatives de la Turquie d'exclure l'Iran de l'entente avec la Russie ont échoué, alors que l'Iran entretient de bonnes relations avec trois pays du Golfe, Oman, le Koweït et le Qatar.
(Lire aussi : Nouveau départ pour les relations américano-saoudiennes)
Au Liban, en dépit des problèmes politico-sociaux, la situation est stable et le discours des différentes parties est moins violent qu'il y a quelques mois à l'égard du Hezbollah. Même les propos du patriarche maronite sur l'intervention du Hezbollah en Syrie n'ont pas été perçus par les dirigeants de cette formation comme une critique, le patriarche maronite ayant répondu à une question dans le cadre d'une interview et ayant expliqué que ce sujet divise les Libanais. Même l'exploitation politique qui a été faite de cette déclaration par certaines parties n'a pas trouvé un grand écho, ni dans les milieux politiques ni dans les milieux populaires. Il est vrai que les Libanais ont pour l'instant d'autres priorités...
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JE PENSE EXACTEMENT LA MEME CHOSE , MAIS JE NE POURRAIT ETRE CAPABLE DE L'EXPLIQUER AUSSI BIEN . Votre professionnalisme fait de vous chère Scarlett la pro des pros . Ce que vous dites explique à merveille pourquoi les israéliens qui d'habitude montre beaucoup d'arrogance , commencent à détendre leur string quand il s'agit de la RIPOSTE DU HEZB RESISTANT , ET DE FACON ELARGIE . DIMONA DIMOPNA AMMONIAQUE AMMONIAQUE YAKHONT YAKHONT .
19 h 15, le 18 mars 2017